Un excellent roman mais qui est une réédition cachée et c’est un peu dommage
« Croyez-moi, devenir faucheuse et passer toutes ses journées en compagnie des défunts n’est pas le métier qu’on rêve de faire à seize ans… Mais bon, comme le dit si bien grand-mère, dans la vie on ne fait pas toujours ce qu’on veut. En particulier quand on grandit dans une famille comme la mienne. Mauvais sorts, disparitions inquiétantes, empoisonnements suspects… chez nous les distractions ne manquent pas. Quand s’ajoutent une série de meurtres inexpliqués dans le clan des puissantes sorcières Vikaris et la visite inopinée d’Hela, la déesse de la mort, je commence à me dire que ça fait beaucoup ! Il est grand temps de m’intéresser aux forces maléfiques qui se mettent à l’oeuvre… »
Retour dans l’univers de Rebecca Kean
Je suis un grand fan de l’urban-fantasy de Cassandra O’Donnell, Rebecca Kean étant pour moi l’un des plus parfaits exemples de ce que l’urban-fantasy française a de mieux à proposer. Elle avait, en 2019, sorti le premier tome de la série autour de la fille de Rebecca, Leonora, et celle-ci aussi m’avait passionné. Lorsque j’ai vu que un nouveau roman, dans un univers semblable venait de sortir je ne pouvais donc pas passer à côté. Et en le lisant je fus un peu déçu car il s’agit tout simplement d’une réédition, non-annoncée, de Chasseuse d’âme. Et autant je fus ravi de replonger dans cet univers autant j’aurais préféré savoir qu’il s’agissait du même roman, ce qui n’aurait pas forcément bloqué mon achat d’ailleurs…
Un univers foisonnant
Mais trèves de plaintes sur ce sujet et passons au roman lui-même. Le lecteur suit donc Leonora, qui a suivi sa grand-mère Vikaris en France pour se faire former. Et de là le roman nous déroule le parterre habituel, et apprécié, de l’urban-fantasy : sorcières, chamanes, lycanthropes, morts-vivants et esprits, vampires… Bref la liste est longue et parfaitement gérée par l’autrice d’ailleurs. On retrouve des noms de personnages connus, un peu comme des doudous, qui viennent nous replacer dans l’univers. Mais le roman tient sur les épaules de Leonora et Ariel qui assurent le show sans discontinuer et cela avec humour et fraîcheur. Alors certains diront que cela ne révolutionne pas l’urban-fantasy, et c’est totalement vrai ! Mais à quoi bon révolutionner alors que simplement sortir un bon roman dans le genre suffit ? Et ce premier tome de Dead Garden est clairement un bon roman.
Deux personnages attachants
On s’attache aisément à Leonora. Elle a son franc-parler, elle n’hésite que peu et se montre fort et indépendante. Un bel exemple pour toutes les jeunes filles d’aujourd’hui. Ariel face à cela, son « meilleur ami », est un être surpuissant qui cache ses pouvoirs et démontre lui aussi un certain cynisme. Les interactions entre les deux fonctionnent bien, et on se prend au jeu de leurs aventures, de leur relation ambiguë et pourtant des plus puissantes.
Un beau livre
Suivant la mode actuelle des versions collector avec jaspage, jaquette, couverture rigide etc, venue des Etats-Unis et propagée en France par De Saxus notamment. Le jaspage sur la tranche avec des roses fonctionne bien, la jaquette ainsi que la couverture dessous sont magnifiques. En tant que lecteur amateur de beaux livres je dois dire que Flammarion a très bien fait le boulot.
Ce premier opus de Dead Garden m’a permis de redécouvrir les aventures de Leonora Kean et c’est bien, même si j’aurais préféré que soit mentionnée la première édition du roman, très clairement. L’éditeur a fait du bon boulot au niveau technique et de mise en page, les personnages sont toujours aussi attachants et l’histoire prenante donc je ne peux qu’apprécier et attendre impatiemment la sortie de La Sentinelle, second opus prévu pour février !