Un roman théâtral, mené à la pointe de l’épée par l’un des meilleurs auteurs actuels de fantasy historique.
France, 1593.
La chance a tourné pour les membres de la compagnie du Chariot : les voilà désormais enfermés à la prison de Rennes. Contre leur libération, leur capitaine Axelle de Thorenc est envoyée sur ordre du roi Henri IV en Angleterre pour retrouver le sceau de l’enfer, un artéfact alchimique aux immenses pouvoirs.
Première d’une longue série, cette mission la verra s’opposer à la mystérieuse École de la nuit. Des jardins du palais de la reine Élisabeth aux planches du théâtre de William Shakespeare, Axelle tiendra – souvent malgré elle – le premier rôle dans des complots en tous genres et donnera la réplique à des compagnons de scène inattendus : l’impertinent corsaire Francis Drake, la gouailleuse Mary la tire-laine ou encore la très engagée poétesse Jane Anger.
Une uchronie de grande qualité
De nouveau l’auteur, habitué au sujet de la fantasy historique s’il en est, nous invite dans ses récits, cette fois au cœur du XVIIe siècle, suivant Axelle, capitaine d’une compagnie de lansquenets. Bien entendu dès ce point l’auteur prend des libertés avec l’histoire, mais il les explique d’ailleurs fort bien en fin d’ouvrage. Le lecteur va donc suivre la vie d’espionne pour le compte de la Cour de France de cette femme, et cela à travers trois actes de sa vie. Le découpage temporel est d’ailleurs des plus intéressants mais je n’en dirais pas plus. Le lecteur va croiser de grandes figures de l’époque comme Francis Drake et Shakespeare. De nouveau l’auteur parvient à nous séduire grâce à ses histoires d’une qualité millimétrée.
Une série d’aventures passionnantes
Vous allez donc découvrir trois aventures d’Axelle de Thorenc au cœur de l’Angleterre. Et chacune d’entre elles sera liée, de père ou de loin à la magie, à l’île de Roanoke. Car Jean-Laurent Del Socorro invente au passage un système de magie complet lié à l’Artbonite, matière noire et possédant de grands pouvoirs. Toutefois il parvient à ne pas rendre cela trop puissant et donc à ne pas rendre son roman peu crédible. Au contraire l’influence de l’arbonite et de ses pratiquants se fait de manière feutrée, la connaissance leur manquant pour l’utiliser à plein. Au fil de ces aventures le lecteur se rend en tous cas compte de l’inventivité sans fin de l’auteur, et se fait aspirer dans l’histoire proposée.
Une plume des plus délectables
De nouveau Jean-Laurent Del Socorro se fait ici plaisir avec son roman. Il parvient à mêler son style, sa gouaille, à l’époque qu’il décrit. On retrouve un peu d’humour, beaucoup de poésie de l’époque, des descriptions immersives et des scènes d’action efficaces. Bref, tout est là pour que le lecteur se fasse plaisir de la première à la dernière page.
Avec Peines de mots perdus, on retrouve Jean-Laurent Del Socorro que j’avais particulièrement adoré avec Je suis fille de rage. De nouveau il nous entraîne dans une uchronique des plus passionnantes, avec une gouaille et un style bien à lui. La présence du texte de Jane Anger en fin d’ouvrage est également très intéressante. Si vous aimez l’époque élisabéthaine, les romans de cape et d’épées ou encore la fantasy, alors ce roman est fait pour vous.