Bonjour, et merci de prendre le temps de me répondre. Peux-tu tout d’abord te présenter et nous expliquer ce que tu fais dans In Der Welt ?
Salut. Thomas, je suis guitariste du groupe post metal IN DER WELT de Clermont Ferrand.
Comment en es-tu venu au rock et au metal ?
Déjà, mon père écoutait les Rolling Stones, les Doors, Chuck Berry ce genre de choses, et moi je suis arrivé au rock avec Nirvana comme beaucoup de gens dans les années 90. On est tous des enfants des nineties dans IN DER WELT, ça doit se sentir dans la musique qu’on fait. Après je suis passé par le neo metal (Deftones, Korn Slipknot etc), puis j’ai découvert les groupes plus extreme type Converge, Will Haven. Puis j’ai beaucoup écouté de rock et de pop indé sur les années 2000. J’ai joué majoritairement dans des groupes rock pop à cette époque. Puis je suis revenu au metal il y a quelques années, après avoir eu l’impression d’avoir fait le tour de la pop, et surtout l’envie de faire une musique qui tape fort, qui te fait du bien à jouer. Je suis revenu au metal avec Deafheaven, Oranssi Pazuzu, Dillinger Escape Plan…
Comment est né le groupe ?
IN DER WELT est né sur les cendres d’un précèdent groupe rock en français dans lequel je chantais, et pour lequel j’avais envie d’aller plus loin dans l’intensité, mais ce n’était pas possible dans l’état. Les premières compos de IN DER WELT sont les dernières de ce groupe. Arno, le chanteur de IN DER WELT avait déjà chanté dans un groupe de metal, et j’imaginais sa voix en composant les morceaux. Je lui ai proposé de prendre le micro, de partir sur une musique plus agressive et bien sûr de former un nouveau groupe. Donc, en 2019, on a commencé à travailler sur ce projet, on a enregistré des démos assez rapidement d’où sont tirés deux des chansons de l’album.
Déjà pourquoi ce nom pour le groupe ? « Dans le monde » en allemand, pour un groupe de post, cela surprend un peu non ?
Cela vient d’un thème de Martin Heidegger (le dasein) sur lequel j’ai planché un moment : la façon dont tu es dans le monde, la façon dont tu te comportes, ce que tu es au monde etc in-der-welt-sein. Être dans le monde ou être au monde, naître et vivre, vivre au milieu des autres, etc. C’est de la philo qui m’a bien pris la tête, que je ne suis pas certain de totalement assimiler. La sonorité m’a plu, autant que ça voulait dire. Les textes sont souvent à la fois très réalistes et à la fois imagés, ces questions je me les pose souvent.
In Der Welt est le premier album du groupe. Comment s’est passée la composition ? Qui écrit la musique, qui se penche sur les paroles ?
En 2020, au début de la pandémie on avait une démo de 8 titres, et on a passé le reste de l’année à composer des morceaux pour imaginer un album. On a fait surtout des titres longs, planant, assez post. Puis début 2021, on a voulu rendre les choses plus accessibles, plus directes et donc aller vers des titres plus efficaces, rapides, avec moins de longues plages atmosphériques. On a donc fait 3 sessions différentes sur les deux années, et on a gardé les meilleurs morceaux. On a gardé ce qui était le plus cool à jouer, le plus motivant à faire en live. Pour ce qui est de la composition, j’écris musique et paroles. On travaille en répétition les riffs, les morceaux, chacun apporte son truc, et on structure avec tout ça. Pour les paroles, j’écris des textes sans penser à une chanson en particulier, j’écris sur un thème et Arno se saisit de ce qu’il préfère dedans, il modifie puis pareil on reprend afin que le sens reste.
Où trouves-tu l’inspiration quand il s’agit d’écrire de la musique ?
J’écris de la musique en continue, mais il y a tout de même des périodes sans. La par exemple, j’ai rien de nouveau depuis un moment. Je ramasse des idées sur mon téléphone, et je les rebosse quand j’en ai envie. J’aime bien aussi la contrainte, chercher à faire des chansons de telle manière, comme par exemple me forcer à faire court, efficace, et que ça colle avec le reste. J’ai tendance à faire des longueurs et j’essaie justement d’aller à l’inverse. C’est un vrai plaisir d’écrire de la musique, je travaille les plans tous les jours comme un débile quand je suis dans une bonne période, pas pour mieux les jouer mais pour le sentir vraiment comme je l’ai en tête, pour s’approprier, et puis ça fait le tri
Cet album a quelque de très viscéral, il prend l’auditeur aux tripes. Comment cet aspect vraiment émotionnel a-t-il été travaillé par le groupe ?
Justement, on a cherché l’intensité. Aussi, je ne suis pas un pur metalhead, j’aime beaucoup de style, notamment des choses mélodiques, ce qui est aussi le gars des autres. Je pense que ça se ressent, même les passages les plus violents sont mélodiques. J’avais vraiment envie de ça, une musique mélodique avec une voix criée, avec une intensité qu’on peut retrouver dans le black, le punk hardcore, le screamo etc. Enfin, on a voulu un disque assez bruts, proche du live mais avec un peu de prod, des samples etc Puis quand on a enregistré l’album, Aurelien le bassiste venait d’intégrer le groupe, il a insufflé une énergie supplémentaire, on est allé très vite là ou on voulait. On a enregistré, mixé avec Etienne Marchal (Good for Nothing Studio), qui a pris un temps précieux pour travailler le son, et comprendre ce qu’on voulait. Il a été à la fois super patient et super réactif, et ça a été un élément moteur pour faire cet album.
Comment est-ce que vous avez bossé sur l’artwork de cet album ?
Julien, le batteur, est graphiste, c’est lui qui a fait la pochette et tout l’artwork du groupe en général. Il a toujours des tonnes d’idées, il nous a fait des dizaines de propositions. On avait d’autres pistes, tout aussi biens. L’artwork est un clin d’œil aux nineties, ça se rapproche de pochette de groupe indus, punk, avec quelque chose de sale.
Quel est ta chanson préférée de l’album et pourquoi ?
Pour ma part, ce serait Totem, elle symbolise bien le mélange du post rock et du gros son et elle a un truc mystique.
Avez-vous prévu de sortir des clips pour soutenir la sortie de l’album ?
Oui, on travaille sur un clip en ce moment
Quels sont les prochains projets pour In Der Welt ?
Des concerts bien sûr, défendre cet album et surtout se faire plaisir. Partager la scène avec d’autres groupes, rencontrer des gens, etc ça sera déjà très très bien.
On peut vous voir où et quand sur scène ?
1er avril au Brew Pub à Clermont, 7 avril au Farmer à Lyon, 3 juin à la Médiatheque de Croix de Neyrat, et le 08 juillet au Cyco Farmer Fest vers Nevers, et d’autres dates qui arrivent.
Plein d’excellents albums sont sortis en 2022. Une préférence, un coup de cœur que tu voudrais conseiller ?
Gris Klein de Birds in Row, le dernier Watain, et l’album de nos copains de Young Harts « All I Got », bande son des bons moments.
Merci pour tes réponses et à très bientôt !
Photos : Jimmy Bou