Un manga adulte qui m’a ému tant dans ses thématiques que dans son traitement. Un premier tome impressionnant !
Depuis cent ans, un épais nuage empêche le soleil d’eéclairer la Terre. La nuit et l’hiver se prolongèrent à jamais et la plupart des veégeétaux périrent. L’humanité plaça ses espoirs dans la technique de “transfloraison”, consistant à transformer un humain en plante. Bien évidemment, ces opérations sont limitées aux personnes en fin de vie, pour une raison éthique… mais lorsqu’une prime de dix millions de yens est accordée aux volontaires, certains n’hésitent pas à contourner les règles pour s’inscrire sur les listes. Toshiro est l’un d’entre eux : sans aucun avenir et fatigué de la vie, il va choisir de se transformer en plante. Mais cette opération va lui accorder des talents qu’il ne soupçonnait pas !
Une dystopie inquiétante
L’univers développé par Kasumi Yasuda, jeune auteur japonais, est assez inquiétant : les plantes ont disparu, la Terre est recouverte d’un nuage noir, et la nuit est éternelle. Mais pour faire revenir les végétaux et nous sauver de l’asphyxie la transfloraison est inventée. Je vais m’arrêter là sur le scénario global, il est clairement excellent ! Mais il faut entrer un peu plus dans les détails de ce premier opus. On y découvre Toshiro et le drame de sa vie, ainsi que la manière dont il va tenter de se sortir des ennuis, notamment en aidant les autres. Et autant la première partie du livre correspond à la mise en place, ce qui est totalement normal, et le rythme est assez lent, la seconde partie vient juste nous souffler devant l’émotion qui s’en dégage. Et cette seconde partie du livre me fait crier au génie ! Ce n’est pas souvent qu’un manga vient me remuer les tripes comme celui-ci l’a fait…
Une ambiance lourde et mélancolique
L’ambiance qui se dégage de cet album est lourde et mélancolique. En effet la vie est devenue difficile, une partie des humains se transforme peu à peu en plante pour assurer la survie de l’espèce, l’argent est devenu rare et la pauvreté récurrente. Et cette ambiance est juste magique, associée à l’obscurité, l’absence de soleil, qui se dégage des pages de ce manga. Le dessin de Kasumi Yasuda est donc assez noir, les traits assez tranchés et même si certains visages ne sont pas dans le style que j’affectionne je reconnais un talent certain à ce dessinateur. Au fil des pages il nous plonge dans l’univers de Toshiro et c’est proprement passionnant.
Ce premier tome m’a fait l’effet d’une petite bombe, une véritable révélation tant les émotions remuées ici ont été puissantes grâce à l’histoire de ce nouvel auteur. Glénat a signé un beau coup en sortant cet auteur au sein de son catalogue car les amateurs de seinen devraient apprécier cet univers dystopique, mélancolique, et pourtant porteur d’un certain espoir…