Entretien avec Fabrice, Julien, Tom et Arnaud de Evenline

Bonjour, et merci de prendre le temps de me répondre. Pouvez-vous tout d’abord vous présenter et nous expliquer ce que vous faites dans Evenline ?

Fabrice : Guitariste et backing vocals, co-fondateur du groupe avec Arnaud

Tom : Bassiste, backing vocals et ingénieur du son pour ce dernier EP.

Julien : Batteur, j’ai aussi réalisé le dernier clip du groupe.

Arnaud : Chanteur, auteur, co-compositeur avec Fabrice.

Comment en êtes-vous venus au rock et au metal ?

Fab : Les premiers titres “rock” que j’ai apprécié très jeune étaient ceux de Genesis “I can’t dance” ou encore le de Michael Jackson “They Don’t Care About Us” avec les guitares harmonisées. Je crois que pour le métal c’est arrivé en regardant un vidéo montage de l’anime Evangelion et le titre “Engel” de Rammstein. Ensuite, j’ai découvert les compilations avec la presse spécialisée et tous les groupes du moment.

Tom : Mon cousin m’a fait écouter The Number Of The Beast de Iron Maiden et Priest Live de Judas Priest lorsque j’avais une douzaine d’années. J’ai tout de suite adoré ces sons de guitare auxquels je n’étais pas habitué. Ensuite différentes périodes, Thrash (Metallica, Megadeth, Suicidal Tendencies), Death technique (Cynic, Atheist, Coroner), Néo Metal (Korn, Clawfinger, Linkin Park, Rage Against The Machine), Instrumental et Prog (Steve Vai, Satriani, TM Stevens, Dream Theater, Periphery), Rock Us (Nickelback, Papa Roach, Black Stone Cherry). Pardon pour certains raccourcis de classement pour ces groupes ;-)

Arnaud : Gamin j’écoutais du “vieux rock” : Led Zep et ACDC principalement puis un peu les Beatles, Queen ou encore Aerosmith… Puis en 1999, tout a changé lorsque j’ai entendu Creed pour la première fois. Je me rappellerai toujours de la sensation que j’ai pu ressentir en entendant la voix de Scott Stapp sur “What’s this life for ?”. On peut appeler cela un “coup de foudre” musical. J’avais alors seulement 15 ans et à ce moment là j’étais sûr d’une chose : je voulais devenir chanteur dans un groupe de rock.

Comment est né le groupe ?

Fab : En 2006-2007, je jouais dans le groupe Stonedrive. Lors de notre tout premier concert, Arnaud était venu nous voir, à l’époque il était dans le groupe Reavens. On a bien sympathisé en discutant de nos groupes favoris. Quand nos projets respectifs ont splitté, on s’est recontacté et on a composé rapidement ce qui allait devenir Evenline.

Julien : J’ai commencé la musique au même moment que Fab, nous avons toujours joué et évolué ensemble. Il m’a un jour proposé de venir tester quelques morceaux en répète avec son nouveau projet et ça a donné Evenline :)

The Scars We Left Behind est le nouvel EP du groupe. Comment s’est passée la composition ? Qui écrit la musique, qui se penche sur les paroles ?

Fab : En général, je compose toujours dans mon coin, souvent des ébauches avec 2 voire 3 parties qui s’enchaînent (main riff, refrain, bridge ou main riff, pré refrain et refrain). J’accumule les idées. J’envoie ma sélection à tout le monde pour voir ce qui plaît en termes de mood. C’est souvent à ce moment-là que Arnaud écoute et digère les titres pour chercher des refrains catchy. Parfois, lui et moi on se voit pour affiner et tester des choses. On met un point d’honneur à ce que tous nos morceaux soient efficaces et mélodieux. Si ce n’est pas le cas, on met tout ça de côté. Pour finir, on travaille les chansons retenues en répétition, pour les peaufiner, les réarranger, voire créer de nouvelles parties.

Arnaud : Fabrice a tout dit. On s’occupe lui et moi de la base mélodique des chansons. On arrange cela en groupe après puis j’écris enfin les textes des chansons une fois que “l’atmosphère” des titres est figée.

