La Vieille Anglaise et le continent – Valérie Mangin, Jeanne-A Debats & Stefano Martino

L’adaptation en BD d’un des romans de SF français les plus primés, un cri du cœur écologique émouvant et prenant.

Des scientifiques ont mis au point la transmnèse : le transfert de l’esprit dans un nouveau corps. Lorsque Ann Kelvin, mourante, se voit proposer la possibilité de migrer dans un grand cachalot, elle n’hésite pas longtemps. Cette éco-activiste qui place ses idéaux au-delà de sa propre vie espère ainsi sauver des espèces maritimes menacées par la pêche et la chasse en inoculant un virus hautement transmissible aux cétacés. Épidémie bénigne pour les baleines, mais pandémie aux effets secondaires délétères pour l’espèce humaine qui continuerait d’en consommer.Des profondeurs abyssales à l’immensité spectaculaire des eaux glacées de l’Antarctique, Ann va faire de nombreuses et dangereuses rencontres. Mais le plus redoutable des prédateurs reste l’Homme : des privilégiés ont détourné la transmnèse à leur profit…

Une histoire immersive

J’ai découvert La Vieille Anglaise et le continent au moment de sa sortie, chez feu les éditions Griffe d’encre. Récompensé du Grand Prix de l’Imaginaire, du pris Rosny Aîné, du prix Julia Verlanger, ainsi que du Nouveau Grand Prix de la Science-Fiction française, ce très court roman est des plus passionnants. J’étais donc particulièrement curieux de voir l’adaptation en BD proposée par Drakoo. Cet éditeur a depuis quelques temps le donc pour proposer des reprises de romans ou de séries des plus intéressantes, comme Le Paris des Merveilles.

Et je n’ai pas été déçu. Valérie Mangin respecte totalement l’œuvre impressionnante proposée par Jeanne-A Debats, avec un savoir-faire consommé. On plonge aux côtés de Ann et de 2X2X2 en Antarctique, on découvre à ses côtés les secrets des cétacés, le tout dans une balade sous-marine d’une poésie impressionnante. Mais n’oublions pas l’inventivité de base du récit, qui prend le lecteur à contre-pied et nous invite à cette promenade dans un avenir probablement pas si lointain et fort inquiétant…

Une problématique écologique de tout instant

La question écologique est au centre des préoccupations du roman, plus particulièrement l’écologie sous-marine. Et les autrices nous amènent cela intelligemment : elles ne nous martèlent pas leur vision, elles nous montrent une réalité et nous laissent réfléchir dessus. Le propos est profond, mais présenté de manière suffisamment légère pour nous immerger dans le récit. Un beau récit écologique comme on les aime.

Une magnifique promenade graphique

Le dessin de Stefano Martino est impeccable. Pourtant assez éloigné de ce que j’affectionne habituellement il parvient à nous proposer un graphisme parfaitement adapté au récit, avec des couleurs impressionnantes, notamment pour le Continent des Cétacés. Dépeindre un univers aussi sombre que l’océan, des animaux à longueur d’album, tout en gardant la netteté du trait pour les humains est un défi parfaitement réussi.

Quelques bonus intéressants

L’album propose en fin d’ouvrage quelques bonus intéressants, avec notamment une interview croisée entre les deux autrices, et quelques éléments permettant de mieux plonger dans l’album.

La Vieille Anglaise et le continent est à mon sens un must-have pour les fans de SF en bande-dessinée. L’adaptation est fidèle, l’album propose un récit complet et on plonge dedans avec délices. Il est dur à lâcher tant que l’on n’a pas le fin mot de cette histoire. Encore un beau succès de la part de Drakoo en tous cas, et une belle ode illustrée à ce que la SF française peut proposer de meilleur.

Titre : La Vieille Anglaise et le continent
Série :
N° du tome :
Auteur(s) : Valérie Mangin & Jeanne-A Debats
Illustrateur(s) : Stefano Martino
Traducteur(s) :
Format : Album de BD
Editeur : Drakoo
Collection :
Année de parution : 2023
Nombre de pages : 88
Type d'ouvrage : BD/Comics/Manga

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