Réminiscence – Lisa Joy

Les + :

–          Une chouette idée de départ

–          Un casting solide

–          Quelques plans et visions classieuses

 

Les – :

–          Un rythme trop plat

–          Les idées de base mal exploitées

Dans le futur, les eaux sont montées et ont envahi les villes du globe. A Miami comme partout ailleurs, une autre vie s’organise. Nick est un marchand de souvenirs : il propose aux gens de les aider à revivre leurs plus beaux moments grâce à une machine. A l’occasion d’un rendez-vous, il rencontre Mae dont il tombe amoureux. Mais les apparences sont trompeuses et le rêve tourne bientôt au cauchemar…

Pour son premier film au cinéma, Lisa Joy s’entoure d’une équipe qu’elle connait bien grâce à son travail sur la série Westworld : son mari Jonathan Nolan est à la production, on retrouve aussi Ramin Djawadi à la musique, ainsi que Thandiwe Newton et Angela Sarafyan au casting. Elle se lance dans un film de science-fiction post-apocalyptique, genre en vogue, qu’elle mâtine de film noir. Ce Réminiscence a tout pour plaire sur le papier, visuellement comme au casting, mais il est dommage que le résultat ne soit pas aussi enthousiasmant.

Pourtant, le démarrage de Réminiscence laisse espérer le meilleur. Dans ce Miami post-apo, Nick (Hugh Jackman) travaille dans le business du souvenir avec Watts (Thandiwe Newton). Lors d’un rendez-vous, il rencontre Mae (Rebecca Ferguson) dont il tombe amoureux. Mais Mae disparait, laissant le pauvre Nick désespéré. Tenté de revivre encore et encore les souvenirs qui le lient à elle, il mène aussi l’enquête dans la réalité pour la retrouver.

Le démarrage se construit d’abord sur son ambiance, à mi-chemin entre le film noir et les inspirations liées au genre : l’amateur y trouvera des rapprochements avec Ballard (Le Monde Englouti) ou Philip K. Dick (notamment pour le travail lié au souvenir, qui devient une drogue). Cette ambiance crée une forte curiosité concernant le scénario qui aborde des vies volées, celles des rêveurs, mais aussi des passés sombres comme celui de Nick, ancien militaire.

Lisa Joy joue aussi de la limite entre rêve et réalité. Même si elle n’est pas originale et rappelle parfois les questionnements derrière Inception, cette limite influe la perception du spectateur qui se demande souvent si c’est la réalité qui se joue sous ses yeux, ou un souvenir en train d’être rejoué. Le sujet est traité frontalement, mais aussi parfois en sourdine (dans la relation du couple riche, par exemple), ce qui irrigue le récit de bout en bout.

Lorsque le scénario avance, les twists commencent sans forcément nous surprendre. C’est que cette histoire de disparue n’est pas très originale, ni très passionnante. Si Nick a vécu avec Mae quelques semaines, on ne comprend pas vraiment pourquoi il est à ce point accroché. Le duo Ferguson/Jackman n’a pas beaucoup d’alchimie et tout ça reste très sage, sans passion. