Une Maison de Feu – La Fille de Diké T1 – Silène Edgar

Un excellent premier tome par une de ces plumes françaises que l’on adore lire.

On dit que le Chaos, quand il veut un enfant, pousse une femme à concevoir lors du jour de Diké. Et sa fille après elle, et ainsi de suite pendant six générations…
Et lorsque naîtra la septième, naîtra alors la vraie fille du Chaos. Et celle-ci sera bleue comme la nuit, et celle-ci sera pleine de la force du ciel, et celle-ci mettra la terre en colère.
Sous le soleil de Monos s’étale un gigantesque marais parsemé de volcans et d’atolls. Sur Polis, l’île centrale, le couple sacré, aux pouvoirs ancestraux, maintient l’Équilibre durant les quarante-neuf ans de la ronde. Mais lors de la cinquantième année, l’ombre de la planète Mavros se répand et vient le temps de la guerre.
Une guerre qui semble lointaine à la naissance d’Aïone. Et pourtant, l’extraordinaire enfant à la peau bleu profond et aux cheveux de feu semble à l’origine d’une cascade de bouleversements. Le volcan se réveille. Au contact de sa peau, ses frères sont transformés et développent le pouvoir de saisir l’avenir, de discerner le mana, de commander au vent…
Débute alors un cycle de calamités à l’ampleur surnaturelle – séismes, tempêtes, sécheresse, coulées de lave – et tous s’interrogent : la petite fille à la couleur de nuit, qui grandit à une vitesse phénoménale, est-elle un élément d’Équilibre ou de Chaos ? Le couple sacré et les mages de guerre accepteront-ils son existence ? Aïone et ses frères, aux dons enviables, seront-ils enlevés à leur village ? Et surtout… qui aura le pouvoir de calmer le Maelström au coeur du volcan ?

Un roman passionnant

Silène Edgar n’en est clairement pas à son coup d’essai mais ici on peut considérer qu’elle frappe d’un coup magistral avec ce premier tome. On se retrouve face à un roman aux dimensions à la fois intimes et épique, à une histoire prenante. Le début n’a pas été sans me rappeler Tanith Lee avec Le Réveil du volcan (oui c’est une antiquité de 1979), mais l’autrice a créé sa propre trame et sa propre histoire pour notre plus grand plaisir. Le destin d’Aïone surprend et devrait séduire les lecteurs dans les prochains tomes.

Des personnages et un île surprenants

Une grande partie du roman tient aux personnages. Aïone notamment, mais également ses parents ou encore ses frères, qui viennent ajouter un sel particulier à l’ensemble de par leur crédibilité au fil des pages. Noun a ma préférence personnelle notamment pour la candeur dont il fait preuve et son amour pour ses enfants.  Chacun de ces protagonistes est en tous cas parfaitement crédible et évoluent avec grâce sur l’île volcanique qui est leur foyer. Et cet aspect huis-clos géographique est lui aussi très intéressant. On sent une sorte d’inspiration tahitienne dans ce roman qui est particulièrement intéressante d’ailleurs.

Une poésie de tous les instants

La poésie est présente à tout moment dans ce roman. L’univers développé, la manière feutrée dont elle fait intervenir les évènements, les protagonistes… tout est empli d’une douceur étonnante qui laisse place souvent à l’émerveillement. La plume est travaillée, les descriptions enjôleuses. On a l’impression que chaque mot est choisi avec soin afin de dépeindre au mieux la vision de l’autrice.

Une autrice talentueuse et discrète

Ce qui est plaisant chez cette autrice c’est avant tout sa plume. Elle parvient à l’aide de mots à nous faire vivre ses histoires, à dresser ses décors autour de nous, tout en restant discrète. Elle sait nous laisser imaginer dans ce qu’elle nous laisse comme part de liberté et c’est particulièrement agréable à vivre. Une belle expérience de lecture où je sens que Silène a encore progressé depuis Les Affamés.

Avec Une Maison de feu Silène Edgar nous propose un premier tome époustouflant, qui prend le lecteur de la première à la dernière page, avec douceur, l’emmenant sur les chemins d’Aïone et de son destin. Une belle réussite tant littéraire que scénaristique.

Titre : Une Maison de feu
Série : La Fille de Diké
N° du tome : 1
Auteur(s) : Silène Edgar
Illustrateur(s) :
Traducteur(s) :
Format : Grand format
Editeur : Bragelonne
Collection :
Année de parution : 2023
Nombre de pages : 336
Type d'ouvrage : Roman

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