Interview réalisée au Kave Fest 2023, où le groupe a joué.
Pour commencer, le Kave Fest vous plaît ?
Stephany : Grave ! Franchement c’était hyper cool ! Déjà c’est très joli. Ce n’est pas tout le temps qu’on peut jouer dans des cadres comme ça, et en vrai, toute l’équipe a été bien. On s’est éclatés, le public était génial.
C’est vrai que le public a été très réactif à votre show
Stephany : Je n’avais pas de craintes, parce qu’un dimanche, à 15h30, je me suis dit, il y aurait de toute façon du monde. Mais la motivation, c’est toujours ça qui est cool quand tu es sur scène. C’est que tu vois la motivation des gens et ça te donne la patate ! Ça te fait jouer d’une façon différente.
Même au merch, il y a eu un sacré atroupement !
Stephany : J’ai vu la queue en arrivant ! J’étais là “Ah bon !? Bah très bien !” (Rires) Ça fait trop plaisir !
Comment vous avez connus ce festival du coup ?
Stephany : Alors c’est Thomas (Thomas Riquet, photographe travaillant avec le festival et également rédacteur en chef d’eMaginarock) qui apparemment a soufflé notre nom à Sélim (organisateur du Kave Fest), et du coup ils nous ont contactés et voilà comment ça s’est fait.
Vous connaissez un peu l’histoire du Kave fest ?
Stephany : Bah oui, au début c’était dans un jardin et c‘est la seconde édition qu’ils font ici.
Du coup, est-ce que si il y a 5 ans de ça, on vous aurait proposer de jouer dans ce fameux jardin, vous auriez accepté ?
Stephany : Mais incroyable ! …Actuellement je ne sais pas, ça dépend…
Morty : Heu…dans notre mood d’il y a cinq ans, oui !
Stephany : Oui, il y a cinq ans clairement. Et d’ailleurs on l’a fait parce qu’à Genève il y a aussi quelqu’un qui fait un peu le même truc. Mais du coup lui, il est resté dans son jardin. (Rires) Mais on l’avait fait et en vrai c’était une super soirée aussi.
L’ambiance est différente n’est-ce pas, on est un peu plus relax
Stephany : Oui un peu plus relax, ça c’est super cool aussi
On est peut-être un peu moins dans la prestation carrée ?
Morty : Nous on aime bien la prestation carrée.
Stephany : Mais de toute façon ça ne change rien pour nous à la prestation qu’on fournit mais c’est vrai que psychologiquement, quand c’est un peu plus à la cool, c’est chouette aussi. C’est chouette d’avoir les deux.
En vrai aujourd’hui c’était cool car finalement c’était les deux. Le cadre est pro, la scène est belle. Mais l’ambiance est chill et du coup c’est hyper sympa. Ça c’est vraiment le meilleur quoi. Tu as des conditions pros mais l’ambiance est détendue.
La production de vos albums est assez prolifique depuis ces débuts, est-ce que par hasard vous auriez quelque chose en préparation ?
Morty : Aaaaah….si seulement… (Rires)
Stephany : Morty à toujours la partie pessimiste et moi j’ai toujours la partie optimiste, et c’est très bien d’ailleurs pour l’équilibre.
Cette année, on a commencé l’année avec des gros projets de tournée, vu qu’on a fait celle avec Avatar. On a fait trois semaines de tournée avec eux, c’est la plus grosse qu’on ait jamais faite. Et on a eu énormément de concert, plus cette tournée-là. Mais maintenant, ça se calme un petit peu et du coup on se dit bah : recompos en fait ! Quand il y a des accalmies concert, c’est le moment de recomposer. Donc finalement j’ai envie de te dire, oui, c’est très frais mais le processus de composition est clairement reparti.
Et vous avez pour projet de retravailler avec David Castillo ?
Les deux ensemble : OUI OUI OUIIIIII !!!
J’imagine que la collaboration à du bien se passer des deux côtés ?
Morty : C’était fou quoi !
Stephany : C’était génial ! Le feeling de malade.
Morty : Le feeling, le savoir-faire du gars en fait simplement. Et puis tout simplement le feeling, ça s’est vraiment très bien passé avec lui.
