Entretien avec Hatred Salander, chanteur de Versatile

Bonjour, et merci de prendre quelques minutes pour répondre à mes questions. Est-ce que tu peux tout d’abord te présenter et nous expliquer ce que tu fais dans Versatile ?

Hatred : Je suis le chanteur de Versatile. C’est également moi qui écrit les paroles et une partie de la musique.

Comment en es-tu venu au metal, à la fois en tant que fan et en tant que musicien ?

Hatred : J’ai commencé à vraiment m’intéresser à la musique vers mes 12 ans en écoutant du Sum41 et du Kiss. Pour moi c’était la première fois que quelque chose m’intéressait réellement. Quelques années après ça, j’ai commencé la guitare, même si à la base je voulais faire de la batterie comme mon cousin. J’ai rapidement su aussi que je voulais chanter. J’ai commencé à composer et jouer en groupe alors que je ne maîtrisais pas mon instrument et ignorais ce qu’est une mesure. J’avais besoin de créer, et j’ai construit une bonne partie de ma personnalité autour du Metal. Ça m’a permis de m’affirmer et d’apprendre à interagir avec d’autres gens.

D’où vient le nom du groupe ?

Hatred : Le nom du groupe vient d’un personnage présent dans les paroles. Le Versatile est un changeforme, une créature capable de changer d’apparence à sa guise, et c’est une image qui représente les personnes manipulatrices. On a choisi ce nom aussi parce qu’on voulait un mot simple et français.

Comment définirais-tu la musique de ton groupe ?

Hatred : Disons qu’on y a mis tout ce qu’on aime pour faire quelque chose de complet. Donc tu pourras y trouver des arpèges black, des gros riffs death, de l’électro, du sympho, du Doom. Tout ça pour un résultat lugubre en midtempo. Si on devait citer quelques groupes pour donner une idée, on est entre Samael et du “Puritania” de Dimmu. Il y a aussi beaucoup de variations d’intensité, comme sur du Septicflesh par exemple.

Versatile, vu de l’extérieur, cela ressemble à un concept vraiment atypique mêlant une musique prenante à une imagerie gothique particulièrement présente et séduisante. Comment est venue la première idée, le premier concept ?

Hatred : C’est moi qui ait amené le concept. Au tout départ, j’ai été inspiré par Psyclon Nine, un groupe qui m’a donné envie de mélanger le metal et l’Indus. Avec ça, j’ai toujours considéré important d’avoir un spectacle, un visuel, pour que l’œuvre soit complète. J’ai commencé à imaginer un univers, encore fragmentaire, en partant du Disney Le Bossu de Notre Dame (oui, vraiment) pour avoir quelque chose de différent du post apo typique. Et ça justifie le chant français tout en permettant d’illustrer des thèmes comme la marginalité, la difformité, la folie, etc. Après ça s’est développé avec nos costumes, nos morceaux, etc.

Le concept se développe à la fois à travers l’imagerie visuelle, la musique, les paroles, mais également les costumes. Cela a pris combien de temps pour mettre en place tout cela de manière complète ?

Hatred : Avec le groupe, quelque chose comme deux ans je dirais. Moi j’y pensais depuis un moment déjà. Le truc cool c’est que les membres du groupe sont venus à moi d’eux même très rapidement. Après il a fallu composer, trouver et acheter les costumes, le matériel, etc. Mais c’est encore en constante évolution.

Atra Bilis est le premier album du groupe. Comment s’est passé le travail dessus ? Qui écrit quoi ?

Hatred : J’écris les paroles et on écrit la musique à deux. Famine s’occupe principalement des guitares, et moi du reste. Au delà de l’écriture, on s’est beaucoup investis tous les trois pour cet EP. Il s’est construit progressivement.

Où trouves-tu l’inspiration quand il s’agit d’écrire de la musique ?

Hatred : Dans tout ce que j’écoute ou vois. Parfois c’est un son, parfois une idée, une image. Je prends ce qui m’entoure et y transforme. Le plus souvent, il y a un thème dès le début de la composition. Mais il y a aussi beaucoup de hasard et de nombreux essais.

Quelle est ta piste préférée de cet album, et pourquoi ?

Hatred : La Conteuse des Méandres, parce que c’est la plus complète et aboutie niveau composition, avec des parties différentes comme on raconterait une histoire, et parce que je suis très content des paroles. Et puis j’aime beaucoup cette histoire.

D’où est venue l’idée de cette illustration pour l’album ? Comment est-ce que vous l’avez travaillée ?

Hatred : On a travaillé avec Nihil. On voulait quelque chose qui puisse représenter tous les morceaux. Donc une créature en pleine transformation, couverte d’atrabile, c’était parfait.

Le groupe s’est tout d’abord fait connaître grâce à un clip, Un hiver de Cendre, qui m’a particulièrement marqué. N’est-ce pas trop dur de devoir jouer la comédie alors que l’on est musicien ? Comment s’est passé le tournage ? Comment s’est déroulé le choix des décors et de la réalisation ?

Hatred: Pour ce qui est de la comédie, en général sur scène on joue de toute façon un rôle. Un rôle qui est en partie issu de soi-même. Personnellement j’ai pas eu de difficulté pour jouer mon rôle, j’ai même adoré ça. Je crois qu’on a tous hâte de tourner un nouveau clip!

Le tournage s’est bien passé, Brice notre réalisateur était très agréable et efficace. Par contre, on avait vraiment froid!

On a beaucoup débattu avant de tourner le clip, c’était pas évident de se mettre d’accord sur tout. Cinis a joué un grand rôle dans le choix des lieux et du réalisateur. Il y a aussi nos conjoints respectifs qui nous ont bien aidés pour les lieux et les aspects techniques. On était une chouette équipe.

Est-ce que d’autres choses sont prévues niveau clip pour soutenir l’EP ?

Hatred : Il y a une autre lyrics vidéo qui va sortir très prochainement. Niveau clip, ça sera probablement pour l’album suivant !

Quand aurais-je le plaisir de découvrir Versatile sur scène d’ailleurs ?

Hatred : Malgré les difficultés actuelles, on a quelques dates de prévues. Notre prochain concert aura lieu le 12/02 au Groove de Genève en Suisse. Puis, une tournée fin avril organisée par Black Speech où nous passerons par la Slovaquie, la Hongrie, l’Autriche puis en France à Lyon.

2021 a été très riche en sorties d’albums. Quel serait ton album de l’année ?

Hatred : Honnêtement je ne suis pas toujours au courant de l’actualité et je n’ai pas vraiment d’album de l’année. Le seul qui me vient en tête là tout de suite c’est La morsure du Christ, de Seth. L’album qui m’a le plus marqué cette année mais qui date de 2016 c’est “L’Envers” de Wormfood. J’ai aussi pas mal écouté Anaal Nathrakh et redécouvert Slipknot.

Merci pour tes réponses et à bientôt au détour d’un concert !

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