Un roman de science-fiction politique et romanesque !
XXVIIIe siècle. Mars et Vénus dominent le système solaire, protégeant jalousement leur surface habitable des milliards de naufragés condamnés à errer dans l’espace suite à la destruction de la Terre.
Quand Mark Slaska, agent des services de renseignement martiens, découvre sur Mercure la preuve que l’Embrun 17, un vaisseau de naufragés à qui Vénus avait refusé l’asile, a pu rejoindre l’étoile Sigma Draconis quatre cents ans plus tôt, une vive stupéfaction s’empare des deux planètes-forteresses : comment un appareil à peine capable de faire la distance Terre-Vénus a-t-il pu parcourir une distance de près de 20 années-lumière, qui plus est, de manière quasi-instantanée ? Existe-t-il une force, dans l’orbite de l’étoile, qui les y aurait invités ?
Martiens et Vénusiens décident d’organiser une mission conjointe le système de Sigma Draconis. Mais derrière l’entente de façade, les représentants des deux peuples sont bien décidés à découvrir la force mystérieuse qui se cache dans l’orbite de l’étoile, et s’en emparer pour assoir la domination de leur camp.
Suite à mon excellente lecture de La dernière arche, j’appréhendais un peu d’être déçue par ce roman. Pourtant, je l’ai adoré ! Le contexte dans lequel il s’inscrit soulève des enjeux aussi bien écologiques que sociétaux, et montre bien d’ailleurs à quel point ces deux aspects s’entrecroisent.
Dans un univers où la Terre a définitivement cessé d’être habitable, une partie de l’humanité s’est réfugiée dans l’espace. Mars et Vénus sont alors devenues les deux grandes puissances du système solaire, chacune protégeant jalousement ses ressources. Pendant ce temps, des milliards de rescapés terriens errent dans des conditions misérables, sur des planètes inhabitables, rejetés par Mars et Vénus. Avec Les naufragés de Velloa, R. Benassaya nous offre un roman profondément humain.
L’histoire fait bien sûr la part belle à l’aventure. Le suspense est présent à chaque page et, de même que pour La dernière arche, j’ai eu du mal à reposer mon livre entre deux moments de lecture. Au cours du voyage, nous parcourons les paysages de Velloa, ses particularités, son histoire, ses étrangetés. Les nœuds scénaristiques s’enchaînent, et nous poussent à poursuivre toujours plus loin.
Au-delà du suspense et des aventures, c’est surtout pour son message humain que le livre m’a parlé. Karen, Mark, Linéa et Dayani sont les quatre personnages qui portent cette histoire. Leur passé, leur motivation se dévoilent au fur et à mesure, chacun gagnant alors en complexité. Plus le temps passe et mieux on les comprend… ou pas, c’est selon.
Mais, par-dessus tout, il est difficile de ne pas faire un parallèle entre la situation de ce futur hypothétique et la nôtre. Car les réfugiés climatiques, ces naufragés luttant pour leur survie, existent déjà. Ils vivent eux aussi dans des conditions déplorables et meurent par milliers, sans pouvoir compter sur l’aide des états les plus favorisés. Face à ce constat dramatique et au désastre écologique programmé, le message de l’auteur est clair : seule notre humanité pourra nous sauver.
Les naufragés de Velloa est donc un roman de science-fiction que j’ai dévoré de bout en bout !