Entretien avec Dom, percussionniste pour Les Tambours du Bronx

Bonjour, et merci de prendre le temps de me répondre. Peux-tu tout d’abord te présenter et nous expliquer ce que tu fais dans les Tambours du Bronx ?

Merci à toi, c’est avec plaisir. Je suis Dom, percussionniste depuis un peu plus de 20 ans maintenant au sein des Tambours du Bronx, et guitariste depuis l’album WOMP.

Comment en es-tu venu au rock et au metal ?

Très rapidement ! J’ai découvert Public Enemy et Guns n’ Roses au collège et dès lors ça a été la spirale infernale, je suis tombé dans Metallica, j’ai voulu jouer de la guitare, faire du rock quoi…

 

La musique des Tambours a beaucoup évolué ces dernières années. Comment la définirais-tu aujourd’hui ?

On pourrait parler de percussions metal industrielles assumées ! Ce que je veux dire par là, c’est que nous nous sommes toujours plus ou moins considéré comme un groupe de musique industrielle,  nous nous sommes toujours sentis plus proches de Ministry que de Stomp. Même sans guitares, nos shows ont toujours été très « violents ». Un son énorme avec cette masse de bidons, une hargne dans la frappe, une attitude plutôt rock. Avec l’album WOMP, on a juste choisi « d’assumer » notre penchant rock/metal en ajoutant les guitares/batterie/chant et de se lâcher totalement de manière parfaitement décomplexée, faire ce qui nous plaît sans se poser trop de questions.

Je doit préciser que nous n’abandonnons pas pour autant le show classique (sans guitares), le côté historique des Tambours qui continue en parallèle, que nous aimons également retrouver régulièrement.

Evilution est le nouvel album du groupe. Comment s’est passée la composition ? Qui écrit la musique, qui se penche sur les paroles ? Comment les percussions sont-elles mêlées avec le reste ?

Nous avons commencé à l’écrire fin 2019 alors que la tournée WOMP battait son plein. Nous étions plein d’enthousiasme avec des salles de plus en plus grandes et combles et puis… arrêt covid. On a poursuivi l’écriture des démos chacun de notre côté et puis on a baissé les bras, entre les fausses reprises, les doutes… Finalement, en 2022, après une vraie reprise des concerts (et de la motivation), nous avons décidé de mettre toutes les démos en commun, afin que chacun choisisse les morceaux à garder (on en avait une quarantaine), et que tout le monde puisse apporter sa pierre à l’édifice. On a pris le temps pour que chacun ajuste personnellement ses parties, transformant les morceaux petit à petit. Quand nous avons été satisfaits des instrumentaux, on les a envoyé à nos chanteurs. Ils ont carte blanche, nous avons entièrement confiance. Il se sont très naturellement répartis les chansons entre eux et chacun a écrit ses textes et ses parties de chant en tombant toujours juste. Ils ont travaillé chaque chanson ensemble pour l’enregistrement, apportant une vraie unité.

Pour ce qui est des percussions, c’est plutôt compliqué à gérer. C’est ce qui constitue le groupe et ça prend énormément de place (y compris dans le spectre sonore). Il faut les laisser vivre (Franky prends soin d’avoir un jeu épuré qui laisse de la place aux bidons tout en ajoutant la puissance et la technique qu’on lui connait),mais aussi laisser de la place aux guitares, aux claviers et au chant. On a travaillé à la composition, en établissant des passages privilégiés où chaque instrument pouvait prendre le dessus, ne pas avoir toujours tout tout le temps. On a également changé d’accordage, on a découvert qu’en accordant les guitares plus grave, on libérait des fréquences et que les bidons et les cordes cohabitaient plus facilement…

Où trouves-tu l’inspiration quand il s’agit d’écrire de la musique ?

Un déclic ! Il faut juste un déclic, ça peut être n’importe quoi. Ce qui est dur c’est de démarrer : la peur de la page blanche (rester éternellement devant). Mais l’envie déjà, puis un son, ou un riff, une idée, un sentiment, suffisent pour commencer l’écriture d’un morceau !

Photo : Moland Fengkov

Comment est-ce que vous avez bossé sur l’artwork de cet album ? Ce rhinocéros punk est un pur plaisir à regarder en tous cas !

Merci ! Toujours dans l’idée d’assumer pleinement le côté metal sur cette album, on a décidé de demander à Gary Ronaldson (Bite Radius Design) si ça le brancherait. Il travaille régulièrement pour Kreator, Napalm Death, Sepultura et beaucoup d’autres grands noms du metal. Il a tout de suite accroché au concept, il a découvert que notre emblème historique était le rhinocéros. Il rêvait d’en faire un a priori, donc il a sauté sur l’occasion. C’est allé très vite, d’une facilité déconcertante, avec un résultat qui tue !

Quel est ta piste préférée de l’album et pourquoi ?

Là c’est dur. Pas de fausse modestie, j’adore tout l’album. J’ai quelques morceaux préférés, mais impossible d’en sortir un du lot, ça dépend tellement de l’humeur… Et aussi, on les a voulu tellement différents… Je dirais CHAOS, parce qu’il m’est très personnel, que le résultat est particulièrement efficace et que Andreas Kisser joue dessus. Mais en tant que fan de crossover, je suis également comblé avec RAZORBACK. J’adore les mélodies et les nuances de GHOSTS et U LOST, la brutalité de TRUE HATE ET LION’S SHARE, ou les paroles pleines de sens du DEBUT DE LA FIN et de THE POWER, entre autres…

Avez-vous prévu de sortir des clips pour soutenir cette sortie ? Razorback et Ghosts sont déjà sorties mais peut-être en avez-vous d’autres sous le coude ?

Nous avons différentes choses en préparation oui. Un clip/making of de l’album sur l’instrumental DOUBLE DIABLES, qui devrait arriver assez vite après la sortie de l’album. On travaille également sur le making of de GHOSTS. Et bien sûr, on envisage un autre clip un peu plus tard dans l’année.

Quels sont les prochains projets pour Les Tambours ? Préparer la scène, reprendre la composition ?

Pour le moment, la priorité est de « défendre » la sortie de cet album dont nous sommes très fiers en tant que groupe. Et puis le jouer sur scène, on a hâte de remonter sur les planches. On a déjà eu l’occasion de tester la nouvelle set-list lors de trois concerts en début d’année et les morceaux cartonnent en live, nous sommes vraiment impatients…

On peut vous voir où et quand sur scène ? Une tournée arrive bientôt ?

En attendant la tournée automnale/hivernale sur laquelle nous travaillons actuellement, et en croisant les doigts pour les festivals 2024, on peut nous voir jouer le nouveau set le 16 Juin à Romans sur Isère, le 7 Juillet à Boisseuil, le 22 Juillet à Landresse pour le Fest La Guerre du Son, et les 2 et 7 août en formation classique à Thonon les bains et à Gordes.

Plein d’excellents albums sont sortis en 2023. Une préférence, un coup de cœur que tu voudrais conseiller ?

En toute sincérité je n’ai pas encore eu de coup de cœur sur une sortie 2023 alors je conseillerais d’aller écouter l’album des copains de Dropdead Chaos qui est vraiment bluffant.

Merci pour tes réponses et à très bientôt

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