Sorti en même temps que City Hall – le jeu d’aventures, Missions extraordinaires en est le premier supplément et sans surprise, il s’agit du traditionnel écran du meneur de jeu – ici accompagné d’un épais livret.
Attardons-nous tout d’abord sur le paravent lui-même. L’illustration en est vraiment magnifique et surtout très évocatrice. On y voit un groupe d’agents de Nostromo (les personnages ?) observer les hauteurs de Londres – un Londres uchronique et steampunk, au ciel sillonné de zeppelin. Ce sont donc de nombreux thèmes du jeu qui sont ici mis en image avec pertinence – notons par exemple dans le lointain de cyclopéennes usines crachant une fumée noire, rappel fort parlant des débuts de la Révolution industrielle, ou bien encore la créature volante au premier plan (sans doute un papercut), qui illustre la dimension « horreur gothique » de l’époque.
Cette fresque est signée Marc Simonetti : un très grand artiste qui se fit connaître par sa participation à de nombreuses gammes (dont Qin – les Royaumes combattant) et est actuellement considéré comme l’illustrateur ‘canon’ de la saga du Trône de Fer par George R. Martin lui-même – excusez du peu… Guère étonnant donc à ce que l’écran de City Hall – le jeu d’aventures soit si réussi, au vu de son auteur.
Côté meneur de jeu, le paravent fournit tous les tableaux nécessaires. Les règles n’étant guère complexes mais nécessitant d’être bien détaillées (le jeu s’adresse aussi à un public de profanes, rappelons-le), tous les tableaux sont fournis avec le rappel de divers mécanismes (la Détermination, les papercuts, l’initiative, etc.).
L’objet est donc en lui-même des plus utiles, entre son illustration immersive et le résumé des règles.
Aventures
Le livret qui accompagne l’écran contient du matériel de jeu. Mis en page à la façon du livre de base, il est donc classe et lisible – fort pratique à consulter.
Le gros morceau en est un imposant scénario de plus de trente pages, intitulé « le Quatuor d’Alexandrie » et signé Stéphane Gallay. Sans en déflorer l’intrigue, sachez qu’il se déroule durant l’Exposition universelle de Londres en 1851 et que l’enjeu est rien moins que d’empêcher une guerre entre la France et l’Angleterre, en déjouant un complot d’une faction de la Résistance. Cette aventure est construite en trois parties et permet de croiser quelques personnalités célèbres de l’époque – comme Vidocq par exemple. Au final, « le Quatuor d’Alexandrie » est un très bon scénario qui occupera aisément les joueurs pendant plusieurs séances – mais sa densité le destine par contre à un meneur de jeu ayant un peu de bouteille sur City Hall – le jeu d’aventures et à des joueurs qui ont déjà roulé leur bosse au service de Nostromo.
Plusieurs synopsis détaillés font suite à cette grosse aventure. Comptant entre trois et cinq pages, ces petits scénarios peuvent soit être développés par un meneur de jeu prêt à se retrousser les manches, soit s’insérer dans d’autres aventures – en tant qu’intrigues secondaires, fausses pistes, etc. C’est toujours bon à prendre.
Le livret se conclut sur diverses aides de jeu : une liste de rivaux pour un personnage au Tempérament Acharné (classés par Compétences), des équipes d’intervention de Nostromo (des PNJ de soutien parfaits pour les personnages), des résumés de la création et gestion de PNJ et papercuts, etc.
Au final
Ce premier supplément pour City Hall – le jeu d’aventures ne déroge pas à la règle et s’avère classique dans son contenu : un écran, un livret comportant du scénario, etc. mais il faut bien avouer que sa qualité globale emporte l’adhésion : l’écran est sublime et pratique tandis que le livret fournit un très gros scénario bien conçu et divers synopsis utiles pour construire ou densifier une aventure.
Missions extraordinaires s’avère donc le complément idéal du livre de base et réussit brillamment l’exercice imposé du traditionnel « écran + livret ».
Missions extraordinaires
Un supplément au jeu City Hall – le jeu d’aventures édité par Ankama
Livret de 64 pages accompagné d’un écran souple quatre volets
14 € 90