Un roman aussi original que prenant.
Et si Adam avait survécu à la disparition d’Eden ? Et si, créé avant la mort même, il était immortel ? Il arpenterait alors le monde, épuisé par des siècles de solitude et par le cycle éternel de vie et de mort propre au genre humain. Mais Adam n’est pas seul. Disséminées à travers le monde, à l’abri des regards, les bêtes du Jardin agissent. Et quand des morceaux de leur foyer originel réapparaissent, ces puissants métamorphes lui viennent en aide pour, ensemble, tenter d’éviter que le Jardin ne devienne le jouet de l’humanité.
Un point de départ très original
Dès les premières pages, nous faisons connaissance avec un Adam en perdition, errant sur Terre au travers de multiples existences. Se souvient-il seulement de qui il a été ? Ses souvenirs semblent flous, dilués par une mémoire antédiluvienne. Adam n’est cependant pas seul, puisque les animaux du jardin d’Eden lui assurent protection. Entouré par ses anciennes bêtes, ici personnifiés, le Premier Homme évolue donc en compagnie de Corbeau, Corneille, Hibou, Sanglier ou encore Papillon, à travers des personnages à l’inspiration toute animale, tant physiquement que psychologiquement.
Une quête pour la connaissance
C’est semble-t-il la quête éternelle d’Adam que celle de la vérité. Cela ne fait ici pas exception. A la recherche de sa mémoire, il parcourt le monde, au gré de ses rencontres avec les anciens animaux du jardin d’Eden, ceux qu’il a lui-même nommés et qui poseront sur sa route autant de souvenirs pour le guider. Le roman est un long voyage à la recherche d’un passé chéri puis perdu, mais aussi et avant tout à la rencontre de soi-même, dans la lumière comme dans les ténèbres de l’âme.
Un récit poétique, entre lenteur contemplative et péripéties
Il y a beaucoup de poésie dans cet ouvrage. L’auteur prend le temps de décrire les scènes et les décors, de nous imprégner des paysages où s’immerge Adam. Le lecteur ne s’ennuie pas pour autant, car l’ensemble est rythmé par des péripéties intéressantes, et l’enjeu de l’histoire est suffisamment prenant pour nous maintenir en haleine tout au long du scénario.
Ce roman nous propose donc un récit original et poétique, que j’ai lu avec beaucoup de plaisir.
