Un second tome étonnant, qui chamboule les certitudes de son prédécesseur.

Vous croyiez tout savoir sur Sulyvahn, Cillian et Erin… Tenez-vous prêts à découvrir leur vrai visage ! Sortirez-vous indemne de la toile tissée par Aurélie Wellenstein ? Depuis un demi-siècle, le royaume de Comhghall s’enfonce dans un âge sombre : les monstres pullulent, des villages entiers disparaissent dans les toiles d’araignées, et les tarentas tissent dans l’esprit des hommes, les condamnant à s’étioler dans la mélancolie et les idées noires. Alors que Sulyvahn, Erin et Cillian rassemblent leurs forces pour renverser l’inquisition, Conrad et Lile, les bras droits du Moine écarlate, se mettent en chasse pour les retrouver. Mais le couple d’inquisiteurs cache lui aussi un secret. Et face à Sulyvahn remontent les ombres du passé, faisant s’entrechoquer avec violence l’amitié et la haine. L’étau se resserre, les vrais visages se révèlent et chacun d’entre eux va devoir faire un choix : accepter son rôle ou affronter sa vérité et devenir enfin lui-même.
Un second tome à contrepied du premier
Vous vous étiez attachés à Cillian, Sulyvahn et Erin ? Vous n’êtes pas au bout de vos surprises. Comme le suggère la couverture, ce second tome prend en effet le parti de suivre leurs deux principaux antagonistes. On se plonge donc avec étonnement dans les points de vue de Conrad et de Lile. Très vite, il s’avère que différentes versions se confrontent et s’opposent, ce qui rend l’ensemble captivant. Le lecteur a besoin de comprendre comment ces divergences peuvent s’articuler. On sent confusément que de la réponse à cette question dépend un élément fondamental : qui est le héros ? Qui est l’ennemi ? Qui doit-on soutenir et qui doit-on haïr ? Tout au long de ce second tome, on se questionne sur la vérité de personnages que l’on (re)découvre, mais aussi sur nos choix de cautionner (ou non) un acte ou un autre C’est assez perturbant, et très bien amené.
Loin du manichéisme ordinaire…
L’autrice questionne nos certitudes. Car comme toujours avec A. Wellenstein, la frontière entre le bien et le mal n’est jamais simple. S’affronteront donc six personnages en miroir : les inquisiteurs Conrad et Sulyvahn, les garous Lile et Cillian, les religieux Erin et le Moine, sans qu’on sache toujours véritablement qui est le reflet sombre de l’autre. Ce second tome m’a chamboulée dans le bon sens du terme, et je l’ai beaucoup apprécié pour les remises en question qu’il apporte.
Un scenario captivant
J’ai été captivée d’un bout à l’autre du roman, accrochée par cette volonté de connaître le fin mot de l’histoire. Le dénouement est à la hauteur, plein de suspense. Les toutes dernières pages m’ont touchée, mais elles m’ont cependant un peu déçue.
Ce second tome est donc très bien amené, et nous offre un récit à la hauteur de son prédécesseur.