(Re) Plongez dans l’univers de La Belgariade et de La Mallorée à l’occasion de la réédition de Polgara la Sorcière chez Pocket.
Tome 1 – Le Temps des souffrances
Belgarath le Sorcier vient de narrer la Grande Guerre des Dieux. Ses compagnons restent muets… mais tout n’a pas été dit. Alors Polgara prend la parole à son tour pour éclairer ce qui était jusque-là resté dans l’ombre.
La fille de Belgarath, l’Homme éternel, et de la louve Poledra, Polgara a veillé sur la lignée de Riva, mené des guerres, fomenté des coups d’État avec l’aide de sa puissante magie pendant trois milles ans. Faites silence et écoutez la Sorcière revenir sur son enfance et son adolescence difficiles, jusqu’à sa gloire présente.
Tome 2 – Les Années d’enfance
Polgara poursuit le récit de sa longue vie. Comment la traîtrise a failli avoir raison de la lignée de Riva. Comment elle a caché et protégé les héritiers, et vu des générations naître, vivre et mourir avant l’arrivée de Garion. Et même, comment un dieu, Torak lui-même, s’est épris d’elle.
Écoutez la vie légendaire de la duchesse d’Erat, femme pleine d’esprit et de passion, la magicienne qui pour garantir la paix a mené des guerres, la plus puissante des Sorcières : Polgara.
En préambule, je tiens à expliquer mon choix de traiter les deux tomes de Polgara la Sorcière en une seule et même chronique. En version originale, il n’y a qu’un seul volume et non deux comme dans la version française. J’entends qu’il est plus facile de faire vendre un livre qui n’est pas un pavé, ça décourage moins les lecteurs. Néanmoins, c’est dommageable à l’idée que les auteurs se faisaient de leur texte. Par ailleurs, les deux volumes se suivent véritablement en terme de récit et il aurait été très frustrant, pour moi, de finir le premier tome et de ne pas savoir ce qu’il advenait ensuite.
Polgara la Sorcière est l’histoire de la famille de Polgara, narrée de son point de vue. Il s’agit de la sienne propre ainsi que celle de sa sœur jumelle Beldaran et des descendants de celle-ci : la lignée de Riva. Inséparables au sein du ventre de leur mère, Polgara et Beldaran connaissent toutefois une enfance très différente l’une de l’autre en raison de leur destinée. Alors qu’une est appelée à être la reine mortelle de Riva, l’autre sera une puissante sorcière à la longévité exceptionnelle dont la principale mission est de veiller sur les descendants de sa sœur jusqu’à l’avènement du Tueur de Dieu.
Si au premier abord le ton du récit m’a surpris, les époux Eddings ont choisi une narration à la première personne, peu fréquente dans les romans de fantasy, j’ai rapidement accroché à leur plume vive et pleine d’humour. Polgara, au début du récit, est une adolescente difficile en rébellion contre son père, le très « Saint Belgarath ». Elle a tout d’une véritable peste et traverse à peu près les mêmes problèmes que tous les adolescents à cette période, mais cela est raconté avec beaucoup de justesse mais aussi d’ironie venant de la part de Polgara. Les romans nous offrent une belle évolution de son personnage, de l’enfance à l’âge adulte.
Ils nous montrent également l’envers du décor de nombre de récits du genre où des magiciens sont présents. Qui ne s’est jamais posé la question de savoir ce que faisait Gandalf entre Le Hobbit et Le Seigneur des Anneaux ? Qui n’a jamais voulu savoir tous les secrets que renfermait l’esprit de ces magiciens qui mettent les héros sur les routes et disparaissent pendant un temps ? Et bien grâce aux époux Eddings, nous avons une partie de réponse. Dans cet univers, ils tirent les ficelles et agencent l’histoire du monde afin que les prophéties se réalisent comme elles le devraient, mais aussi en fonction de leur loyauté au dieu qu’ils servent.
En plus de l’originalité du ton et du propos, le récit s’inscrit dans une histoire vaste qui s’étend sur plusieurs millénaires. Bien qu’il soit parfois difficile, voire impossible, de retenir les noms de tous les personnages secondaires, une centaine si ce n’est plus, on ne perd jamais de vue l’objectif de notre héroïne : la protection de la lignée de Riva jusqu’à l’avènement de celui qui doit tuer le dieu Torak. L’originalité du récit s’ancre également dans le rôle de Polgara, qui fait souvent office de seconde mère pour les centaines de générations des descendants de sa sœur, ainsi que pour tous les gens qu’elle a eu sous sa protection lorsqu’elle était duchesse d’Erat. C’est une femme de pouvoir, mais elle se dévoue corps et âme à la protection de ses gens ainsi qu’à leur éducation. Elle veut en faire des gens raisonnables, capables de penser par eux-mêmes.
Si l’édition ne souffre d’aucun point négatif concernant les illustrations de couverture, signées Alain Brion, des coquilles apparaissent à certains endroits du récit. Sachant que le présent texte est une traduction de 1999, il est fort dommage qu’elles n’aient pas été corrigées.
La lecture de Polgara la Sorcière a été pour moi une très belle découverte. Je ne connaissais pas du tout l’univers de La Belgariade, ni même de La Mallorée, et ce préquelle m’a donné l’occasion de me plonger dans ce monde et de le découvrir. Je pense également que c’est une bonne introduction à ces deux séries et qu’on peut le lire indépendamment puisqu’on n’a qu’un amuse-gueule des aventures de Garion, le Tueur de Dieu, et de ses compagnons.