Lynn est un quatuor français qui sort tout juste son premier album, Saint, au sein du label MusikO Eye. Au vu de la pochette on va clairement évoluer dans une ambiance de film d’horreur fantastique inquiétant et prenant. Tout ce que j’aime ! Et les ayant découverts au Klub en première partie de Volker, puis au MusikO Eye Fest, j’étais réellement curieux de me plonger dans leur univers sur album. Suivez-moi derrière la porte de cette sombre bâtisse musicale que le groupe a créé pour vous…
L’album débute sur Auror et une ambiance un peu glauque avant que les guitares ne viennent envahir l’espace avec talent, soutenus par une batterie puissante. Puis la voix d’Anna surgit, tout d’abord en chant clair, créant une ambiance derrière ce timbre éraillé et étrangement séduisant. Sur le refrain un passage en chant saturé ajoute tout son sel au morceau. Une chouette entrée en matière qui donne un bon aperçu de la musique du groupe ? Lithian ensuite propose un univers musical dissonant, surprenant, et franchement inquiétant. On se demande ce qui se passe à chaque instant et au final le scream d’Anna vient remettre les pendules à l’heure comme il faut ! On attaque ensuite l’une des deux meilleures chansons de l’album à mon sens : Saint. Un début lent, prenant, immersif, un chant doux et presque discret, avant que la tempête ne se déchaîne, comme une vague de folie. Le refrain de cette chanson m’a vraiment saisi aux tripes, retournant l’ensemble et jouant avec. Pour moi c’est clairement un petit bijou dans lequel la dichotomie vocale de l’a chanteuse s’exprime clairement. Flesh reste dans la même veine que les morceaux précédents : violent, intense, inquiétant. Voilà les trois mots qui selon moi définissent au final le mieux cet album. Le refrain est également très mélodique et j’ai une nouvelle fois été séduit. Cannibal marque le milieu de l’album avec une introduction de guitare lente, comme souvent avec ce groupe, et le chant clair bien qu’éraillé de la vocaliste. Puis c’est de nouveau la folie qui prend le dessus, au sens propre, tant on a la sensation que Anna pète un câble au cours de la chanson, et c’est franchement jouissif d’entendre ce qui serait presque un duo vocal.
Nothingness débute de manière assez rock, presque classique, avant que le refrain ne vienne s’accélérer à la guitare et que la voix ne vienne donner une intensité rarement ressentie. Il s’agit bien là de mon second coup de cœur de l’album, c’est incontestable. Sythius commence par un sample assez inquiétant avec que la puissance des grattes ne vienne prendre le dessus et proposer un rythme intense, se calmant pendant le couplet avant de reprendre encore plus fort. Moonviola est un peu calé sur le même modèle de brutalité de la musique mêlée à des moments plus calmes précédant un nouvel emballement. La conclusion sur Eroll vient achever l’auditeur d’un coup de vocal puissant et groovy.
Il est des groupes que l’on découvre une première fois sur scène en appréciant mais sans être totalement séduit, que l’on revoit et l’on est sous le charme, et lorsque l’on écoute leur album on ne peut que s’incliner devant la maîtrise globale de ce qu’il souhaite faire passer. Mélangeant des ambiances fantastiques, inquiétantes, avec du gros metal hardcore bien senti, Lynn parvient à séduire l’auditeur. Merci MusikÖ Eye de permettre à des projets comme celui-ci de percer car on se prend vraiment au jeu de leur musique, et j’ai vraiment hâte à la fois de les revoir mais également de découvrir d’autres compositions !
Saint
Lynn
MusikÖ Eye
2019