Sandman saison 1 – Allan Heinberg, Davdi S. Goyer

Les + :

  • Un scénario prenant
  • Des acteurs au top
  • Une série techniquement aboutie

Les – :

  • Une deuxième partie un peu moins prenante
  • De petites imperfections

Lord Morpheus est le seigneur du monde des Rêves quand il est fait prisonnier par un Humain avide d’occultisme, Roderick Burgess. Pendant un siècle, il  va rester captif sans livrer ses secrets. Quand enfin il s’évade, il doit retrouver ses attributs disparus et découvrir combien le monde a changé.

Adaptation du Comics à succès de Neil Gaiman, Sandman est l’occasion pour Netflix de rejoindre le DCEU comme la plate-forme l’avait fait avec l’univers Marvel à ses débuts. Pour l’occasion, le N met les petits pas dans les grands et propose un budget de premier plan. En confiant l’adaptation à David S. Goyer (abonné aux grosses séries après Fondation) et Allan Heinberg (scénariste de comics, du film Wonder Woman ou encore…Grey’s Anatomy !), Netflix met tous les ingrédients d’une grosse production. Est-ce que le résultat est à la hauteur ?

Quand Morpheus (Tom Sturridge) est capturé par une bande de cultistes mené par Roderick Burgess (Charles Dance), il ne sait pas encore qu’il sera détenu un siècle dans le sous-sol de la demeure familiale. À sa libération , il doit revenir en son royaume et retrouver les attributs qui lui ont été volés par Burgess et sa bande. C’est le sujet des cinq premiers épisodes de la série.

Ce premier arc narratif est l’occasion d’introduire l’univers de Sandman : les personnages, les mondes réels et des rêves, les dynamiques et menaces. Le spectateur constate vite que les enjeux posés, l’histoire avance réellement et de manière très plaisante. Sa conclusion dans l’épisode 5 est très réussie : elle débute par un cliché ambulant des séries américaines (un huis clos dans un dinner) avant de complètement dévisser.

Cette première conclusion permet de mieux appréhender la façon dont Morpheus est présenté dans la série : personnage principal, il est souvent perçu grâce aux points de vue des personnages qu’il côtoie. Cela évite le manichéisme et nuance notre avis sur ses attitudes.

Tom Sturridge se débrouille extrêmement bien dans ce rôle : souvent impassible, il parvient  tout de même à transmettre ses émotions. Charismatique, il peut déraper parfois et se montrer complètement antipathique.

Il n’est pas le seul à montrer ses qualités, accompagné de nombreux guests stars de prestige : Jenna Coleman, Charles Dance, Gwendoline Christie, Mark Hamill, Sandra Oh, Arthur Darvill, Derek Jacobi, Stephen Fry, David Tennant ou James McAvoy, ils n’apparaissent parfois que pour un caméo de quelques secondes, mais enrichissent grandement l’univers de la série.

Parmis les acteurs avec un temps d’écran conséquent, ils sont plusieurs à tirer leur épingle du jeu. D’abord, Boyd Holbrook prend un plaisir communicatif à jouer les psychopathes ; au rang des méchants toujours, David Thewlis est délectable en enfant capricieux piégé dans un corps d’homme. À l’opposé du spectre, Vivienne Acheampong apporte un calme et une aide précieuse à notre héros ; même la Mort interprétée par Kirby Howell-Baptiste se montre charismatique et intrigante dans un rôle à contre emploi.

Quand le second arc narratif commence, il se sépare sur deux axes autour du Corinthien et du Vortex. Si le premier est passionnant avec son colloque d’un genre très particulier, le second m’a semblé plus convenu. L’épisode bonus qui vient conclure la saison est très bon et rehausse l’avis d’ensemble.

Car si la série brille côté écriture et interprétation, elle se montre aussi réussie techniquement. Les effets spéciaux sont magnifiques, notamment dans le monde des Rêves. Si la réalisation est posée, elle bénéficie d’un montage dynamique qui maintient toujours l’intérêt. L’on peut chipoter sur un fond vert mal géré ou le cellshading un peu saccadé du 11e épisode, l’ensemble est très soigné.

CONCLUSION

Cette première saison de Sandman est une réussite : bien écrite, bien jouée, bien maîtrisée techniquement, elle a tout pour initier une série de qualité. Les avis très positifs et le renouvellement récent montrent que Netflix l’a bien compris. Pourvu qu’elle puisse maintenir une telle qualité par la suite, car c’est un réel plaisir à suivre.

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