Il fait plutôt bon en ce début de semaine, lorsque le soleil se lève pour la première fois sur les MetalDays 2019.
En raison du cadre dans lequel il prend place, cet événement tient en réalité plus du camp de vacances pour métalleux que du festival. Les horaires y sont d’ailleurs aménagés en fonction : les concerts ne commencent qu’aux alentours de 15 heures, ce qui laisse largement le temps de cuver tout en s’occupant. En plus des stands proposés sur le site, les activités extérieures ne manquent pas : détente au bord de la rivière, petits restaurants en ville ou promenades alentours donnent un petit air de vacances à l’ensemble.
Nous avons donc largement le temps de buller pour récupérer du long voyage en car, avant le début des premiers concerts.
Dès 15h15, nous sommes à l’œuvre au pied de la New Forces Stage pour écouter Distruzione, un groupe de death italien devant lequel le public arrive au fur et à mesure des chansons. Bourrins et un peu agressifs, les morceaux de Distruzione sont néanmoins sympathiques, et le groupe propose un set énergique.
Moonskin prend la relève peu après. Nous suivons depuis un petit moment déjà ce groupe de doom aux mélodies originales qui présente ici un très bon show. La chanteuse se donne à fond malgré la chaleur et n’hésite pas à se rendre à la rencontre du public. Il est cependant dommage que le groupe n’ait pas pu jouer quand il faisait un peu plus sombre, ce qui limite un peu l’ambiance cérémoniale qu’ils mettent habituellement en place.
Toujours sur la New Forces Stage, Bel O Kan dévoile son introduction très épique. Mon avis sur Bel O Kan est mitigé : le groupe rencontre quelques problèmes de son au début, les mélodies ne sont pas spécialement originales et la performance vocale de la chanteuse ne me semble pas très juste. Cependant l’instrumental des morceaux porte un côté un peu power / épique plutôt sympathique.
Incursed fait alors son entrée folk sur la scène. Alternance entre growl et chant clair, Incursed propose un métal festif très entraînant qui attire rapidement les spectateurs. Le chanteur fait participer son public et n’hésite pas à prendre un bain de foule. Ceux qui ne pogotent pas dans le circle pit dansent, même en dehors de la fosse. Le groupe propose également une réinterprétation originale de la Moldau qui ferait presque oublier celle de Turisas : Incursed est une très bonne découverte sur ce festival !
Il est 18h, et temps pour nous de quitter la New Forces Stage pour aujourd’hui : sur la Lemmy Stage, les néo-zélandais d’Alien Weaponry font entendre leurs chant maori, pour le plus grand plaisir de nos oreilles. Métal aux racines tribales, Alien Weaponry interprète ses morceaux en langue originale. Le groupe propose un excellent show, malgré le soleil qui rougit dangereusement le chanteur. Dans la fosse, le public pogote, en transe : malgré le jeune âge du groupe, le set d’Alien Weaponry est puissant.
Peu après, While She Sleeps fait son entrée et débute avec l’excellent titre You are we, introduction de l’album éponyme. Entre chant clair et growl, le groupe propose des morceaux bourrins aux mélodies très accrocheuses. L’ambiance est immédiatement excellente : dès les tous premiers morceaux, While She Sleeps pose le décor et annonce un très bon concert. Dans la fosse, le public se déchaîne : circle pits, walls of death… les pogos s’enchaînent et tout le monde lève du poing en rythme. Je ne suis habituellement pas une grande fan de métalcore ; While She Sleeps est cependant l’un des rares groupes qui dérogent à la règle et de fait, leur concert aux MetalDays est une véritable claque.
C’est Neurosis qui prend la relève, alors que la nuit tombe sur la Lemmy Stage. Sur scène, les lumières sont insuffisantes et les musiciens restent très statiques. Pour autant, et même si je n’apprécie pas particulièrement le sludge, ce groupe fait entendre des accords lents et puissants qui, je trouve, passent très bien.
Vers 21h50, nous nous déportons vers la Boško Bursać Stage pour aller voir Dornenreich. Mélange de black et de folk un peu discordant aux accents parfois inquiétants, le métal de Dornenreich est atypique et hypnotisant, presque planant par moments. Malgré des sons parfois un peu lourds, les morceaux sont très travaillés musicalement. La présence d’un violon donne un côté un peu mélancolique à l’ensemble : j’ai bien aimé les sonorités jouées par Dornenreich.
À 23h10, nous sommes de retour devant la Lemmy Stage pour assister au concert d’Arch Enemy. Le groupe introduit son show par le morceau The world is mine : rien de tel pour enchanter les spectateurs, qui se mettent à pogoter sec au bout de quelques secondes, un peu trop fortement d’ailleurs et sans beaucoup de respect pour ceux qui ne voudraient pas s’en mêler. Les titres s’enchaînent, tous plus célèbres les uns que les autres, pour le plus grand plaisir d’un public totalement pris par le concert. Sur scène, la chanteuse ne ménage pas son énergie et s’adresse régulièrement à ses fans. Arch Enemy présente donc un excellent set, à la hauteur de sa notoriété.
La journée s’achève à la Boško Bursać Stage avec Necrophobic, qui débute sur les coups de minuit trente. Le groupe propose un death black un peu bourrin mais bien fait. L’ensemble est vraiment pas mal et le chanteur se montre très motivé sur scène : on sent que les Necrophobic savent ce qu’ils font. De quoi terminer la journée sur une jolie performance !