Un roman dans lequel on rentre lentement, mais duquel on met autant de temps à ressortir tant il parvient à séduire…
Tant d’histoires commencent de la même façon…
Une prophétie. Un Élu. Puis la sempiternelle quête pour terrasser l’ennemi, sauver le royaume et accomplir un immense destin.
Mais notre histoire n’est pas de ce genre-là..
Il y a bien une prophétie au tout début. « Un enfant se lèvera pour vaincre le Khan éternel, le roi divin cruel et immortel, et sauver le royaume. » La prophétie désigne un héros – le jeune Jian, élevé dans le luxe et la magnificence depuis le jour de sa naissance, loué et vénéré avant même d’avoir remporté une seule bataille.
Mais c’est là que notre histoire commence à dévier. Car la prophétie est erronée…
Ce qui s’ensuit est un récit plus extraordinaire et merveilleux que ce qu’aucun augure n’a jamais annoncé, avec une galerie de héros plus inattendus les uns que les autres. Taishi, une vieille femme frêle et fragile, la plus illustre grande-maîtresse des arts martiaux magiques de tout le royaume, qui croyait que l’aventure était pour elle chose révolue. Sali, une guerrière un brin guindée qui découvre que les règles ne s’appliquent plus quand le seigneur à qui elle a voué sa vie a disparu. Qisami, une assassin chaotique qui prend peut-être un peu trop de plaisir dans l’exercice de son métier.
Et puis, Jian lui-même, à qui échoit la lourde tâche de trouver un moyen de devenir ce qu’il ne pensait plus jamais pouvoir être – un héros malgré tout.
Un roman lent à démarrer…
L’Art de la prophétie fait partie de ces romans qui mettent beaucoup de temps à démarrer, à se fixer dans le cœur du lecteur. Et cela peut pousser à le lâcher, bêtement d’ailleurs car la seconde moitié m’a plus que convaincu du bien-fondé de ne pas avoir lâché cette histoire. On découvre Taishi, Jian, leur relation, les maîtres du jeune homme et la fin de la prophétie. Cela se met en place doucement, un peu trop doucement à mon goût, même si au final tout fonctionne impeccablement et les briques posées permettent d’ériger une histoire vraiment prenante.
… mais vraiment passionnant
La seconde moitié du roman nous permet de vraiment entrer dans l’histoire qui nous est dévoilée. On se prend au jeu des aventures tout à tour des différents protagonistes jusqu’à ces cent dernières pages qui voient tout cela entrer en collision et créer des scènes proprement épiques. Car si il y a bien une chose que Wesley Chu a su gérer dans son roman ce sont les scènes d’action, qui sont grandioses et immersives.
Quelques personnages hauts en couleur
Quelques-uns des personnages proposés ici valent vraiment le détour ! Taishi en fait partie alors que Jian s’avère plutôt terne une grosse partie du roman. Face à eux la tueuse Qisami m’a aussi séduit. Du côté des Kati il y a quelques figures fortes également. Mais clairement le roman tiens essentiellement par le cynisme, la puissance martiale et la gouaille de Taishi. Dès son apparition j’ai été sous le charme et cela n’a pas diminué par la suite…
Avec L’Art de la prophétie Wesley propose un excellent premier tome, qui devrait ravir les lecteurs amateurs de culture asiatique et de films d’arts martiaux. Il maîtrise les deux à la perfection pour nous offrir des scènes d’action folles, menées par des personnages auxquels on finit par s’attacher. Une entrée en matière des plus appréciable pour une trilogie qui change un peu !