A Touch of Ruin nous plonge dans la suite des aventures d’Hadès et Perséphone, protagonistes de la saga éponyme écrite par Scarlett St. Clair et parue chez Hugo Roman.
La relation de Perséphone avec Hadès est devenue publique et la tempête médiatique qui en résulte perturbe la vie de la jeune femme et menace de l’exposer en tant que déesse du Printemps. Pour ajouter à ses ennuis, tout le monde semble désireux de l’éloigner du dieu des Ténèbres en lui révélant des informations sur son passé infernal.
Les choses ne font qu’empirer quand une horrible tragédie ruine le cœur de Perséphone. Désespérée, elle prend les choses en main et conclut des accords qui auront de graves conséquences.
L’attitude d’Hadès, qu’elle connaît finalement si mal, et cette perte écrasante qui lui a brisé le cœur laissent Perséphone plus que jamais perplexe quant à son avenir en tant que reine d’Hadès et des Enfers.
Ce nouveau tome de la saga Hadès & Perséphone s’ouvre sur une Perséphone confrontée à une réalité complètement bouleversée. Tandis que la jeune femme profitait jusqu’alors de l’anonymat, elle se trouve désormais au centre de l’attention de tous les médias de Nouvelle Athènes en raison de sa relation amoureuse avec Hadès. Son travail, autrefois source de plaisir, devient pesant et lourd lorsqu’on l’oblige à écrire un article sur les liens qu’elle entretient avec le dieu des Enfers, sous peine de licenciement. Sa vie personnelle se voit aussi chamboulée en raison d’un drame qui lui brise le cœur.
De nouveaux personnages
De nouveaux personnages issus de la mythologie font leur apparition dans ce nouvel opus d’Hadès & Perséphone. Pour n’en citer que quelques-uns, nous avons Leucé, Apollon, les Furies, Marsyas ou encore Pirithoos. L’autrice s’est inspirée des divers mythes où ils apparaissent et les a brillamment inclus dans son histoire. Bien que certains d’entre eux gravitent déjà dans l’orbite du mythe d’Hadès et Perséphone (Leucé, les Furies), ce n’est pas le cas de tous, donnant ainsi une plus grande richesse à l’histoire par le développement du contexte et de la longue histoire des dieux. Je trouve que la place accordée à Apollon dans ce tome est très importante. D’ennemi à abattre aux yeux de Perséphone, il devient un allié de circonstances face au drame qu’elle vit.
Le deuil
Une bonne partie du roman est consacré au deuil et à la manière dont Perséphone fait face. Complètement bouleversée, elle cherche par tous les moyens à sauver son amie quitte à s’allier à l’ennemi juré d’Hadès, Apollon. Malheureusement, à défier le destin tissé par les Moires, personne ne reste impuni. Le drame et le deuil que doit affronter la déesse du printemps sont autant d’éléments d’incompréhension qui entachent sa relation avec le dieu des Enfers. Elle n’arrive pas à saisir les raisons pour lesquelles Hadès se refuse à l’aider. De son côté, Hadès fait tout pour lui faire accepter l’inéluctable ainsi que la douleur de perdre un être cher.
Le conflit imminent
Bien que reléguée au second plan, la relation toxique qu’entretiennent Déméter est Perséphone est tout de même au cœur du roman. L’action de Déméter est à l’image des liens qu’elle entretient avec sa fille. Manipulation, dissimulation et calcul sont autant de manifestations de sa stratégie afin de séparer Perséphone et Hadès. Pour elle, la fin justifie les moyens. Que ce soit utiliser Leucé (une ancienne amante d’Hadès), ou encore user de manipulation en attisant la douleur et le désespoir de Perséphone, tous les moyens sont bons pour mettre un terme à cette relation qu’elle n’approuve ni ne soutien. À la fin du roman, Déméter franchit le Rubicon ; il neige en plein été. Le conflit larvé entre la mère, la fille et Hadès devient un conflit ouvert.
C’est avec plaisir que j’ai lu le deuxième tome de la saga Hadès & Perséphone. J’y ai senti la plume de Scarlett St. Clair se délier. Les personnages sont travaillés et possèdent tous une histoire qui les a souvent marqués. Comme je l’avais déjà souligné lors de la chronique sur A Touch of Darkness, l’autrice a bien saisi l’essence des relations entre tous les dieux, divinités mineures et humains de la mythologie grecque. Tout y est malsain, mais il est intéressant de voir comment Perséphone essaye d’humaniser Apollon, qui n’est pas réputé pour être magnanime. La place moins importante accordée à Hadès dans A Touch of Ruin pèse autant sur le moral de Perséphone que sur celui du lecteur. À tel point, que nous, lecteurs, sommes tout autant perdus que la jeune déesse face à ces terribles épreuves.