Swan Song T1 – Robert McCammon

Un roman post-apocalyptique comme il y en a peu : intense, prenant et triste. Et le Diable regarde tout cela en riant aux éclats…

L’apocalypse, c’est maintenant. Missiles et fusées se croisent dans le ciel et font s’abattre sur la terre des tornades de feu. Un vent terrible se lève, les poussières radioactives voilent le soleil, la vie telle qu’on la connaît va s’achever. Dans une plaine déserte du Kansas brûlée par le feu nucléaire, Black Frankenstein, une force de la nature, se voit confier une mission par un vieillard mourant : protéger une enfant au don particulier. Il n’est pas seul : dans les décombres d’un New York annihilé par les bombes, une clocharde couverte de blessures découvre un étrange anneau de verre ; et, dans les ruines souterraines d’un camp survivaliste des montagnes de l’Idaho, un ado apprend à tuer. Plusieurs vies, plusieurs trajectoires, un seul but : survivre à la fin du monde.

Une histoire de l’apocalypse par le menu

Dès le roman on sent que tout va partir en guerre nucléaire. Robert McCammon nous décrit son époque, celle d’avant la fin de la Guerre Froide, alors que la terreur des missiles s’est si bien installée sur le monde. Et cela ne va pas tarder à se déclencher. Qui commence ? De provocation en provocation au final le lecteur s’en fiche bien, les humains aussi d’ailleurs : leur monde est éradiqué. Tout ce qu’ils connaissent disparaît dans les flammes nucléaires et il faudra au peu qu’il reste à la surface beaucoup de courage pour continuer ne serait-ce qu’à avancer d’un pas, puis d’un autre. En cela le récit de Sister Creep est des plus prenants d’ailleurs.

Un roman morcelé

Ce roman est aussi morcelé qu’une ville après le passage des bombes. On y suit trois ou quatre récits différents, qui vont se rejoindre parfois, d’autres fois non. Cette diversité de points de vue, et de protagonistes, permet de découvrir les différentes facettes de l’apocalypse mais également de l’humanité. Et finalement cette alternance de récits permet aussi de se reposer entre les différentes histoires qui sont émotionnellement dures à lire, ce qui n’est pas plus mal. Car avec McCammon l’apocalypse n’est en rien un camp de vacances avec un fusil et une gourde…

Des personnages puissants

L’une des clefs de ce roman est clairement la galerie de personnages. Qu’il s’agisse de Sister, de Josh, de Swan, du président, de Roland… Chacun d’eux est humain, juste terriblement humain. Et cela se ressent dans leur folie ou leur santé mentale, dans la manière dont ils survivent aux horreurs qu’ils croisent à chaque instant, à la dévastation, et à leurs actes. Et finalement c’est là la meilleure manière de définir ce roman : l’apocalypse humaine vue et vécue par les humains.

Une crédibilité perturbante

Si l’on se replace dans le contexte de Guerre Froide, les raisons de l’apocalypse sont totalement crédibles pour le lecteur. Mais au-delà de cela il semble évident en lisant le roman que la manière dont sont décrits les évènements, l’horreur du feu nucléaire, la manière dont il va affecter chacun tant psychologiquement que physiquement est des plus crédible. A part ceux du bunker, et encore, tous seront marqués dans leur chair par les évènements. Tout est mis en place pour que l’on y croit de bout en bout et c’est très clairement réussi. Ici pas de super-pouvoirs, personne n’échappe à la dévastation. Et l’émotion est tout du long au rendez-vous pour le lecteur qui est pris aux tripes par ce récit, réellement…

Swan Song est un roman qui m’a clairement pris par surprise. Je suis habitué au post-apo, j’en ai lu beaucoup, et je m’attendais à retrouver cette veine un peu catastrophiste et moralisatrice que l’on lit souvent. Mais ici absolument pas : l’auteur nous détaille les faits de manière brute et cela nous met une grande claque dans la tête. Et pourtant on se passionne pour les destinées de ses personnages, pour leurs malheurs. J’ai hâte de me plonger dans le second tome, de découvrir ce qu’il advient de l’humanité…

Titre : Swan Song T1
Série :
N° du tome :
Auteur(s) : Robert McCammon
Illustrateur(s) :
Traducteur(s) : Jean-Charles Khalifa
Format : Poche
Editeur : Monsieur Toussaint Louverture
Collection :
Année de parution : 2023
Nombre de pages : 582
Type d'ouvrage : Roman

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *