1/ D’où est venue l’idée originelle derrière Houle ? Qui a eu l’idée de parler de la mer, des déboires des marins etc ?
J’ai fondé Houle en tant que guitariste lead et ai commencé à en composer les premiers morceaux peu après mon arrivée à Paris en 2019. Pour moi qui suis brestois et amoureux de ma région natale, c’était le moyen de garder un lien avec mes racines.
Dès le départ, Houle avait pour objectif de dépeindre la puissance et la colère de la mer, mais aussi son calme et sa beauté. A Brest, la mer et son caractère font partie de la ville, on y vit au rythme des tempêtes. C’est donc cette ville si particulière (très grise et bétonnée, ce qui la rend mélancolique) et cet amour pour la mer qui ont été à l’origine de ce projet.
Mais désormais, chaque membre de Houle est aussi inspiré qu’un autre. C’est l’avantage d’un thème aussi universel que celui de la mer : il appartient à tout le monde, chacun peut l’imaginer et s’en inspirer.
2/ Comment se répartis le travail au sein du groupe lorsqu’il s’agit de composer ? Et d’où vous sortez des histoires prenant aux tripes comme avec Sur les Braises du Foyer ?
Dans Houle, nous sommes tous impliqués dans le processus de composition. Désormais, Graey Gaast (basse) et moi proposons des squelettes de morceaux qu’ion dissèque et réassemble ensuite par sessions avec l’aide de Zéphyr. Tout ça est ensuite proposé à Vikser (batterie) qui a carte blanche pour la composition de ses parties, puis à Adsa (chant) pour qu’elle cherche une inspiration de texte et ainsi que des lignes de chant.
Enfin on commence à travailler les morceaux tous ensemble, et on ajuste selon le ressenti de chacun. C’est assez long, mais le résultat est souvent bien plus abouti que les morceaux initiaux !
Pour un morceau comme « Sur Les Braises Du Foyer », qui avait été nommé ainsi car composé en hiver à Brest devant l’antre d’un feu de cheminée, c’est à Adsa que reviennent les honneurs. C’est elle qui trouve sans cesse de nouvelles histoires à mettre en chant, comme dans le cas présent la dure vie des femmes de marins qui se meurent de solitude et dans l’attente du retour de l’être aimé.
3/ Toute une esthétique est développée entre les photos de Faalaway dont j’adore le travail, ou encore les artworks de Maéna. Comment en êtes- vous venus à travailler ensemble ? Et qui a eu l’idée de cette esthétique initialement au sein du groupe ?
Nous avons tout simplement eu la chance de découvrir leur travail sur Instagram. Le milieu du metal extrême est assez petit, finalement, et les artistes musicaux aiment beaucoup s’entourer de bons artistes visuels, ce qui est aussi notre cas. Et puis, Maéna Paillet et Manon (Faallaway) ne sont pas de petites artistes dans leurs domaines respectifs, elles ont toutes les deux fait leurs preuves, et ont d’ailleurs bien plus de personnes qui suivent leur travail que nous ! Finalement ce n’est pas si surprenant qu’on ait vu leur travail !
Notre identité passait par le fait de trouver des personnes qui sauraient capturer l’essence de notre musique, et quand nous avons vu la palette de couleurs et le jeu de lumière de Maéna, ou l’univers presque surréaliste de Faallaway, nous avons tous su que leurs univers se marieraient parfaitement avec le nôtre.
Question subsidiaire : Une fois qu’on a joué au Hellfest, c’est quoi la marche suivante en termes de scène ? Et on vit ça comment de monter sur la plus grande scène de France ?
Heureusement que jouer le Hellfest ce n’est pas l’objectif final ! Mais c’est vrai que c’est une grande étape de franchie dans notre existence en tant que groupe. Aujourd’hui, on peut espérer faire une tournée européenne, peut-être franchir l’Atlantique un de ces jours, rejouer au Hellfest dans quelques années à une heure plus tardive… Il y a tellement de choses à faire, mais qui deviennent sans doute plus accessible grâce au Hellfest qui nous a propulsé devant autant de monde en premier !
Pour ce qui est de notre ressenti à jouer sur la Temple… Il y a eu énormément de stress et de préparation au préalable. C’était une occasion unique à ce stade de notre existence, il ne fallait pas se rater ! On a mal dormi, on s’est soutenu les uns les autres au fur et à mesure que l’échéance approchait… Et puis finalement, quand on monte sur scène, tout ça disparaît, c’est une expérience incroyable, trop courte ! Merci d’ailleurs au public qui est venu si nombreux ce matin-là, on ne l’oubliera jamais !