Stephany : En vrai au début quand on accepte l’opportunité de travailler avec lui, on le sait pas du tout. Du coup tu as un peu la pression, enfin, petite pression en mode “ah c’est quand même quelqu’un qui pèse dans le game !” tu vois…
Morty :Il a bossé avec les groupes qui nous inspirent
Stephany : …qui nous influencent…
Morty : Qui sont la raison pour laquelle on est là en fait !
Stephany : Donc tu as un peu ce truc en mode “Waouh ! Impressionnant, comment ça va se passer ?” Et finalement quand tu es avec lui, mais t’es à la maison ! C’est complètement ouf.
Morty :Il a complètement réussi à effacer cette pression de l’endroit, du lieu, du gars, de tout ! Vraiment, dans les conditions tel quelles étaient aussi. Puis tout d’un coup il te tend une guitare, une belle PRS verte. Tu joues, tu te dis, elle cool “ Oh bah c’est Mikael Åkerfeldt d’Opeth qui me l’a filé !”
Stephany : Et pour eux c’est normal (Rires)
Morty : Et donc à force tu rentres dans cette dynamique où tu te dis “Ah cool !”. Donc voilà vous saurez, pour information, il y a des solos qui sont sur l’album rEvolve de Kassoghta qui sont enregistré avec l’ancienne PRS custom 24 de Mikael Åkerfeldt.
Stephany : Du coup expérience magnifique, et on a clairement envie de retravailler avec lui après.
Morty : Sans aucun doute !
Vous avez repris “Welcome to the machine” des Pink Floyd, c’est un exercice qui vous a plu, souhaitez-vous retenter un cover prochainement ?
Morty : Oui ! Oh oui, mais, en fait on galère à trouver quel morceau on veut faire, parce qu’il y a pleins de trucs qu’on aime bien. Y’a pleins de trucs qui nous inspirent et qu’on se dit “Ah ouais ça serait cool !”… mais concrétiser l’idée, c’est dur en fait. Le Pink Floyd honnêtement, je n’arriverais pas à retracer comment ça s’est passé. J’ai l’impression que c’est un peu magique en fin de compte.
Stephany : J’ai l’impression que c’était hyper naturel.
Morty : Bah d’où le truc magique, j’ai l’impression qu’on s’est dit “Hey on va faire ça !” Et pouf, t’as fait *il image un miracle*
Stephany : Je pense que ça ne s’est certainement pas passé comme ça. (rires) Mais c’est le feeling
Morty : C’est le feeling qu’on a rétrospectivement de cette expérience, et en fait, ça ira avec le processus de compos, on en aura sûrement sur l’album d’après. Mais oui on aime bien l’exercice du cover.
Sinon, faire comme Placebo, un album de reprise…
Morty :Putain, Rage against the Machine avait fait ça, Metallica… Mais c’est quand même plus tard dans une discographie. C’est quand tu es un peu installé dans ta scène, ton paysage.
Stephany : C’est vrai que Welcome to the machine je n’ai pas l’impression qu’on ait réfléchit beaucoup. Morty a dit “Ah ce serait trop génial de faire ça” et là on est encore en train de réfléchir un peu.
J’ai vu que votre nom de groupe a été trouver suite à une balade dans une boutique de jeux de société, vous avez l’habitude de jouer tous ensemble ?
Morty : Ensemble pas tellement mais oui le jeu c’est plutôt mon dada.
Stephany : Morty carrément, moi j’y vais quand c’est des copains, mais bon, ça c’est plus une question pour Morty.
Morty : Oui donc, on ne joue pas vraiment tous ensemble, même si ça nous arrive parfois. Martin l’autre guitariste et moi ça nous arrive aussi.
Stephany : Et du coup c’est une boutique à Genève.
Morty : J’y vais depuis que j’ai 13 ans, là-bas. Ça fait 20 ans maintenant. Et en fait quand on a décidé de changer de nom (anciennement Deus Ex Machina) j’ai un peu cherché des idées, comme ça. Et quand on a décidé de prendre ce nom, j’ai un peu brainstormé avec les autres. Et donc c’est un pote de ce magasin, Cédric, qui m’a conseillé ce nom.
