Un excellent premier tome mêlant avec talent cyberpunk, ambiance à la Battle Royale et un brin de fantasy.
Il n’y a pas de dieux en ce monde, seulement des rois et des tyrans.
Une collision féroce entre amour et pouvoir dans cette réécriture d’Antoine et Cléopâtre.
Chaque année, une centaine d’habitants du royaume de Talin participent aux Jeux. Cette arène sanglante promet d’inimaginables richesses à son unique vainqueur.
La Princesse Calla Tuoleimi a déserté le palais après l’assassinat de ses parents… de sa propre main. Espérant débarrasser le royaume de sa monarchie tyrannique, elle pourra mettre un point final à son plan si elle triomphe des Jeux.
Anton Makusa, membre en exil de la famille royale, espère sauver son amour d’enfance gravement malade grâce aux gains qu’il tirera des Jeux. Confiant et indolent, il est certain que ses pouvoirs inégalés le guideront jusqu’à la victoire.
Bien qu’ayant des buts différents, Calla et Anton scelleront une alliance dont l’intensité consumera tout sur son passage. Calla devra alors décider si elle se bat par loyauté envers son royaume, ou par amour.
Un roman trépidant
Le scénario de ce roman, même s’il n’est pas d’une originalité dingue, est mené de main de maîtresse. Oui on est face à un Battle Royale (ou Hunger Games) où 88 joueurs s’affrontent dans la ville. Le concept en lui-même est assez génial tant le tissu urbain va changer la donne pour eux, mais aussi pour le lecteur, le danger venant de partout. La manière dont Chloé Gong parvient à dérouler ses combats donne un vrai rythme à son roman, sans pour autant oblitérer la dimension politique et sociologique du discours que l’autrice tient à nous tenir. Et c’est l’un des points très intéressants car elle parvient à nous donner envie de découvrir la suite des aventures de ses personnages, mais elle nous permet également d’en découvrir plus sur le système politique, sur la maladie qui ronge San-Er. Une belle réussite scénaristique avec un final qui a su me surprendre et promet beaucoup pour la suite, même si je ne sais pas comment elle va s’en sortir avec ce qu’elle nous laisse…
Un univers délectable
Je suis très fan de cyberpunk et j’ai donc découvert dans Désirs immortels un univers mêlant intelligemment à la fois ce genre bien trop peu utilisé en littérature, mais aussi un brin de fantasy très bien amené. Le lecteur se retrouve plongé dans la double cité de San-Er, avec une vision lointaine du reste du monde et de ses enjeux, mais le tout est suffisamment bien amené pour que l’on s’immerge parfaitement dans les lieux. Les ruelles sombres éclairées de lampions et de néons, le fait de pouvoir sauter de corps en corps, ce Colisée, tous ces éléments viennent créer une ambiance des plus séduisantes. En tous cas personnellement c’est plus qu’un succès !
Des personnages prenants
Dans ce type d’histoire les personnages sont primordiaux. Et Calla fonctionne parfaitement dans son rôle de grincheuse solitaire monomaniaque. Même si elle va s’attendrir au fil des pages, que le lecteur va apprendre quelques éléments vitaux sur elle pour mieux la comprendre, elle gardera ce côté anti-héroïne tout au long du roman. Anton est un peu plus classique mais n’en reste pas moins attachant. La romance qui finira par arriver entre les deux est assez évidente mais est amenée de manière intelligente, ayant un véritable impact sur le récit. Le reste de la galerie de personnages fonctionne bien mais reste au final assez anecdotique au regard de ce binôme.
Avec Désirs immortels Chloé Gong frappe très fort. Elle nous prend au dépourvu avec son univers mêlant intelligemment cyberpunk et fantasy, sa love story un peu évidente au départ prend une tournure surprenante et son scénario tient la route de manière impressionnante. Je suis des plus curieux de voir ce qu’elle va réussir à nous proposer dans son second tome, tant le premier est dense et intense, mais cela ne saurait tarder puisqu’il vient de sortir en langue anglaise.