Une de mes plus grosses claques de ce printemps : c’est beau, c’est passionnant, c’est grandiose.
Rien ne va plus à Seth. Les castes inférieures, tiraillées par la faim et excédées par le mépris croissant de la noblesse, rêvent de révolte. Les puissants, eux, ne s’entendent plus. Il suffirait d’une étincelle pour que la capitale s’embrase. Lorsqu’un attentat ensanglante la très attendue cérémonie du millénaire de Seth, c’est tout l’Empire qui vacille sur ses fondations. Alors qu’Alfred de Pergoal, ingénieur de génie et créateur des plus beaux engins à vapeur de son temps, est accusé à tort de ce funeste crime, les différentes puissances déclenchent leurs offensives. Car si l’Empire s’effondre, la guerre, elle, ne fait que commencer, et elle sera totale…
Un univers immersif
Sébastien Coville nous invite dans un univers mêlant avec intelligence fantasy, steampunk mais aussi roman historique. En tous cas c’est ainsi que son éditeur le vend, et une fois n’est pas coutume il a RAISON ! L’auteur propose un monde de fantasy, où la vapeur et sa puissance a fait son apparition, offrant une technologie intéressante à la population de l’empire. Ce premier mélange fonctionne bien. Il y ajoute une pincée de XIXe siècle, avec ses masses laborieuses au cœur des usines, le tout mâtiné d’une religion les écrasant encore plus. Ajoutez à cela des batailles dignes de Napoléon et la recette, bien que surprenante, prend totalement. Je me suis régalé de cet univers, de la manière dont il parvient à mêler problématiques sociale, impact religieux et politique, avec des avancées technologiques et une volonté de progrès. J’ai découvert ce roman suite à ma visite à Trolls & Légendes et discussion avec l’auteur, et je ne le regrette pas une seconde !
Un récit grandiose
Le récit proposé ici est impressionnant pour deux raisons. Dans un premier temps il s’occupe d’un petit destin, et du destin des petits. On suit Alfred, mais très vite les choses dégénèrent et le lecteur se trouve au cœur d’un complot énorme au sein de l’Empire, observant la tectonique des masses politiques se mouvoir et se heurter, brisant des destins et en éclairant d’autres. La talent de l’auteur pour le scénario et les intrigues à tiroirs est certain et ne se dément à aucun moment au cours des plus de six cents pages de ce premier tome. On retrouve peu de temps morts, les alternances de personnages se font avec fluidité et l’intrigue avance sur plusieurs plans simultanément, lui donnant un intérêt encore plus grand. Les dernières pages du roman nous laissent également en haleine sur un sujet totalement inattendu et pourtant passionnant, qui nous donne clairement envie de nous plonger dans la suite avec hâte.
Des personnages hauts en couleur
Avec sa galerie de personnage Sébastien Coville nous propose quelque chose de très travaillé. Arsène par exemple sera le protagoniste que l’on va adorer détester, mais qu’est-ce qu’il est excellent ! Alfred est presque trop candide pour son destin, mais on l’apprécie également Eléonore et Phébus. Ma préférence va à la jeune ingénieure qui se débat contre tout et parvient à s’en sortir.
Une plume douce et agréable
La plume de l’auteur n’est clairement pas étrangère au fait que je sois tombé amoureux de son récit. Il nous décrit tout avec talent, prenant chaque mot et le plaçant avec à la fois douceur et efficacité. Je retrouve un peu de la plume d’un Jaworski chez Sébastien Coville et c’est des plus agréable, donnant au récit une dimension littéraire des plus plaisantes.
L’Empire s’effondre est un premier tome absolument dantesque qui vient démontrer, si besoin était que l’imaginaire français regorge de belles choses. Le final de ce roman est également des plus réussis et en tant que lecteur je vais me jeter prochainement sur le second opus car je VEUX connaître la suite, les jalons posés étant plus qu’intrigants…