Stephany : D’ailleurs la boutique s’appelle Xénomorphe, à Genève.
Vous avez fait les premières parties d’Avatar récemment, de Unearth, Cellar Darling…qu’est-ce qu’on retient quand on partage la scène avec des groupes de ces envergures ?
Morty : Des souvenirs de fous, de l’expérience, des amitiés un peu, et puis c’est inspirant de voir ces groupes-là jouer. Là tu as cité trois groupes pour lesquelles on fait de l’opener, et Avatar c’est différent car on est resté trois semaines avec eux. Donc on a vraiment passé 3 semaines dans ce manège ambulant bizarre qu’est un groupe en tournée. Unearth c’est des one-shot, on a fait un soir avec eux et après tout le monde est reparti dans sa direction, Cellar Darling c’est un peu différent, c’est des amis.
Stephany : Le batteur Merlin Sutter, de Cellar Darling est notre manager. Lui c’est vraiment un musicien professionnel hyper reconnu car avant c’était Eluveitie maintenant Cellar Darling, et en fait il nous a pris sous son aile vraiment. En mode il nous a découvert, un peu au bol, “ce groupe a du potentiel, je vais les manager”. Il nous a clairement pris sous son aile, et du coup on a fait des tournées avec eux, parce qu’il reconnait notre travail et il nous a pris avec eux tout simplement.
Morty : On a été en Angleterre avec eux
Stephany : On a fait des dates en Suisse, en France à Paris avec eux, puis l’Angleterre. Puis ce qui est génial c’est que ces groupes que tu as cité c’est des amours. Et en fait c’est génial de tourner avec des groupes professionnel, et ça t’inspire non seulement musicalement mais humainement parlant. T’es là “Purée mais c’est génial !” parce que nous en fait on n’est rien, et on est petits, et ces gens-là nous prennent avec eux et ils sont bienveillant.
Morty : Et c’est vrai que ça c’est cool, c’est aussi inspirant de voir un peu des plus grosses prods tous les jours, de se dire “Ah oui, on pourrait faire ça ! Et eux ils font comme ça”. Nous on a un peu ce délire d’être en constante évolution, en constant changement sur des plans techniques, sur des plans de scène. Il ne faut jamais se reposer sur ces acquis, ce n’est pas chiant parce que ça change tout le temps.
C’est la fin de la tournée 2023 ?
Stephany : On y arrive gentiment.
Morty : Gentiment à la fin d’une saison, là on a encore un concert le mois prochain en Suisse au Gränichen festival, après on a un truc en octobre je crois.
Stephany : On a des choses un peu en discussion. On n’a pas tant d’exclus que ça, car tout est en travail. Notre objectif de l’année prochaine 2024, c’est de composer pour un prochain album, et on a aussi pour projet de faire plus de concerts en France, ça c’est un truc qu’on aimerait bien faire.
Et les autres dates Européenne vous intéressent aussi ?
Morty : ça nous intéresse mais c’est le début, on n’a pas un rayonnement en Allemagne, en Belgique, en Italie, les gens ne nous connaissent pas. C’est où on pourra le faire via du tour support, et on tourne avec quelqu’un et les gens nous découvre en première partie, mais c’est vrai qu’en l’état, tu vois Paris on est venu deux fois. Ce n’est pas non plus dingue. Lyon c’est à côté de chez nous, on en a fait un peu plus, ça prend du temps. Mais on a envie.
Stephany : Mais depuis la tournée avec Avatar, ça a quand même fait un très gros changement dans le sens où depuis qu’on a fait cette tournée, les concerts qu’on a faits après, on a très souvent eu des gens qui sont revenus nous voir et qui nous ont dit “ah on vous avait vu à tel et tel dates avec Avatar et on est revenus vous voir”. Donc on profite de ce rayonnement pour pouvoir se dire, en France en tout cas c’est sur, on aura plus de public. Et c’est chouette. On a aussi des gens qui sont intéresser en Espagne, après c’est une question de distance aussi, vu que c’est beaucoup plus loin.
Morty : C’est plus facile de faire des one-shot à Lyon qu’à Madrid
Stephany : Ou même à Paris, c’est facile de venir à Paris.