Y est le nouvel album des suisses de Borgne. Proposant un black metal atmosphérique prenant et inquiétant, le groupe propose avec cette dernière production un ensemble musical qui devrait en surprendre plus d’un. Sept pistes, plus d’une heure de musique, rien de moins !
As far as my eyes can see débute avec une ambiance longue, lourde, une mise en place qui permet ensuite de se plonger pleinement dans la noirceur que leur son développe dans nos oreilles. Alternance de rythmes, grandiloquence du son, tandis que la voix d’Ormenos nous embarque. C’est bon, pour ne pas dire excellent. Cette fois c’est une piste en français qui vient rejoindre nos oreilles, avec Je deviens mon propre abysse. Rythmique rapide, cris sépulcraux, guitares intenses, telles sont la recette de cette magnifique piste de presque sept minutes. L’ambiance proposée ici est juste sublime de noirceur. Le chant en français ajoute d’ailleurs un petit quelque chose que je trouve réellement intéressant. A hypnotizing perpetual movement that buries me in silence est la preuve que l’on peut avoir un titre d’album très court mais des titres de chansons à rallonge. Mauvaise blague à part, on retrouve de nouveau ici le talent de Borgne : l’ambiance est parfaite de bout en bout, on se croirait au fond d’une crypte au départ avant que le bal des damnés ne se déchaîne dans nos oreilles. Avec certaines phases proprement épiques musicalement c’est pour moi l’une des meilleures pistes de l’album.
Seconde moitié de l’album avec Derrière les yeux de la création, nouveau morceau chanté en français. J’aime vraiment beaucoup cette alternance que propose le groupe entre paroles en français et en anglais, cela donne un aspect frais à l’ensemble, et c’est malheureusement trop rare. C’est lent, doux, avant que l’aspect épique du black metal de Borgne ne vienne nous en remettre plein les dents. Il s’agit pour moi de l’un des plus beaux morceaux de cet album. Sombre, poétique, immersif à chaque seconde. Même ambiance grandiloquente et prenante avec Qui serais-je si je ne le tentais pas ? De nouveau une musique juste magnifique, renforcée par la grande qualité de la voix d’Ormenos. Cela m’a emporté loin du quotidien sur les ailes obscures de leur musique ténébreuse et délicieuse. Paracelsium propose un côté plus inquiétant, plus mystérieux, sur près de dix minutes. L’aspect plus industriel de la musique de Borgne ressort vraiment sur cette piste d’ailleurs, ce qui n’a pas été pour me déplaire. Fin de l’album avec A voice in the land of stars : une piste assez aérienne, planante, et pourtant dont la noirceur est terriblement présente et oppressante. Une magnifique réussite !
Que dire de plus sur Borgne ? Je trouve leur musique tout simplement magnifique, composé avec un talent impressionnant, émouvant, parfait. Une démonstration de ce que le black metal peut être de meilleur dans nos oreilles. Un bijou de bout en bout. Jetez-vous sur ce Y vous ne le regretterez sûrement pas, les Acteurs de l’Ombre ayant encore fait fort en signant ce groupe.