Un premier tome inventif mais beaucoup trop sexuelle, c’est dommage…
Les Aeons sont la première civilisation. Immortels et secrets, ils se tiennent à l’écart des hommes.
Wynter sait qu’ils n’auront de cesse que de la capturer et l’exécuter. Fuyant son foyer, elle se réfugie au Coeur des Démons, cité des parias, des proscrits et des déments, régie d’une main de fer par les Anciens, sept êtres éternels autrefois bannis par les Aeons. Le premier d’entre eux est le tristement célèbre Cain, frère d’Abel et incarnation de la jalousie, et il a décidé que Wynter serait sienne.
Il y a un prix à payer pour la sécurité qu’offrent les Anciens, et Wynter n’a d’autre choix que de le payer si elle veut survivre aux attaques des Aeons. Mais Wynter est bien plus dangereuse qu’il n’y paraît. Car lorsqu’une sorcière revient d’entre les morts, elle en revient rarement indemne.
Et elle revient rarement seule.
Un univers prenant
L’univers proposé par Suzanne Wright est de très bonne qualité. On y retrouve els éléments classiques de l’urban-fantasy bien évidemment : loups-garous, mages, fées, vampires… mais le tout cohabitant de manière très intéressante. La présence des Aeons et des Anciens vient ajouter un brin de sel et leur clivage, en deux cités, fonctionne terriblement bien. En quelques lignes l’autrice parvient à nous dépeindre tout cela, sans trop s’appesantir sur les descriptions afin de nous laisser le loisir d’imaginer le reste.
Une histoire intéressante
Le scénario proposé, bien que classique, s’avère intéressant. C’est notamment le personnage de Wynter qui le fait fonctionner. Son rôle de sorcière est impeccable bien que classique, mais sa capacité à ne pas mourir combinée à son monstre intérieur vient pimenter le tout de manière très intéressante. Sa présence dans la lutte entre Aeons et Anciens vient également ajouter la pincée de sel nécessaire à une très bonne histoire. La romance entre Wynter et Abel est elle aussi une évidence dès l’apparition de l’Ancien, et l’autrice ne s’embarrasse pas d’ambages pour gérer cette question : les choses se font simplement, presque trop.
Des personnages attachants
L’ensemble des personnages est des plus attachants. Wynter m’a beaucoup plus, tout comme Hattie et ses questions. L’ensemble du Convent de Wynter est des plus agréable et offre un panel de personnalités hors normes qui ont su me parler. Abel est plus plat dans son rôle de mâle puissant et macho : un véritable archétype un peu trop facile à mon goût, c’est dommage…
Mais BEAUCOUP trop de sexe !
Le bémol de ce roman reste la quantité impressionnante de scènes de sexe. OK toute une partie du public lit ces romans pour les histoires d’amour et de passions charnelles totalement irréalistes, et tant mieux, tant que l’histoire n’en pâti pas. Mais là on atteint des sommets avec plusieurs scènes de sexe s’enchaînant à dix ou quinze pages d’écart. Et finalement cela me sort à chaque fois de ma lecture. De même le côté possessif d’Abel est un tantinet gênant mais passons…
Le Mal en moi est un bon premier roman pour débuter une série dans un univers séduisant, qui fonctionne bien et avec de vrais personnages. Le bémol sexuel est pénible à l’usure si vous ne venez pas chercher ce genre de descriptions toutefois. Sans cela on aurait été face à un superbe exemple de ce que l’urban-fantasy sait proposer de meilleur !