Doctor Who saison 13 : Flux – Chris Chibnall

Les + :

–          Un récit ambitieux

–          Le passé du Docteur est creusé

–          Une histoire très rythmée

 

Les- :

–          Trop de personnages

–          Un scénario brouillon

–          Un sentiment d’inconséquence

La douzième itération du Docteur, jouée par Jodie Whittaker arrive à la fin de son cycle. Pour conclure son parcours, elle va encore jouer dans une mini série et trois specials. Doctor Who : Flux correspond à cette mini série en 6 épisodes.

Pour l’occasion, la série rompt avec ses habitudes : ce ne sont pas des épisodes individuels reliés par une trame lâche que nous propose Chris Chibnall, mais une intrigue unique à suivre. Ce changement est salvateur vu le peu d’épisodes proposés, mais pose problème en raison de l’intrigue qui est très dense et trop brouillonne.

Le Docteur et Yaz défient un nouvel adversaire dès les premières secondes de la saison, du moins le croit-on. Sur cette base classique, Chibnall va entremêler les fils narratifs autour de deux mystères :  ce Flux qui menace de détruire l’univers et la Division, une mystérieuse unité qui chercherait à contrôler le Temps.

L’on peut penser que pour six épisodes, c’est déjà beaucoup. Que nenni ! Il va y ajouter l’arrivée d’un nouveau compagnon, trois héros tertiaires, deux personnages historiques, trois sous méchants (Swarm, Azure, Grand Serpent), un voyage galactique, un Seigneur du Temps psychotique (non, pas le Maître), les Sontariens, les Anges Pleureurs, les Daleks et les Cybermen. Rien que ça !

Le scénariste a vu trop grand, trop ambitieux. Les histoires s’entrecroisent difficilement avec un intérêt aléatoire. Résultat, certains épisodes sont trop touffus (le 1, le 3 et le 6). D’autres permettent toutefois de creuser une menace sans se disperser (le 2 et le 4), et ce sont les meilleurs moments de la mini-série.

Le focus sur les Sontariens dans l’épisode La guerre des Sontariens permet de retrouver ces militaires égocentriques et bas du front avec plaisir. Chibnall y ajoute une touche historique en utilisant la guerre de Crimée comme décor de l’affrontement avec nos héros. Aussi drôle que tragique, l’épisode m’a plu car il prend son temps au milieu de ce marathon.

Deuxième réussite avec Le village des Anges Pleureurs. Nous y retrouvons les qualités précédemment citées. Mais Chibnall parvient à faire avancer l’intrigue générale autour de la Division tout en nous ménageant des surprises. Un chouette final y donne un rebond intéressant à l’intrigue, histoire de pousser le spectateur à découvrir la suite.

Les personnages principaux se débrouillent bien. Whittaker est à l’aise dans le rôle du Docteur et elle ne ménage pas ses efforts sur cet arc. Chibnall creuse encore le passé de sa Timeless Child, esquissant de nouvelles découvertes pour l’avenir. Mandip Gill n’a pas grand-chose à jouer, mais le fait bien. À leurs côtés, le nouveau venu Dan (John Bishop) apporte un côté bourru et râleur intéressant. Dommage que son accent liverpuldien soit à couper au couteau, cela le rend difficilement compréhensible pour le non-anglais de base comme moi.

Il y a foule d’invités et de récurrents sur les six épisodes, j’évoquerai seulement l’apparition de Kevin McNally (Gibbs dans Pirates des caraïbes) qui fonctionne très bien. On l’a compris, la présence de nombreux acteurs indique que le budget est confortable. Cela se voit aussi à l’écran avec de nombreux effets spéciaux. Le voyage à travers la galaxie ravagée par le Flux offre quelques beaux plans, notamment.

Le final opte pour une résolution qui est simpliste tout en se révélant agaçante. Pourquoi ?  Le Docteur a toujours tout fait pour sauver la Terre et préserver l’univers, y compris ses ennemis. Ici, elle doit approuver un triple génocide pour réussir sa mission. C’est totalement contraire au personnage. Sans compter que des milliers de civilisations ont disparu sans susciter en elle la moindre empathie. Quand c’est  arrivé par le passé, c’était dans un contexte particulier (le War Doctor ou le Time Lord Victorious). Chibnall a donc tout intérêt à expliquer ce qui se passe dans les trois derniers épisodes spéciaux, sous peine de finir sur une méchante sortie de route.

CONCLUSION :

La mini série Flux a des qualités. Mais Chris Chibnall a vu trop grand, ce qui rend l’ensemble brouillon et inégal. Dommage, car les nouveautés sont bienvenues et les idées épiques. Il faudra soigner le triple final, pour permettre à Whittaker de sortir de son rôle en beauté. Ça commence dès le premier Spécial de 2022 : Eve of the Daleks.

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