Après un premier tome, La Prêtresse esclave, très réussi, Victor Fleury revient avec un second opus promettant beaucoup au vu du final offert. On retrouve donc le personnage de Nisaba, qui va devoir se battre pour sauver sa vie, retrouver son fils et parvenir à accomplir son destin ! Replongeons donc dans l’univers de Victor Fleury…
La Croisade est désormais perdue dans les terres hostiles des monts Êmal, aux confins de l’Empire. Nisaba se retrouve sans son maître et n’a qu’un désir : retourner à la capitale auprès de son fils Haddon. Hélas, le culte d’Enlê réclame sa mort et la guerre embrase le pays. La jeune femme devenue guerrière doit choisir son camp entre de multiples factions déchirées par les conflits et les trahisons. Cependant, elle ignore que Haddon n’est déjà plus à Ubuk. Devenu l’esclave-lié de l’héritière du trône, l’adolescent a été témoin d’un événement dramatique qui le précipite à son tour sur les routes.
Alors que l’Empire se disloque et que les masques tombent, Nisaba et son fils survivront-ils au fracas des armes ainsi qu’à la colère des dieux ?
On reprend l’histoire là où elle s’était arrêtée : Akurgal est mort, la croisade est perdue et les restes de l’armée vont devoir tenter de se sauver. Seul problème : comme les autres oblats Nisaba est censée être sacrifiée pour suivre son maître dans la mort. Hors de question pour elle, qui veut à tout prix retrouver son fils Haddon. Pendant ce temps le jeune homme fait des découvertes et finit par devoir quitter en urgence la capitale Enleite. Un récit qui se fait plus haletant que le premier tome, notamment grâce à un rythme imposé par l’auteur à son récit qui semble plus maîtrisé. En tous cas il parvient à gérer un scénario assez complexe de main de maître, surprenant à plusieurs reprises son lecteur et l’entraînant en compagnie de Nisaba et Haddon dans des aventures étonnantes.
Cette fois comme je le disais Victor Fleury donne plus de rythme à son récit, évitant autant que possible les temps-morts qui étaient nécessaires à la mise en place de l’univers dans le premier opus. Le récit va se découper naturellement entre les deux narrateurs, la mère et le fils, et le lecteur suivra en parallèle leurs parcours. Ce double niveau de récit est parfaitement maîtrisé par l’auteur et il s’en sert pour augmenter le tempo, éviter tout ennui et offrir au lecteur une lecture encore plus immersive.
L’univers esquissé dans La Prêtresse esclave vient ici se complexifier et prendre de la profondeur. Le lecteur se retrouve face à un monde qui s’effondre sur lui-même et au destin de duex personnages au milieu de la tourmente. Pour autant l’auteur ne se contente de nous faire les suivre, il donne de la teneur à ce qui se passe autour d’eux par petites touches, agrémentant son récit d’élément géopolitiques importants pour la suite.
On retrouve ici le style clair et limpide de cet auteur. Déjà dans le premier tome j’avais apprécié sa plume à la fois simple et littéraire, permettant au lecteur de voyager sur les traces de ses protagonistes.
La Prêtresse guerrière est donc le second tome qu’en tant que lecteur de la série j’attendais réellement. Les petits défauts de rythme du premier livre sont comblés, on suit avec plaisir deux personnages forts et leurs aventures sont menées de main de maître par un auteur qui sait ce qu’il fait. Que demander de mieux ? Oui, je sais, le troisième livre évidemment !