Après Hadès & Perséphone, Scarlet St. Clair nous revient avec une nouvelle trilogie : Hadès. Game of Fate est le premier tome de cette nouvelle saga.
Hadès, le dieu des Enfers, est connu pour ses règles inflexibles, ses luxueuses boîtes de nuit luxueuses et ses marchés impossibles. Habitué à tout contrôler, il est sous le choc quand il découvre que les Moires ont choisi sa future épouse et reine, Perséphone, déesse du Printemps.
Malgré son attirance pour le dieu, Perséphone, ambitieuse étudiante en journalisme, est déterminée à dénoncer les méthodes cruelles et impitoyables d’Hadès. Elle le défie à chaque instant, alors même que leur attirance mutuelle est une évidence.
Hadès se retrouve face à l’impossible, prouver que sa future épouse a tort. Malgré ses efforts, certaines forces veulent les séparer et Hadès réalise qu’il est prêt à tout pour protéger son amour interdit, même à défier le destin.
Hadès & Perséphone du point de vue d’Hadès.
Lorsque j’ai reçu Game of Fate, je m’attendais à tout sauf à l’histoire que je tenais entre mes mains. Connaissant l’autrice ainsi que le lore de son univers, je croyais naïvement qu’il s’agissait de la suite directe de A Touch of Malice, ultime opus de la saga Hadès & Perséphone. Erreur ! – Ça m’apprendra à ne pas lire la quatrième de couverture ! – Ce nouveau livre de Scarlett St. Clair est dédié à Hadès et s’attache à raconter l’histoire d’Hadès & Perséphone de son point de vue. Rien de nouveau sous le soleil de Nouvelle Grèce !
L’autrice s’en explique en clôture du livre dans une note qu’elle adresse à ses lecteurs : Scarlett savait qu’avec A Touch of Darkness, elle écrivait “l’histoire de Perséphone et qu’il ne pouvait en être autrement.” Elle estimait également “que le point de vue d’Hadès serait trop difficile à explorer” en raison de sa personnalité complexe. À mon avis, cela aurait donné de la consistance à une première trilogie qui manque de profondeur en plus de descriptions.
Hadès, un Olympien comme les autres ?
Passé mes réticences premières pour (re)lire une trame narrative connue d’avance, je me suis plongée dans les premiers chapitres. Et, dès le début, une question s’est imposée : Hadès est-il un Olympien comme les autres ? Dans Hadès & Perséphone, l’impression qu’il m’avait laissée était celle d’un personnage calme, réfléchi et détaché des autres Olympiens. En particulier par son code “d’honneur” assez strict concernant le traitement des femmes. Toutefois, on découvre dans ce tome qu’il n’est ni pire ni meilleur. S’il ne se mêle que peu des affaires de ses frères et sœurs, il n’en est pas moins un Olympien comme les autres.
Calme en surface seulement, il bouillonne d’une colère et d’une impatience qui peuvent mettre mal à l’aise. Par ailleurs, il ne craint pas de dissimuler des informations importantes à Perséphone afin de préserver leur relation de peur de la perdre. Omettre de lui préciser que les Moires ont entretissé les fils de leur destin ensemble est une vétille, tout comme de lui dire qu’il sait DÉJÀ qu’elle va être son épouse ! Et si ces petites omissions s’accompagnent d’une légère manipulation ce n’est, en soit, pas très grave. Ce n’est pas comme s’il comptait mettre la terre à feu et à sang si Perséphone lui était enlevée… (LOL).
Romance contemporaine.
Tout comme dans sa précédente trilogie, Scarlet St. Clair ancre son histoire autour de la romance entre le dieu des Enfers et la déesse du Printemps, réécrivant ainsi le mythe antique à la sauce contemporaine. Romance qui, par ailleurs, ne me fait pas vibrer, loin de là. En raison de la personnalité d’Hadès, je me sens mal à l’aise, toujours sur mes gardes. Je ne cesse de m’interroger sur les relations de domination qui sous-tendent les liens entre Hadès et Perséphone. Domination qui s’impose, de mon point de vue, à travers plusieurs facteurs.
La connaissance du destin, tissé par les Moires, qui relie les deux amants donne clairement un avantage à Hadès. Il possède ainsi une assurance de croire en eux (ce qu’en soi je ne remets pas en question) qui me fait penser qu’il prend des décisions pour son bien, sans la consulter. Ça me donne l’impression que Perséphone ne fait que troquer une cage pour une autre sous couvert d’émancipation par la rebellion. Elle reste dans un rôle passif, ballotée par son destin contrairement à Hadès qui agit. Il lutte pour ne pas s’attirer la colère des Moires et préserver sa relation avec Perséphone. La traque de Sisyphe en est le parfait exemple.
Conclusion
La lecture de Game of Fate ne m’a pas rebutée mais elle ne m’a pas non plus enchantée. C’est un roman qui se lit aisément mais qui, selon moi, manque de profondeur malgré les descriptions qui se sont étoffées depuis A Touch of Darkness. Je ne suis vraiment pas transcendée par le style littéraire de l’autrice, peut-être est-ce dû à la traduction, mais je suis en manque de belles tournures de phrases, d’envolée lyrique et de poésie visuelle.
Si avec Hadès & Perséphone, je trouvais le concept de réécriture contemporaine d’un mythe antique très original, Game of Fate souffre de redites qui gâchent le roman. Ma déception provient certainement du fait que j’attendais une suite, ce qui n’est pas le cas. Enfin, je n’arrive pas à me départir du sentiment d’avoir lu une sorte de mélange entre Fifty Shade of Grey et la série Lucifer. L’autrice a créé des personnages assez stéréotypés qui plaisent mais manquent d’originalité.