Le roman Barbe Bleue, de Steve Laflamme propose une horreur psychologique et gore très bien écrite et menée. J’ai donc voulu lui poser quelques petites questions, afin d’en savoir plus sur son parcours ainsi que sur ce roman.
Comment en es-tu venu à l’écriture, et plus particulièrement à celle de roman d’horreur ?
En découvrant Stephen King à l’âge de 15 ans, j’ai découvert l’envie d’écrire moi aussi, et de transmettre les sentiments de peur et de dégoût que j’éprouvais en bas âge (j’étais un enfant peureux). De fil en aiguille, j’ai développé une passion pour la lecture et l’écriture dans le créneau de l’épouvante / l’horreur / le fantastique.
Pourquoi avoir repris le personnage de Barbe Bleue particulièrement ?
Pour son caractère absolument affreux, effrayant, mais aussi parce que le conte de Perrault récupère une donnée fondamentale dans le suspense : le secret, ce qui est dissimulé et ne doit pas être dévoilé.
L’aspect psychologie de Kovač est particulièrement important dans le roman. Comment as-tu travaillé plus précisément cet aspect de ton œuvre ?
J’ai été inspiré par Hannibal Lecter, dans Le silence des agneaux, en ce qui concerne surtout les petits détails qui font de Kovač un être étrange, hors norme. Par exemple, on dirait qu’il ne cligne jamais des yeux. C’est un détail, comme la tache rouge que Clarice Starling remarque dans les yeux d’Hannibal, ou encore son doigt supplémentaire, mais c’est un indice qui annonce au lecteur que ce type n’est pas comme les autres… Sur le plan psychologique, Kovač est doté de la faculté de mégalomanie propre à de nombreux psychopathes : il est fier de ses crimes, les banalise, s’en vante. Il a aussi tendance à répondre à une question par une question, ce qui est le propre de celui qui cherche à dominer une discussion. Aussi – et c’est crucial -, Kovač agit sur le personnage d’Iris à la fois négativement et positivement. Elle en est plus que fascinée : elle est en quelque sorte attirée par lui, elle sent un attachement particulier entre elle et lui.