Suck it – Supersuckers

Suck it - Supersuckers

Je sais pas pour vous, mais moi ça m’arrive assez souvent de partir en diatribe de « il n’y a plus de rock aujourd’hui ». Heureusement, parfois je me souviens que j’ai tort. Quand je sors de concert en sueur et avec une voix toute relative. Quand je m’intéresse aux programmations de festivals plus confidentiels. Et, plus récemment, quand je lance l’album des Supersuckers.

Lemmy Kilmister himself aurait dit « Si vous n’aimez pas les Supersuckers, vous n’aimez pas le rock’n’roll ». Force est de reconnaître à l’écoute de ce si bien nommé Suck it, qu’il y a du vrai.

Nous sommes prévenu.e.s dès le début par Eddie Spaghetti, le leader, qui affirme « Fuck it, we’re doing it live ». Pas de pistes retouchées sans fin, pas d’auto-tune, pas 36 000 prises : juste du rock’n’roll, enregistré en conditions live, en quatre jours.
Pas question de se perdre dans des débats sans fin d’electro-rock à influence post-punk : ici, on joue du rock’n’roll, point final. Ca sent le tabac dans la gorge (en apparence du moins – le leader a triomphé en 2016 d’un cancer de la gorge), le whisky dans le gosier et la bonne guitare électrique dans les oreilles.

Il suffit d’écouter History of rock’n’roll pour bien voir tout cet héritage : une voix rauque, des petits solos de guitare, tout ce qui est bon dans le rock « à l’ancienne ». Ca joue vite, ça fait des répétitions (« break, break, breaking my balls » dans le morceau intitulé, vous l’aurez deviné, Breaking my balls) et on ne boude franchement pas notre plaisir.

Cela ne révolutionnera sans doute pas le monde, il n’y a rien de nouveau sous le soleil sudiste. Mais ce n’est pas ce que l’on demande aux Supersuckers : ce qu’on veut, c’est du rock’n’fucking roll (oui, c’est comme ça, les chroniques sur ce genre de musique ça me rend vulgaire). Et ça, ils le font avec brio depuis 30 ans déjà.

On s’imagine dans le désert d’Arizona, d’où le groupe est originaire, rouler à fond, les cheveux au vent, les mains tapant en rythme sur le volant ou roulant plus posément pour observer les paysages sur la plus calme Cold wet wind et son harmonica, country-like. C’est un voyage que, pour ma part, je ne refuse pas, même si cela dure moins d’une heure.

Les Supersuckers clotûrent en effet ce road-trip sur les sonorités hard rock de Beer drinkers & hell raisers. C’est exactement ce qu’on a envie de faire après cet album : aller se boire un verre dans un saloon et peut-être même déclencher une bagarre de bar à la Lucky Luke (ou à la Clint Eastwood, au choix).

Suck it
Supersuckers
Acetate Records
2018

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