Le Deckbuilding ? Mais qu’est ce que c’est que ce terme barbare ?
Littéralement, il s’agit de la construction de paquet de jeu, une traduction fort peu élogieuse s’il en est. Concrètement, de quoi il s’agit ? C’est « fort simple ». Un deck de Netrunner est bâti selon certains aspects et plusieurs critères. La caractéristique prépondérante du jeu que l’on va construire est donnée par l’identité que l’on va choisir pour l’élaboration. Un exemple ? Non, deux, pour que vous soyez convaincus que les contraintes sont bien les même quelle que soit la faction que l’on va choisir.
Un exemple, côté Runner : Noise.
Que nous montre la carte de ce Runner ?
Outre son nom (Noise), son surnom (Pirate d’Exception), il y a trois informations cruciales qui sont indiquées sur la carte :
En haut à gauche, sa valeur de Réseau (élément important du jeu pour éviter les Traques, mais ce n’est pas mon propos ici).
En bas à droite, par contre, deux éléments, primordiaux, eux, pour l’élaboration d’un deck : ici, c’est 45/15. Que signifient ces deux nombres ? Le premier, c’est le nombre minimal de cartes dans le paquet. Le second, c’est le nombre de point d’influence dont on dispose pour la construction du jeu. Ok. c’est bien. Mais, vous allez me dire : « Et là, qu’est ce que c’est que l’influence ? »
L’influence ? C’est la possibilité d’aller chercher dans les autres factions des cartes permettant d’améliorer son jeu. Chaque carte possède sa propre valeur d’influence. Une fois cumulées, les cartes des factions « concurrentes » ne peuvent excéder une valeur supérieure à la valeur indiquée sur la carte d’identité.
Comment on identifie ces différentes valeurs ?
Prenons un exemple :
Implants de Retour E3 : une carte criminel (une des autres factions Runner.) Outre son coût de lancement (en haut à gauche – exprimé en crédits) et ses caractéristiques propres (le fait que ça soit un Mod – modificateur – + le texte descriptif), en bas à droite de la carte se trouve un échelle graduée de 1 à 5. Ici, cette échelle affiche deux points sur les 5 possibles. Cela signifie que si l’on compte inclure cette carte dans notre deck, il nous en coûtera 2 points d’influence par exemplaire de la carte (limité à 3). Ce qui peut paraître peu, mais ce qui est beaucoup en même temps. Parce que l’influence est limitée, et que les bonnes cartes dans les autres factions, permettant d’améliorer son jeu, son légion. Et c’est la toute la difficulté du deckbuilding : savoir donner la bonne orientation à son jeu, et savoir aller piocher les bonnes cartes au bon endroit afin de le rendre le meilleur possible.
Alors ? tâche impossible ? Non, loin s’en faut. Le secret d’un bon deckbuliding à Netrunner passe par une utilisation minutieuse de ces points d’influence. C’est par là qu’il faut passer pour concevoir un deck qui tienne un tant soi peu la route.
On retrouve les mêmes contraintes dans le camp opposé, les Corpos. Plusieurs identités, avec, pour chacune, les mêmes valeurs en terme de nombre de cartes et l’influence limitée.
Un exemple ? Cette identité Haas Bioroid doit avoir 45 cartes au minimum dans le jeu, mais, par contre, dispose d’un total d’influence à dépenser de 22 (dû ici au fait – expliqué dans le texte de la carte – que le joueur se voit interdit d’aller chercher des cartes dans une des factions Corpo. Un éventail de cartes moindre, mais la possibilité d’en avoir plus. Une compensation ? À voir !)
Vous l’aurez donc compris, les paramètres sont nombreux à appréhender dans la conception d’un Deck. C’est tout ce qui rend cette partie si intéressante, même si, bien souvent, les premières tentatives sont assez catastrophiques. Parce que le choix est tellement large que si on n’a pas une ébauche d’idée quant à l’orientation que l’on va donner à son style de jeu, on va droit dans le mur.
Comme dit dans l’article précédent, chaque faction a son style qui lui est propre. Et que ces styles ne se marient pas forcément. Certaines Combos (plusieurs cartes qui, jouées ensemble, donnent un avantage souvent décisif) peuvent paraître évidentes, d’autres, par contre, ne fonctionneront pas, ou plus difficilement.
Un des autres facteurs importants à prendre en compte est l’argent : à Netrunner, et ce, quelle que soit la faction choisie, le nerf de la guerre, c’est les crédits. Sans eux, le Runner ne peut pas installer ses programmes, il est dans l’impossibilité d’activer ses brise glaces, ne peut pas lancer ses piratages et n’a donc aucune chance d’aller voler les projets tant convoités.
De son côté, la Corpo a autant besoin d’argent pour installer ses glaces (élément indispensable à la défense de ses serveurs et donc à la sécurité de ses projets), à l’installation de ses opérations, des extensions et à l’achèvement des projets qui lui permettront de remporter la partie. Il faut donc mettre assez de cartes de ressources pour avoir un jeu qui soit fluide. Mais le risque est d’en mettre trop, créant ainsi un déséquilibre sur un autre aspect.
Comment conclure ?
Difficile de s’arrêter quand on commence à disserter sur le deckbuilding. D’autant que, s’il n’y avait que la boite de base, on finirait, à force, par connaître toutes les cartes et ainsi finir par trouver « les » jeux imbattables. Mais c’est sans compter sur le talent créatif des équipes de FFG/EDGE, qui sortent régulièrement des extensions, multipliant encore les possibilités.
Pour ne pas trop perdre le néophyte, à qui ces lignes sont destinées, je ne vais pas aller plus loin dans cet article. Cependant, je vais y revenir un peu plus tard, en disséquant un deck de A à Z.
Quant aux extensions, justement, on en reparle bientôt.
Netrunner – Les bases du Deckbuilding – | Mythologica http://t.co/9NSMd5mMnl
C’est un jeu de cartes? Je pensais qu’on allait développer un jeu en entier. Mais c’est bon à savoir tout ça. Mon petit neveu n’arrête pas de m’embêter avec.
Le jeu de cartes est un jeu entier en lui-même. Il est tellement pointu et passionnant qu’il se suffit à lui-même :)