Dernière journée en apothéose de ce festival à l’affiche décidément très réussie

Molybaron
Énergie débordante, talent musical, bonne humeur communicative. Tout ça s’entremêle avec les inspirations prog et heavy du groupe franco-irlandais. Molybaron aurait mérité un set plus long et un peu plus tard dans la journée pour complètement exprimer et partager leur musique.
Vended
Difficile de séparer les membres du groupe de leur statut de “fils de” puisqu’on ressent fortement les influences de Slipknot aussi bien dans les morceaux que dans l’attitude scénique. Vended a un vrai beau potentiel mais il faudrait faire attention à leur laisser le temps de prendre en maturité.
Mormieben
Dépéchés en dernière minute en remplacement de 1914 suite à une blessure, cinq pirates abordent la Suppositor et transforment les lieux en un énorme fête. Dans la lignée du passage de Toter Fisch en 2017, les nantais provoquent rondes et chenilles dans le public. Musicalement et humainement, c’est une franche réussite.
Valley of the Sun
Bloodywood
Pour tous ceux dont c’est la première expérience avec le groupe indien, c’est la même baffe que pour tous les autres avant eux : le collectif de penjabi metal a une cadence à couper le souffle. Impossible de savoir où sont les frontières du metal, du rap et des musiques traditionnelles, et pas le temps de se poser la question. On est automatiquement entrainés par une dynamique assez folle. Le public devient un tapis roulant de slammeurs tandis que la poussière remonte dans l’air sous le chapiteau de la Massey Ferguscène.
Imperial Triumphant
Set en demi-teinte pour les américains qui réussissent à avoir une belle présence scénique notamment grâce à leurs masques mais en même temps délivrent une performance assez statique et lointaine. Il n’y a aucune connection entre la scène et le public, ce qui est assez regrettable. Imperial Triumphant aurait gagné à être programmé de nuit, pour pouvoir bien mieux donner leur propre atmosphère à la scène. Les compositions ont le mérite d’avoir une patte originale et mettent de jolis contrepieds au black metal classique.
Heathen
Life of Agony
Ten56
Acclamés par le public la veille, le groupe de hardcore revient pour un remplacement de dernière minute.
Truckfighters
On a du stoner qui a en partie oublié d’être stone. Le guitariste de Truckfighters est une improbable pile électrique qui saute partout du début à la fin du concert, si bien qu’on se surprend parfois à en oublier la musique juste pour le regarder. Musicalement, c’est un vrai plaisir dont on aurait bien mieux profité sans le soleil de plomb qui cogne sur la Bruce Dickinscène à cette heure.
Bury Tomorrow
Cattle Decapitation
Combichrist
Explosion indus sous le chapiteau. Les norvégiens apportent à eux seuls le quota de basses pour la totalité du festival et si le public est un peu lent au démarrage, on se retrouve finalement avec l’un des mosh pit les plus bordéliques du weekend. Autour, des festivaliers dansent dans leur coin. Combichrist est assez éloigné de ce qu’on a comme programmation sur le Motocultor mais ça ne les empêche pas de rallier une bonne partie du public à leur cause.
Swallow the Sun
Dark Funeral
Masterclass de black metal classique.
Orange Goblin
Ben Ward est venu nous mettre des claques et vu son gabarit on est content que ce soit métaphorique. Le quatuor londonien déroule ses compositions d’une lourdeur brute avec une efficacité tranquille. Orange Goblin est une expérience live puissante.
Dark Tranquillity
On est rarement surpris par un live de Dark Tranquillity mais ça n’en est pas moins une expérience prenante. Leur death mélodique et magnétique est une formule qui a traversé plusieurs vagues de metal pour une bonne raison : un équilibre sur le fil du rasoir entre tension et envolées qui a juste ce qu’il faut d’originalité par rapport aux albums pour transmettre des vibrations originales. Le charisme indéniable de Michael Stanne joue évidemment aussi.
Igorrr
Behemoth
Lord of the Lost
Qu’attendre du groupe se produisant sur la petite scène alors qu’une tête d’affiche clôt le festival à 50m de là ? Tout.
Lord of the Lost fait fi du crachin ambiant et nous délivre une performance incroyable. Couleurs à tout va, énergie débordante, transitions humoristiques sans pour autant perdre le rythme du concert. Emmenés par un Chris Harms en combinaison vinyl, la bande pleine de paillettes semble prête à nous emmener au bout de la nuit. Ils dansent, sautent partout, s’amusent sur scène.
Lorsque le concert de Behemoth à côté se termine, il reste encore plus d’un morceau de Lord of the Lost avant la fin du set et c’est assez drôle de voir une partie des spectateurs de la main stage rejoindre ce public et découvrir le contraste entre les scènes.
Pour une vue d’ensemble du Motocultor 2022 :
Photos par Céline Bardon et Nicolas Chaigneau