Pourquoi tant de temps depuis l’album précédent ? Est-ce que le titre de cet EP fait référence à cette longue pause ?

Tom : Nous aurions aimé défendre davantage In Tenebris sur scène et franchir quelques étapes dans le développement du groupe avec cet album. Mais cette marche nous est apparue comme vraiment compliquée à franchir. Malgré tout le travail pour fournir des albums et prestations live de la meilleure qualité possible, l’investissement sur la partie com, tu as l’impression que les choses stagnent, sans trop savoir pourquoi et comment parvenir à franchir ce cap. Difficile de se placer sur une première partie de qualité ou un tour support sans sortir beaucoup d’argent. Au bout d’un moment ça t’épuise. Un groupe ce n’est pas que jouer de la musique entre potes et son développement demande énormément d’efforts, d’encadrement. A l’heure du streaming et des réseaux sociaux c’est un océan de bons groupes que l’on peut découvrir chaque jour et c’est tant mieux pour la créativité. Mais comment sortir du lot ? Faut-il apporter un contenu instagram, pas forcément de qualité, tous les jours pour maintenir une actualité au groupe ? Est ce cela que demande le public maintenant ?

Nous nous sommes posés beaucoup de questions et nous nous sommes demandés si nous voulions vraiment rentrer dans cet engrenage du contenu à tout prix.

Bref, les contraintes liées au développement du groupe commençaient à prendre plus de place que le plaisir à jouer ensemble. Nous nous sommes dit qu’une petite pause pour prendre un peu de recul, encaisser cette déception et s’occuper de nos projets parallèles respectifs nous ferait du bien (Zadkiel, Raptor King, Conscience,…)

Et puis il y a 2 ans nous nous sommes retrouvés en nous disant qu’Evenline nous manquait et qu’on allait reprendre du plaisir à composer, enregistrer en autonomie, partager de la musique, des clips, de la scène, sans pression. Avec la période Covid cela a pris un peu plus de temps que prévu mais nous voilà de retour avec cet EP ;-)

Le titre de l’EP illustre effectivement cette période. “The scars we left behind”. A un moment, il faut aller de l’avant…

 

Arnaud : Je pense que Tom a bien répondu. J’ajouterai peut-être que nous avons été mal entouré et mal conseillé. Cela ne nous a pas non plus aidé à défendre au mieux “In Tenebris”…  Aujourd’hui, faire de la bonne musique c’est bien, mais ça ne suffit pas. Tu dois être encadré par des personnes de confiance, investies, sincères et professionnelles. Pour bien travailler il faut travailler main dans la main, de façon équitable et honnête. Sans ça, tu te retrouves avec seulement un bel album sur ta cheminée… si t’as la chance d’avoir une cheminée chez toi ! ;) La musique c’est 50% du travail. Les 50% restants, c’est être bien entouré !

Où trouvez-vous l’inspiration quand il s’agit d’écrire de la musique ?

Fab : Pour ma part, c’est surtout l’accumulation d’une grosse quantité de musique, de nouveautés, de groupes sur lesquels je suis passé à côté et je n’ai pas pris le temps d’écouter. Ensuite, je prends ma guitare, je tente des choses. J’essaie d’écrire des riffs tout le temps. Pour reprendre un terme que j’ai cité plus haut, je pense que c’est surtout une question de mood du jour. Cela va influer pas mal sur la composition.

Arnaud : Pour les paroles, je me base sur des sujets personnels sur lesquels je cherche un exutoire, un échappatoire ou tout simplement pour sortir des choses qui somnolent en moi. J’écris sur ma vie mais aussi sur ce qui me touche : vie de mes proches, livres, protagonistes de films ou séries, etc etc. Les seules choses qui ne dictent jamais ma plume sont des sujets dont je ne veux pas entendre parler ou qui ne me touchent pas du tout comme la politique.

