ATTENTION VOICI VENIR UNE PETITE MERVEILLE !!!!
Il m’arrive rarement, voire jamais de m’exclamer de la sorte mais concernant cette intégrale je ne peux que tressauter de plaisir rien qu’à la seule idée de taper cette chronique… Jusqu’à ce jour je comptais Tolkien comme l’un des seuls fondateurs de la Fantasy dans ce qu’elle a de plus noble : la création complète d’un univers, son développement et finalement la pérennité qu’il pourrait avoir… Tanith Lee parvient à tout cela et plus encore avec son Dit de la Terre Plate.
Commençons par les couvertures d’Alain Brion : le feu et la glace personnifiés viennent mettre l’ambiance de manière alléchante. Deux tomes qui viennent se place presque en opposition tout en se complétant à merveille, du moins graphiquement. Mais qu’en est-il de l’intérieur ?
Un univers entier se crée sous vos yeux, fait de trois mondes « superposés », avec ses dieux, ses héros et aussi et surtout sa poésie. Car c’est bien ce mot qui va caractériser l’ensemble de cette intégrale. Pour employer une métaphore tolkienienne que je trouve particulièrement adaptée je dirais que la manière d’écrire de Tanith Lee ressemble à l’Ainulindalë dont Tolkien parle dans le Silmarillion sous la forme d’un chant créateur. La manière dont l’auteure du Dit parvient à créer son univers, par petites touches sensibles et tendres tout en contant des histoires de mort et de sang…
Le mot « conte » est également à prendre au sérieux lorsque l’on parle de Tanith Lee. Car c’est véritablement là ce qu’elle fait : elle nous conte avec un talent sans nom les péripéties des mortels soumis au joug d’Arjarn, Prince des Démons, sortant de sa sombre cité de Druhim Vanashta pour répandre la misère sur les terres des Hommes.
Point intéressant également : Mnémos réédite ce texte car il est tombé malheureusement aux oubliettes depuis près de dix ans après sa sortie en poche. Comme de trop nombreux textes d’une qualité indéfinissable le Dit a failli finir aux oubliettes de la littérature de l’imaginaire… Et cela aurait été une réelle perte pour les lecteurs. Cinq tomes réunis en deux cela fait tout de même 1340 pages de rêve à l’état pur, de poésie purement enjôleuse et de Fantasy du plus grand cru.
La traduction est également excellente. Réalisée par E.C.L. Meisterman on comprend rapidement qu’il a dû s’arracher les cheveux devant la difficulté du texte mais il parvient à rendre parfaitement la poésie que dégage le texte de l’auteur et c’est un véritable plaisir que rien ne vient entacher sui s’empare du lecteur.
Un des aspects passionnants de l’écriture de Tanith Lee reste ce découpage très particulier de ses textes. Loin du principe du roman de fantasy fleuve que l’on observe habituellement chez les auteurs anglo-saxons, c’est un corpus de novella qu’elle nous propose. Comme un magnifique livre de contes (je pense notamment à l’histoire de Sivesh et son navire de fumée) Le Dit de la Terre Plate s’impose dans la tête du lecteur comme l’œuvre qu’il fallait à tout prix lire pour renouveler sa vision de la Fantasy.
En tant que lecteur je ne peux que remercier Mnémos d’avoir osé republier un tel monument de la Fantasy qui est vraiment destiné à trôner fièrement sur ma bibliothèque à côté de Tolkien ou encore tous ces autres grands auteurs dont je suis fan. Depuis le début de l’année 2010 il me manquait un véritable texte pour m’enthousiasmer follement et je l’ai enfin trouvé. Que demander de mieux ? Le Dit de la Terre Plate est la couronne qui manquait à ma vision de la Fantasy et ces deux livres de l’intégrale en sont les joyaux…
Le Dit de la Terre Plate Livre 1 & 2
Tanith Lee
Collection Icares
Mnémos
24 €