Un second tome qui révèle beaucoup mais va laisser le lecteur une nouvelle fois sur sa faim avec un twist final des plus réussis.
Depuis qu’Ichi Isahaya a renoué avec son ancien camarade de classe Makuhito Masaki, des souvenirs de son amie Enami Édo, qu’elle n’avait pas réussi à sauver du harcèlement scolaire, refont surface. Elle compte sur l’aide de Makuhito pour la retrouver… Alors qu’ils attendent au cinéma, une adolescente de quatorze ans qui ressemble comme deux gouttes d’eau à Ichi attire leur attention. La jeune femme ignore si un lien de parenté les unit, mais découvre qu’elles portent le même nom, et que toutes les deux sont nées et ont été élevées dans le même groupe scolaire, à Shukokan. Elles se séparent en toute hâte, mais des hommes de main de Shukokan confondent Ichi avec la collégienne et l’agressent… Le passé d’Ichi et d’Enami est enfin révélé. Vous éprouverez peut-être une sensation de déjà-vu.
Une suite étonnante
Après un premier tome qui a su me surprendre et me séduire, notamment par son final des plus réussis, la suite a réussi son effet également. On découvre l’histoire, parallèlement, des deux Ichi, mais aussi du passé de la version adulte. Mais qu’est donc Shukokan ? C’est finalement autour de cette question que le lecteur va tourner non-stop, s’interrogeant sur ce fameux hôpital, sur les internes et les externes… Bref, Hitomi Takano nous distille peu d’informations, préservant le mystère derrière tout cela. L’histoire avance convenablement au fil du tome, et la mangaka nous réserve de nouveau un final étonnant qui donne réellement envie de lire la suite, qui promet beaucoup…
Quelques longueurs scénaristiques
Toutefois ce tome recèle quelques longueurs. Cette histoire ne possédant pas de temps forts comme des combats ou autres, le lecteur se raccroche aux révélations pour faire vivre l’intensité du récit. Et cela crée de fait quelques longueurs qui, bien que logiques, peuvent s’avérer longues sur l’ensemble. En effet ce manga tient également beaucoup sur les dialogues et ici parfois on a la sensation que tout devient un peu plus long lorsque l’on doit lire de gros pavés de textes. C’est un peu dommage, même si je ne vois pas comment elle aurait pu rendre son propos plus dynamique, le format ne s’y prêtant pas.
Une interview passionnante
En fin d’ouvrage Glénat a pris le parti de publier une interview croisée entre Hitomi Takano et Tomoko Yamashita, deux mangakas féministes défendant leur cause à travers leur œuvre. Et cette interview de huit pages nous permet d’en savoir plus de manière tout à fait intéressante. Découvrir leur vision du manga, de la société, la manière dont elles cherchent à la faire avancer est vraiment passionnant. Je ne lis que rarement les quelques pages d’interview que l’on trouve régulièrement en fin de tome mais là je dois dire que j’ai été séduit. Donc merci Glénat de cette initiative.
Gene Bride est un manga prenant, immersif, se basant beaucoup sur l’ambiance pour nous faire avancer. Ne vous attendez pas à des combats trépidants et sanglants, il n’y en a pas. Même la SF reste pour le moment très feutrée, presque inquiétante. En tant que lecteur, si l’on arrive à s’immerger dans l’univers, on prend vraiment plaisir à suivre Ichi au fil de ses découvertes. Un manga posé, émouvant et immersif à souhaits, avec une vraie volonté de défendre la condition de la femme dans la société. Que de bons points donc !