Comment est-ce que vous avez bossé sur l’artwork de cet album ? Vous avez toujours une imagerie très travaillée et inspirante…

Fab : On rassemble des images ici et là. Je suis aussi sur les réseaux sociaux des artistes, illustrateurs, donc je les garde pour plus tard. Parfois, on parle de couleur, on regarde les tendances etc. On met tout cela en commun et on essaie d’avoir quelque chose qui suscite l’intérêt de tout le monde dans le groupe.

Arnaud : Du fait d’écrire les paroles des chansons d’Evenline, je suis le premier concerné et impliqué dans les sujets fondamentaux des titres d’un opus. Du coup, je propose au groupe un thème principal ou des sujets communs qui pourraient le faire. J’offre plusieurs choix et eux, en fonction de ce qui leur convient et de ce qui concorde avec la musique, tranchent à leur tour.

 

Quel est à chacun votre piste préférée de l’EP et pourquoi ?

Fab : J’hésite entre “White & Blue” et “Behind the Mask”. Pour W&B, on a réussi à trouver un bon équilibre entre les riffs et la voix. Il n’était pas le grand favori au tout début.
Pour Behind The Mask, tout le pont est un travail collectif. Les parties ont été écrites directement en répétition. Quand cela se passe comme ça, j’en suis souvent très fier 🙂

Tom : Behind The Mask pour son atmosphere. Elle est moins catchy, moins formatée que les autres titres mais elle me parle plus en termes d’émotion. Ça doit être mon côté progeux (rires). Ce passage à 4’05” !

Julien : Pour moi c’est “Nothing Last”, j’aime beaucoup le riff que Fab à écrit. Aussi j’ai pu y intégrer différentes manières d’appuyer les temps sur ce rythme ternaire.

Arnaud : Je vote bien souvent pour les ballades en premier. Donc j’aurai tendance à répondre “Not the same” ou “Don’t be afraid”. Mais je trouve que le titre “Behind the mask” est tellement fort et tellement un pur condensé de notre musique de manière générale que j’aurai tendance à le citer également.

Avez-vous prévu de sortir des clips pour soutenir la sortie de cet EP ?

Fab : On a sorti le clip pour White and Blue, une lyrics video pour Not The Same. On réfléchit à quelques vidéos live en acoustique.

Quels sont les prochains projets pour Evenline ? Vous avez recommencé à composer ?

Fab : En ce moment même, il doit bien avoir quelques idées à travailler sur mon disque dur.

Tom : Nous répétons d’arrache pied et recherchons des dates pour partager nos anciens et nouveaux morceaux avec vous sur scène.

Arnaud : Des concerts, des concerts et des concerts ! Car c’est aussi comme ça qu’on aura un contact direct avec nos fans et partager avec eux est l’essence même de ce qui me motive à continuer d’écrire ou d’avancer dans un projet artistique. Donc si les concerts sont nombreux et que les fans répondent présents, on parlera sûrement d’un nouvel album avec les copains. Mais s’il n’y a pas ou trop peu de concerts, ça va être compliqué de s’investir toujours autant pour peu de partage… Donc chaque chose en son temps. Mais à l’heure d’aujourd’hui, maintenant que l’EP est sorti, c’est les concerts la priorité.

On peut vous voir où et quand sur scène ?

Fab : Pour l’instant, nous sommes encore en discussion avec différentes associations et salles de concert pour organiser quelques weekenders dans certaines régions de France où nous ne sommes jamais allés.

Plein d’excellents albums sont sortis en 2022. Une préférence, un coup de cœur que vous voudriez conseiller ?

Tom : Pas réellement de coups de cœur qui me viennent directement à l’esprit pour 2022 mais j’ai bien aimé Back From The Dead de Halestorm ou certains morceaux bien rentre dedans du dernier album de Muse “Will Of The People“.

Fab : Alors j’ai bien quelques coups de coeurs comme Nostromo (Bucéphale), Rammstein (Zeit), Fit For An Autopsy (Oh What the Future Holds) ou encore le mini EP de Spiritbox (Rotoscope).

Merci pour vos réponses et à très bientôt

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