Oyez, oyez, Moussaillons ! Venez découvrir les aventures rocambolesques de Karn imaginées par le redoutable Simon Sanahujas ! Nereliath est le premier tome d’une saga à surveiller et indubitablement une révélation du talent de Simon (qui m’a si gentiment dédicacé mon exemplaire ! (oui, j’aime les dédicaces…mais pas toutes, hein.)).
La couverture, réalisée par le terrible Alödâh, alias Thomas Dutertre, est comme un sabord donnant sur le roman. En un clin d’œil, on devine une histoire d’hommes parcourant les mers. Si on regarde les détails, le pavillon noir est l’indice suprême que nous aurons affaire à des pirates, et le tentacule au premier plan nous indique que ce ne sera pas sans dangers ! J’attire tout particulièrement votre attention sur la texture de l’eau qui est vraiment réussie. En tout dernier plan, une île vers laquelle voguent les trois vaisseaux, objet de leur convoitise. Et c’est effectivement sans réelle surprise que nous découvrons la quatrième de couverture – qui dévoile un peu trop de détails de l’intrigue à mon goût – que voici :
« Karn est un aventurier originaire du lointain pays de Luxia, qui parcourt le monde à la recherche de lui-même.
Ce premier volet de son histoire le voit se joindre aux redoutables pirates de la mer Insulaire. Suite à la découverte d’un lieu hanté par de dangereux serpents de mer, la moitié des royaumes lancent leurs flottes vers ces eaux lointaines. Que peut bien dissimuler le mystérieux océan de l’Est inconnu pour attiser tant de convoitises ? Les restes d’une civilisation oubliée, la cité des Dieux, ou quelque chose de plus fantastique encore ? »
Commencez donc la lecture et vous vous rendrez compte immédiatement que Nereliath n’est pas un roman qui vous bercera ; au contraire, il va vous chahuter, vous bousculer et vous faire trembler : du rhum, des femmes, des bagarres à n’en plus pouvoir et des trésors à découvrir les premiers. Il regorge de dynamisme si bien que vous aurez eu l’impression d’avoir couru et combattu avec les personnages. Et pour cause : la première scène du roman voit Karn et son ami se battre désespérément contre des monstres géants. Plus tard, mais assez vite, vous plongerez au milieu d’hommes aussi virils que violents. Simon Sanahujas ne fait pas de chichis : les combats sont décrits avec un réalisme fou et vous vous surprendrez à être dégouté à chaque fois qu’un coup est porté et qu’un homme tombe. D’autres fois encore, vous sentirez l’odeur de la sueur flotter dans l’air, et vous serez obligatoirement envahi par la testostérone dégagée par tout ce fatras masculin. Que dire de Karn ? Un héros malchanceux qui a le don de se trouver où il ne faut pas et de s’attirer des ennuis. Bien sûr, il s’en sort toujours grâce à sa force de caractère et peut-être aussi par chance. Je trouve qu’il représente parfaitement le baroudeur des mers : il se laisse porter là où le courant l’emmène. Heureusement, l’auteur sait aussi faire preuve de fermeté délicate en la personne d’Ayali. Sans elle, je ne crois pas que j’aurais autant apprécié cette lecture : on peut presque la comparer à une brebis parmi les loups. Je dis presque parce que cette brebis sait se défendre et qu’elle a plutôt un caractère de lionne. C’est sûrement pour cela qu’elle est mon personnage préféré. Et puis, un peu de délicatesse dans un monde de brutes ne fait pas de mal !
Branle-bas de combat ! Nous voici donc partis pour un voyage extraordinaire sur le vaisseau L’Inaliénable en compagnie de Karn et des hommes de Yaelid sur les traces d’une île légendaire : Nereliath. En elle-même, cette quête respecte un thème récurrent et indispensable pour toute bonne histoire de pirates. Mais je dois dire que le style de l’auteur, la psychologie des personnages et l’intrigue sont là pour donner ses lettres de noblesse à ce genre que je n’apprécie pas outre mesure (exception faite de Pirates des Caraïbes). Les romans d’aventure m’ont toujours paru destinés aux garçons (allez savoir pourquoi) et ne me correspondaient pas : où est le romantisme ? (vous me direz que ce n’est pas ce qu’on en attend). Je ne dirais pas que j’ai été totalement conquise par Nereliath, justement à cause de ce petit manque, mais séduite, ça oui.
En revanche, je l’ai été par la deuxième nouvelle figurant dans les bonus. Voilà un scénario qui répond parfaitement à mes attentes : de l’aventure, de l’amour, des complots et des surprises ! La forme que prend l’intrigue y est sûrement pour quelque chose : je suis extrêmement sensible à la tradition orale et aux histoires qu’on nous raconte. Ici, c’est celle de Rodolf le paladin et Rodolph l’assassin que nous découvrons. Un scénario tout à fait réussi qui m’a portée jusqu’à la dernière ligne et qui m’a fait rêver. Une mention toute particulière donc pour A force d’imagination qui a prolongé mon plaisir, dommage que ce soit si court ! Du coup, j’ai vraiment hâte de lire d’autres textes de Simon puisqu’il est plein de surprises.
Alors tiens bon la rame, marin d’eau douce !
Nereliath
Karn T1
Asgard
18,50 €