La fantasy a existé avant Tolkien, et de belle manière, comme nous le démontre Eric Rücker Eddison dans Le Serpent Ouroboros.
Sur la lointaine Mercure, les trompettes de la guerre viennent de retentir, les tambours de chanter le fracas des armes et les épées de se parer de leur manteau de pourpre. L’honneur des Démons a été foulé aux pieds par le roi de Sorcerie et, pour laver l’affront, le seigneur Juss et ses alliés s’apprêtent à livrer un combat épique. Leur périple les conduira à travers forêts et déserts, mers et marais, au cœur des fabuleuses contrées de la terre du milieu, depuis leur majestueuse Démonie aux mille montagnes jusqu’aux plus hautes cimes enneigées de la terre.
Un texte fondateur
Les éditions Callidor ont à cœur, depuis maintenant de nombreuses années, de nous proposer des textes anciens, qui à leur époque ont défriché les genres de l’imaginaire. Et Le Serpent Ouroboros ne va pas faire exception à cette ligne éditoriale. On sent clairement que Eric Rücker Eddison nous propose ici quelque chose de fondateur, de totalement innovant pour son époque, le début du XXième siècle. De page en page on sent qu’il pose les jalons de ce que sera la fantasy future et la magie qui va régner autour.
Une histoire passionnante
L’histoire de Juss et de Mercure est absolument passionnante et prenante. L’entrée en matière peut perturber, car comme je le dirais plus bas, le style est vraiment particulier. Le rythme est lent, l’auteur prend le temps de nous dépeindre son univers, de lui donner substance. Et cela est particulièrement plaisant, de ne pas tomber sur un roman qui rushe vers l’action à tout prix pour nous séduire. Les amateurs de belle fantasy vont adorer ce roman aux multiples facettes qui vient nous surprendre assez régulièrement par des éléments scénaristiques que l’on ne voit plus trop de nos jours mais qui fonctionnent toujours terriblement bien.
Une poésie de tous les instants
Mais ce qui est le plus agréable avec ce roman c’est la poésie qui se dégage de chacune des pages. Eric Rücker Eddison nous propose un récit à la fois passionnant, mais également extrêmement poétique. Et la traduction de Patrick Marcel, bien connu des amateurs d’imaginaire, est de grande qualité. Il parvient à parfaitement rendre la fluidité et la beauté des mots de l’auteur.
Un livre magnifique
Les éditions Callidor, avec leur collection L’âge d’or de la fantasy, proposent un petit plus aux lecteurs reposant sur la qualité technique du livre. Un grand format, avec rabats, illustrations intérieures, carte sur les gardes,… Bref, une sublime édition qui démontre que un livre peut à la fois être beau et particulièrement bon.
Premier né de la collection que je dévore, Le Serpent Ouroboros ne sera clairement pas le dernier. Découvrir les textes fondateurs de l’imaginaire actuel est absolument passionnant et le travail effectué par Callidor autour de ces textes est absolument dingue. Jetez-y un œil, voire même les deux, si vous aimez la fantasy de grande qualité.