L’Atalante est une maison connue pour explorer des territoires étonnants en matière d’imaginaire. Après m’avoir clairement surpris avec Magie Brute de Larry Correia, c’est une nouvelle série qui nous est proposée. Et une fois de plus le lecteur que je suis a été réjoui de se lance dans cette nouvelle aventure, la fleur au fusil. Et malgré quelques petits bémols Princes de la Pègre est un excellent roman comme vous allez le voir.
La couverture de Larry Rostant est plutôt réussie même si elle n’a pas su me parler de la même manière que d’autres de sa création. Je la trouve personnellement trop réaliste à mon goût et peu adaptée à de la fantasy. Toutefois combinée à la quatrième ci-dessous j’ai été intrigué, ce qui me suffit pour me lancer dans un roman…
Dangereuse cité qu’Ildrecca, où il ne fait pas bon s’aventurer si l’on n’a pas l’œil vigilant et la main prompte à la riposte. Pour sa part, Drothe s’y sent à son aise. Il traque la rumeur pour le compte d’un parrain local tout en arrondissant ses fins de mois dans le trafic de reliques impériales. La pègre a de beaux jours devant elle… Du reste, les trois incarnations de l’empereur qui se succèdent sur le trône sont trop occupées à se chercher des noises pour en prendre ombrage, tant qu’aucun meneur n’émerge pour unifier la canaille. Jusqu’au jour où Drothe met la main sur un livre très convoité qui pourrait bien causer la chute de l’empire. Entraîné tambour battant dans une aventure qui le dépasse, il n’imagine pas les dangers qui l’attendent et les sacrifices auxquels il va devoir se résoudre, révélant au bout du compte une étonnante intégrité au service des siens : le peuple de la pègre.
Douglas Hulick nous propose là un excellent roman de fantasy, nous immergeant sans difficulté dans les tréfonds de la cité d’Ildrecca. Ce sombre entrelacs de ruelle, de territoires de mafieux, va devenir le théâtre des aventures de l’étonnant Drothe. Ce brigand, informateur de Nico va se trouver confronté à une situation au cours de laquelle il risque bien de perdre la vie. Alors oui me direz-vous ce type de scénario a été vu et revu depuis longtemps et le seul véritable intérêt de ce type de roman se situe dans le traitement que fait l’auteur de son scénario.
Et Douglas Hulick ne s’en tire pas trop mal dans cet exercice. Il parvient en partant d’un postulat assez simple : utiliser une petite frappe de bas-fond pour développer une histoire impliquant les plus hautes strates e la société de son univers. Il y parvient sans difficulté par le biais de ficelles scénaristiques utilisées au bon moment. Personnellement j’ai regretté que l’auteur reste soft tant au niveau du langage que de la violence. En effet la lecture du roman Le Prince écorché de Mark Lawrence a légèrement modifié les codes de ma tolérance à la violence en fantasy. Particulièrement trash j’ai regretté finalement que Douglas Hulick ne soit pas allé aussi loin. Cela m’aurait semblé adapté au vu du personnage central de ce titre. Drothe fait bien entendu usage de violence, mais celle-ci reste dans les normes du genre sans débordement. Or sur un roman comme celui-ci les débordements auraient pu parfaitement s’adapter au récit. L’ensemble reste toutefois très cohérent et d’un point de vue scénaristique le moins qu’on puisse dire est que l’auteur sait monter une histoire intéressante.
Mais au-delà de savoir créer son récit et son univers Douglas Hulick sait écrire. Les traductions de l’Atalante sont de bonne qualité généralement et celle de Florence Bury n’échappe pas à la règle. Elle parvient à merveille à retranscrire le style de cet auteur, parvenant à mixer les aspects littéraires et le franc-parler du narrateur, parfaitement adapté au contexte urbain.
Princes de la Pègre est un bon roman de fantasy reprenant des thématiques assez classiques, mais bien développées par l’auteur. La traduction et le travail éditorial sont de bonne qualité et la cohérence de l’ensemble donne une impression finale très satisfaisante. Si vous achetez ce roman, vous ne devriez pas être déçus…
Princes de la Pègre
Les Bas-fonds d’Ildrecca T1
Douglas Hulick
Couverture de Larry Rostant
Traduction de Florence Bury
L’Atalante
21 €