Petite découverte automnale à la fois d’un auteur mais également d’un éditeur. Ogmios Editions publie le nouveau roman de Julien Schneider, une trilogie de fantasy placée dans un Japon médiéval fantasmé. Tout ce qu’il faut pour me plaire ! Je me suis donc plongé sans attendre dans les aventures de Takeshi…
Takeshi est le détenteur d’un étrange sabre maudit qui l’incite à verser toujours plus de sang. Devant lutter contre cette soif contre-nature, il cherche un moyen pour se libérer de ce fardeau. C’est alors qu’il croise la route d’Akira, son ancien condisciple. Lui est devenu le yojimbo de Mariko une mystérieuse jeune noble dépossédée de ses terres qui cherche à les reprendre. Ils seront rejoints dans leur quête par Murazaki, une jeune femme capable d’entendre les voix des kamis. Ils entameront alors sans le savoir, la voie qui les mènera à la rencontre de leur destin et de celui du Japon.
Commençons par l’histoire elle-même : Julien Schneider propose une trame de base finalement assez classique, avec un héros devant protéger une jeune fille innocente et combattre le méchant roi-sorcier. Je caricature un peu mais cela revient à cela comme point de départ. Et pourtant l’auteur parvient à rendre cette histoire passionnante, tant grâce aux personnages qu’il fait habiter le récit, que par sa plume à la fois rapide et agile. On suit avec plaisir les aventures de Takeshi, accompagné de Akira, qui va devoir mener la jeune Mariko jusqu’au château de son oncle, le chemin du groupe, rejoint par une sorte de chamane, va se révéler couvert de cadavres. Julien Schneider ne fait dans la dentelle et ne compte pas l’hémoglobine aspirée par la lame de Takeshi. Bien que rempli de violence au fil du roman, le récit n’en est pas pour autant gore, et il n’y a rien de gratuit dedans. Le scénario va, au fil des pages, se compliquer de plus en plus pour arriver à un dénouement très clairement haletant. On se retrouve donc face à une histoire qui commence de manière excessivement classique, avant de vraiment prendre son envol et se démarquer de ce qui se fait par ailleurs.
Le Japon fantasy imaginé par l’auteur est très clairement impressionnant. Profondément ancré dans le Japon médiéval, auquel visiblement l’auteur porte un grand amour, ce roman garde des aspects historiques criants de vérité tout en leur ajoutant cette petite touche de fantasy qui va rendre l’ensemble immersif et prenant. Pour autant l’auteur parvient à garder cet aspect de la période où tout n’est pas rose, loin s’en faut. Ce monde est sombre, peuplé de dangers liés aux hommes eux-mêmes et à leur société. Le Seigneur Maudit ouvre un univers tout bonnement passionnant pour quelqu’un d’aussi fan que je le suis de cette période historique.
Le style de cet auteur est lui aussi assez remarquable. Fluide, il donne un côté page-turner à son roman par l’efficacité de sa plume. Il décrit ses lieux, mais en laissant au lecteur la possibilité d’imaginer. Impeccable mais gâché en partie par le gros point noir de ce livre : les coquilles. Il y en a un peu trop au fil du roman et c’est dommage car cela a un peu entrecoupé ma lecture.
Le Seigneur Maudit est un excellent premier tome de série, mettant en place un univers immersif, un héros que l’on a envie de suivre, le tout porté par un scénario prenant. Julien Schneider parvient sans problème à nous emmener sur les traces de Takeshi et le mystère de son épée. Vivement le second tome en tous cas, que je puisse replonger avidement dans cet univers !