Ad Augusta – Alea Jacta Est

Le hardcore toulousain de Alea Jacta Est nous revient enfin en 2023 avec un nouvel EP de 7 titres, « Ad Augusta », court, efficace et impactant. Leur dernier album date de 2016 et c’est avec un grand plaisir que je découvre ce nouveau projet au son bien lourd que l’on doit notamment à leur travail en collaboration avec Flo le chanteur de Landmarks. Alea Jacta Est délivre un Hardcore beatdown plus moderne et très punchy, s’éloignant des sonorités oldschool trash tout en assumant la multitude de clichés de cette scène. En même temps, c’est bien pour tous ces clichés qu’on l’aime le hardcore, n’est-ce pas ?

Alea Jacta Est c’est une aventure qui débute à Toulouse en 2006 avec un line-up qui se cherche un peu pour se fixer en 2010 avec Vincent au chant, Pierre à la basse, Eric à la batterie, Olivier et Laurent à la guitare. Le groupe sort quelques démos entre 2006 et 2008 et propose un premier album « Gloria Victis » en 2010. Suit « Vae Victis » en 2014 et « Dies Irae » en 2016. Le groupe s’est fait silencieux ces dernières années entre projets perso et confinements Covid mais c’est pour mieux revenir avec cet EP qui s’accompagne déjà de deux clips et de nombreuses dates passées et à venir. Même énergie, même envie de se battre, qui transparaissent dans les paroles comme dans leur son très brutal. Les toulousains ont choisi une direction artistique très sobre avec le fond noir ou gris de l’album, une ambiance sombre et martiale jusque dans le livret. C’est ce même esprit qu’on retrouve dans leurs deux clips tournés dans une friche industrielle et dans une casse, un peu cliché certes mais efficace. Cet EP « Ad Augusta » propose aussi quelques belles collaborations puisqu’on y retrouve un featuring avec Flo de Landmarks en plus de son travail sur le son de l’EP, ainsi que Enzo du groupe de hardcore beatdown toulousain Ordem. Un joli projet efficace qui s’enchaine bien, un joli retour en force réussi que je détaille avec ces 7 titres truffés de surprises … oui j’ai décidé de chercher un peu d’où venaient ces samples disséminés dans l’EP ! Non que les films d’où ils viennent soient ma tasse de thé mais je l’ai pris comme un petit défi !

L’EP s’ouvre avec le morceau MMXXIII, une intro courte sur fond de sirène, bruits de bombardements, de combats et sans doute de nombreuses répliques de films de bastons. Ça monte en pression tout doucement avant de s’arrêter sur un impact et enchaîner sans attendre avec la première chanson FFWF ou Fight Fire With Fire. C’est le titre choisi pour le premier clip tourné dans une friche industrielle. Ça démarre sec avec des rifs brutaux et un kick bien lourd, j’aime beaucoup le scream typé hardcore et soutenu par les nombreux backs qui amplifie l’ambiance très martiale. Le morceau est un appel à répliquer avec violence à la violence déjà subie au travers des paroles plus qu’explicites, œil pour œil et dent pour dent. La chanson se termine avec une réplique tirée du film Apocalypse Now.

On enchaine avec le titre Get revenge qui sera le troisième clip à sortir, encore en préparation. Ça démarre plus lentement mais tout aussi lourdement avant de partir sur des parties un peu plus trash, plus énervées. Beaucoup de backs aussi sur cette chanson. Le tout se termine avec un bon gros break. Enough is Enough a été choisie pour le second clip de l’EP, tournée cette fois dans une casse. C’est aussi le premier titre avec un featuring, avec Enzo du groupe de hardcore toulousain Ordem. Le son est rythmé par des répliques tirées du film Commando avec Arnold Schwarzenegger. Le feat avec Enzo dont le scream est un peu plus aigu fonctionne très bien sur ce titre.

 

Le morceau suivant King is Down démarre beaucoup plus rythmé et avec un groove qui m’a beaucoup plu. J’ai beaucoup aimé aussi le chant sur le break. Le tout est entrecoupé cette fois de répliques tirées de Judge Dredd avec Sylvester Stallone, sur des paroles qui sonnent un brin anarchistes ce qui n’est pas pour me déplaire. Suit sans traîner le titre As Fast As I can avec un très appréciable featuring avec Flo de Landmarks. C’est mon morceau favori de l’album je pense et à nouveau le scream plus aigu de Flo marche vraiment bien avec celui de Vincent. La puissance de leurs chants donne aussi beaucoup de force au break déjà très lourd sur cette chanson.

On termine cet EP avec Fake Power, titre assez groovy dés l’intro du morceau et ça se confirme dans les riffs suivants. On a quelques passages un peu plus traditionnels et trashs pour un titre assez court mais très efficace. Un son un poil plus heavy également que le reste de l’EP avec quelques répliques tirées de Demolition Man avec Sylvester Stallone.

 

Retour réussi pour les toulousains qui signent un EP très efficace avec un son très bien lourd et brutal comme on les aime. Leur hardcore beatdown qui fait la part belle aux riffs très agressifs et aux breaks bien violents m’a largement convaincue. C’est cliché, mais c’est honnête et surtout ça y croit jusqu’au bout. Pas de chichis, les mecs assument complètement l’ambiance de bagarre, les références aux films de guerre et de bastons et tous les gimmicks du hardcore. J’imagine sans peine que leurs concerts doivent être un joyeux bordel. J’aime beaucoup le travail proposé par Flo et la couleur qu’il donne au son de l’album tout comme leur featuring très lourd. La réussite est aussi dans cet EP qui est certes très court (ça reste un EP) mais qui condense très bien l’ensemble de l’énergie et de la direction artistique du groupe désormais. On espère que c’est une annonce pour un prochain album qu’on imagine tout aussi brutal.

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