Une vision de la relation de notre humanité avec l’univers…
Nous ne limitons pas l’œuvre d’Isaac Asimov à Fondation. Il en est de même pour Liu Cixin dont nous ne pouvons limiter ses écrits au Problème à 3 corps dont l’adaptation télévisée est dorénavant disponible sur une plateforme de streaming. Avec L’ère de la supernova, Liu Cixin est bien décidé à nous montrer l’ambiguïté qui existe entre l’homme et la place qu’il estime être la sienne dans l’univers…
« Après cinq cents millions d’années d’existence, une étoile inconnue de la constellation du Cocher finit ses jours en une spectaculaire explosion d’énergie : une supernova. Elle déclenche des tempêtes de radiations qui touchent bientôt la Terre et endommagent grièvement l’ADN de tous les êtres vivants.
Les études scientifiques prouvent toutefois que ces dégâts ne sont pas irréversibles pour les individus de moins de treize ans, dont le corps est en mesure de restaurer l’ADN. Les enfants seront donc les seuls survivants de leur espèce, et leur tour sera bientôt venu de présider à la destinée du monde.
Les adultes, se sachant condamnés, se hâtent de transmettre à leur progéniture les connaissances et les savoirs nécessaires au bon fonctionnement de leur monde. Mais les humains de l’Ère de la supernova se satisferont-ils de l’héritage de leurs aînés ?
Avec son imagination débordante, et son obsession du devenir macroscopique et collectif des sociétés humaines, Liu Cixin signe avec L’Ère de la supernova une passionnante fable philosophique et un magnifique hommage à Sa Majesté des mouches, de William Golding. »
… dans un superbe scénario catastrophe…
L’introduction et le premier chapitre de L’ère de la supernova sont une superbe mise en abyme du roman catastrophe. Sans la Ceinture de Van Allen, les radiations émises régulièrement par notre soleil auraient empêché toute vie sur Terre. Cela fait partie des incroyables hasards qui ont permis à la vie d’apparaître. La prochaine éruption solaire massive se contentera juste de détruire toutes nos centrales électriques et réduira toute l’électronique embarquée à néant, nous ramenant à une petite ère préindustrielle.
… où les enfants sont réellement l’avenir du monde.
Ici, c’est bien un rayonnement extrêmement létal qui va toucher la Terre et obliger les seuls êtres capables de régénérer leur ADN à diriger les destinées de la Terre : les enfants de moins de 13 ans. C’est en cela que l’hommage à l’œuvre majeure de Golding doit être vu. Partout, de par le monde, des groupes d’enfants vont être évalués pour devenir les dirigeants et permettre à l’humanité de survivre.
La faiblesse humaine est mise en avant…
Ce sont ces enfants que nous allons suivre dans ce roman. L’ère de la supernova commence avec la semaine de radiations mortelles qui va mettre en avant, bien malgré eux, toute une classe d’âge. Comment devenir adultes quand on y est obligés et non plus désireux de grandir ? L’humanité actuelle peut encore être vue comme on observe des enfants cherchant leurs marques et arrivant à trouver leur vrai rôle dans l’univers, sans se surestimer.
… dans ce space opera de grand talent.
Avec L’ère de la Supernova, Liu Cixin ne nous confronte pas à une autre civilisation hostile, comme les Trisolariens. Non, la vie sur Terre a été une suite de hasards, ou non. Toujours est-il que nous avons actuellement une conscience écologique croissante afin de préserver notre seul vaisseau spatial. Cela ne servira à rien en cas de disparition de notre soleil, comme dans Terre errante, ou si une supernova très proche nous inonde de radiations. Liu Cixin nous démontre tout son art à écrire un superbe space opera au sens le plus noble du terme avec le ton d’un historien. Un incontournable de la science-fiction contemporaine.