25Bonjour ! Aujourd’hui, je vais vous parler de Du roi je serai l’assassin, écrit par Jean-Laurent Del Soccoro et publié chez ActuSF.
Andalousie, XVIe siècle. Alors que Charles Quint règne sur une Espagne réunifiée et catholique, Sinan et sa soeur jumelle Rufaida, musulmans convertis, sont envoyés par leur famille à Montpellier pour échapper à l’Inquisition qui sévit à Grenade. Mais les deux enfants tombent dans une France embrasée par les guerres de Religion.
Ce récit mélange histoire et fantastique. J’en avais un peu peur, car les romans historiques ne sont pas ce que je préfère. J’ai cependant été rapidement emportée par le récit, notamment grâce au fait que l’auteur ne nous noie pas sous une marée de détails et de dates. On sent pourtant qu’il a fait des recherches et qu’il maîtrise son sujet. Moi qui aie plus l’habitude de lire de la SFFF, j’avais juste l’impression que l’auteur exposait son univers et son contexte comme dans n’importe quel roman. Cela permet néanmoins de découvrir cette partie de notre histoire. Personnellement, je ne savais pas du tout qu’il y avait eu des musulmans établis en Espagne et c’était un contexte qui changeait des quelques romans à cadre historique que j’avais pu lire.
L’histoire est divisée en deux parties. Dans la première, nous suivons Sinan et Rufaida, ainsi que leur petite soeur Sahar, dans leur jeunesse en Andalousie. Cette partie permet de poser le contexte de l’histoire et si elle prend du temps, elle est nécessaire au développement des personnages. On ne peut s’empêcher de s’attacher à ces trois enfants qui ont une jeunesse plus que difficile, car en plus d’être musulmans et opprimés dans ce pays catholique, le contexte familiale n’est pas des plus sains. La deuxième partie porte sur la vie d’étudiant de Sinan et Rufaida en France. On en apprend alors plus sur les guerres de religion. Et le fantastique dans tout ça, me direz-vous ? Eh bien, il vient vraiment par petite touche et prend son importance petit à petit au long du récit, sans prendre le dessus.
Ce qui fait la force de ce récit, ce sont ses personnages. Ils sont travaillés, profonds et ils évoluent tout au long. L’auteur les manie habilement pour nous interroger sur des thématiques intéressantes, comme la tolérance, l’Autre, la religion, le rapport homme/femme. Rufaida est d’ailleurs un personnage fort, qui s’affirme et bouscule les conventions de son époque. Sinan est quant à lui perdu dans son identité et il la cherche tout au long du roman.
Vous l’aurez compris, c’est un roman qui m’a totalement conquis alors que je partais presque avec des aprioris négatifs dessus. Je ne connaissais pas du Jean-Laurent Del Soccoro, mais cela m’a donné envie d’en découvrir plus, et notamment de lire sa saga Royaume de vent et de colère, dont Du roi je serai l’assassin fait partie (mais il peut être lu tout à fait indépendamment, je n’ai pas senti qu’il me manquait des éléments pour comprendre l’histoire).