Un roman surprenant, passionnant, avec des personnages attachants.
Conçus par les humains pour leur bon plaisir, les Automae ont renversé et asservi leurs maîtres lors de la guerre des Espèces qui a ravagé le royaume de Rabu. Ils se sont approprié les domaines de leurs anciens propriétaires et les contrôlent désormais d’une poigne de fer. Ayla travaille au palais de ses tortionnaires. Elle y a rapidement gravi les échelons, mais ne rêve que d’une chose : venger sa famille en tuant la fille du souverain, Lady Crier. À présent au service de celle-ci, la jeune humaine découvre contre toute attente qu’elle est douce et généreuse.
De son côté, Lady Crier a été conçue pour être parfaite. Mais ses certitudes sont ébranlées quand elle se retrouve fiancée à l’ambigu Kinok et découvre que son père n’est pas aussi bienveillant qu’elle le pensait. Alors qu’une attirance mutuelle naît entre Ayla et Crier, le destin des humains et des Automae va être précipité dans un abîme de violence et de trahisons.
Un scénario de grande qualité
Le Palais des Automae propose l’histoire parallèle de deux jeunes femmes : Crier, automa, et Ayla, servant humaine. De base le pitch semble assez classique mais Nina Varela dépoussière réellement le genre en nous invitant à découvrir une version romantique. Mais cette histoire d’amour est plongée dans un tourbillon de rebéllion et de violence.
Et c’est cela qui ma proprement séduit : l’autrice parvient sans difficulté à plonger nos deux héroïnes dans une histoire prenante, immersive, où leurs destins croisent ceux de nations. Et finalement c’est cela qui va donner tout son sel au roman.
Deux héroïnes fortes
Crier, tout comme Ayla, sont des héroïnes aux caractères forts, qui vont s’affronter autant que s’aimer. Ma préférence va à Crier car j’aime la manière totalement froide et raisonnée avec laquelle Nina Varela nous décrit ses pensées, nous plonge dans son être. Ayla est aussi très forte mais son humanité ses errances psychologiques sont plus classiques, bien que tout aussi intéressantes.
Un univers étonnant
L’univers proposé par l’autrice est très immersif. Ressemblant à une fin de XVIIIème siècle à la française, avec son faste et sa misère, cette ambiance de fantasy historique sied à merveille à l’ambiance qui est souhaitée. Personnellement j’adorerai lire d’autres récits dans des univers équivalents, qui sont actuellement trop peu explorées en imaginaire.
Une histoire d’amour naturelle
Ce qui est compliqué, dans la littérature adolescente, c’est de parvenir à traiter de certains sujets sans donner l’impression que ce soit le cas. Et la romance entre Ayla et Crier est d’un naturel tout à fait épatant : que les deux protagonistes soit des femmes n’importe pas et c’est tant mieux, laissant le naturel de la relation prendre le pas pour notre plus grand plaisir. La question de l’homosexualité ne se pose, seul les sentiments comptent, et c’est très bien…
Un style efficace et une traduction impeccable
Et enfin pour finir ce roman bénéficie d’une excellente traduction, signée de Marika Gallman, qui laisse l’autrice s’épanouir dans son style. Nina Varela dispose d’une plume efficace, avec des dialogues bien sentis et le lecteur ressent une grande fluidité à la lecture.
Un excellent roman, c’est ainsi que je qualifierai Le Palais des Automae. Je ne suis pourtant pas grand fan de romans en 13+, mais pourtant la couverture, magnifique, avait su me séduire. Et je ne l’ai pas regretté tant l’aventure proposée est de grande qualité, où l’on ne ressent en rien sa destination aux adolescents. Encore du beau travail de l’éditeur que de nous dégoter ces romans de grande qualité…