Le premier tome d’un diptyque qui a vraiment su me séduire tant par son ambiance que par son enquête.
Les saints sont miséricordieux. Toutes les histoires en témoignent.
Mais elles racontent aussi qu’ils ont soif de sang…
Dans la ville d’Ombrazia, les disciples bénis par les saints vivent dans l’opulence tandis que les défavorisés, dépourvus de magie, vivent dans la pauvreté et sont envoyés au front. Roz, pourtant bénie par Patience, refuse cette injustice. Emplie de haine depuis l’assassinat de son père, elle est prête à tout pour démanteler ce système corrompu.
Tout juste nommé chef de la sécurité au Palazzo par son père, Damian est censé être impitoyable et servir les saints avec une dévotion indéfectible. Mais il est en réalité brisé par les années passées à se battre dans une guerre sans fin. Il doit faire ses preuves afin de prouver sa valeur.
Lorsque des bénis et des défavorisés sont retrouvés assassinés, Damian et Roz sont forcés de faire équipe pour démasquer le meurtrier. Pourront-ils sauver la ville d’un mal qui menace de tout détruire sur son passage, alors que les saints eux-mêmes se mettent à trembler ?
Un univers fort intéressant
L’univers proposé par M.K. Lobb est tout à fait original, dans le champ de la fantasy anglo-saxonne. En effet il est rare de plonger dans une ambiance proche de la renaissance italienne, avec des arquebuses, des vocables d’époque, le tout mâtiné d’une bonne couche de fantasy avec un véritable world-building. Et ici cette dichotomie entre les deux pays, ces divinités lointaines mais pourtant puissantes… Tout est mis en place pour que le lecteur s’immerge facilement dans le monde proposé, et cela fonctionne impeccablement.
Une enquête passionnante
L’enquête proposée est des plus passionnante et sa résolution a vraiment su me prendre à contrepied. L’enquête lancée par Damian, sur l’initiative du premier magistrat Forte est des plus classiques au départ, mais elle vient gagner en intérêt au fil des pages. Le fait que Roz vienne s’en mêler directement ajoute un réel intérêt à l’ensemble, offrant un regard nouveau sur l’histoire générale. L’alternance de points de vue aide aussi beaucoup à nous ancrer dans le livre, à nous faire aimer ces personnages.
Une romance feutrée
Trop souvent la romance devient l’objet premier des romans, surtout en young-adult en ce moment, et c’est fort dommage. M.K. Lobb nous fait une démonstration impeccable de comment amener une romance sans que celle-ci ne vienne occuper trop de place dans l’histoire nuisant à l’enquête. Roz et Damian sont à la fois charmant dans leurs interactions, mais on sent à tout moment le poids du passé également. C’est vraiment très intéressant comme manière de faire, rendant au début la relation impossible avant que le soleil ne revienne sur eux. Mais sans jamais que cela ne vienne gâcher le plaisir du côté polar du roman.
Avec Les Sept Saints Sans Visages, M.K. Lobb s’assure une entrée remarquée sur le marché de l’imaginaire. Proposant une histoire à la fois passionnante, innovante, qui a su me séduire incontestablement. J’ai en tous cas hâte de découvrir la seconde partie de ce diptyque qui s’annonce elle aussi des plus prenantes.