3 questions à Julie Elles, autrice de La Rose et le Serpent

Bonjour Chloé, et merci de prendre le temps de répondre à mes quelques questions.

Pourrais-tu tout d’abord nous dire comment t’es venue la base de l’idée de ton roman, La Rose et le Serpent. Car imaginer un monde de fantasy de cape et d’épées, incluant de la magie, ne se fait pas facilement…

Le roman est vraiment parti des deux personnages principaux, Alana et Soren. C’est souvent le cas pour mes histoires : les protagonistes sont pour moi le point de départ, car l’aspect psychologique est ce qui m’intéresse le plus dans un récit, en tant qu’écrivaine mais aussi lectrice.

Soren et Alana sont donc apparus en premier. Ils se sont dessinés petit à petit avec leur passé, leurs blessures, leurs forces et leurs faiblesses. Et l’intrigue a naturellement émergé d’eux.

En même temps, j’avais envie d’écrire un mélange de fantasy et de cape et d’épée : deux genres que j’affectionne beaucoup. Je suis une grande fan d’Alexandre Dumas, par exemple, et je voulais écrire dans la lignée du cape et d’épée, mais selon une approche plus moderne : faire la part belle au féminin, plonger dans la psychologie humaine avec ses parts d’ombre et de lumière, et aborder de façon indirecte certains thèmes actuels. Le tout en gardant une ambiance quasi-historique, et un côté un peu suranné, notamment avec le travail sur le style. En fait, mon intention première était surtout de me faire plaisir avec des intrigues politiques et des duels à la rapière, qui, je l’espère, sont aussi divertissants à lire qu’à écrire !

Quant à l’univers, les fondations étaient étaint déjà plus ou moins posées (en tout cas, du côté de la Falésie). J’avais travaillé des années plus tôt sur une autre histoire qui se déroulait dans le même univers, et il me démangeait d’approndir ce monde.

Qui de Soren ou Alana correspond le plus à ton caractère ? Et comment as-tu conçu tes deux protagonistes principaux, qui sont d’ailleurs aussi narrateurs de ton histoire.

Difficile à dire ! Soren et Alana sont tous les deux assez différents de moi. C’est la magie de la littérature : pouvoir se mettre dans la peau d’autres personnes, avec leurs psychologies et personnalités propres parfois très éloignées des nôtres.

Après, je me sens plus proche d’Alana et de ses questionnements. Mais étrangement, le personnage de Soren a été plus facile à écrire pour moi que celui d’Alana.

Sinon, pour construire mes personnages, je prépare des fiches avant l’écriture du premier jet. Ce processus de découverte peut prendre plusieurs mois. J’attends de « sentir » les personnages avant de me lancer ; j’aime faire connaissance avec eux : avoir une idée de leur caractère, de leurs qualités et défauts, et surtout de leur passé et éventuels traumatismes, pour comprendre comment fonctionne leur psychologie. J’ai besoin d’en savoir un maximum sur eux, même si certains détails n’apparaîtront bien sûr jamais dans le roman. Mais c’est une façon pour moi de leur donner forme, ce qui me permet ensuite de commencer à écrire.

Ce qui est amusant, c’est qu’ils se révèlent pour de bon, prennent vraiment vie, une fois que j’entame le premier jet. Beaucoup de choses peuvent alors changer par rapport à ce que j’avais prévu. Certains traits de caractère de Soren, par exemple, sont apparus spontanément pendant l’écriture. Après, il arrive que j’apporte aussi des changements aux personnages après avoir reçu les retours de mes premiers bêta-lecteurs. A ce moment-là, c’est beaucoup moins intuitif et beaucoup plus technique : comment rendre le personnage plus attachant, plus cohérent, plus impliqué dans l’intrigue, etc.

Ton système de magie est finalement assez feutré, ne va jamais dans la démesure. Était-ce une volonté de ta part pour mettre plus l’accent sur l’épée et sur les personnages ?

Je voulais effectivement construire un univers assez réaliste en approche, presque « historique » dans l’ambiance, car j’adore aussi le roman historique. En général, je ne suis pas très portée sur les systèmes de magie très puissants. Je trouve qu’ils affaiblissent souvent l’intrigue et les enjeux, à moins que le prix à payer soit conséquent pour les personnages qui la pratiquent. Et je voulais effectivement donner plus de place au maniement de l’épée : que la magie ne puisse pas tout résoudre. J’aimais bien aussi l’idée d’une magie sobre, un peu en déclin, et que peu de mages maîtrisent parfaitement pour diverses raisons, même s’ils font croire l’inverse aux « communs » afin de garder une emprise sur eux.

Question subsidiaire : prévois-tu de revenir dans cet univers à travers d’autres histoires ?

Je travaille actuellement sur une autre histoire indépendante qui se déroule dans le même univers, mais cinquante ans avant les événements de La Rose et Serpent, et en partie dans d’autres pays que la Falésie et l’Ancorha.

Titre :
Série :
N° du tome :
Auteur(s) :
Illustrateur(s) :
Traducteur(s) :
Format :
Editeur :
Collection :
Année de parution :
Nombre de pages :
Type d'ouvrage :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Revenir en haut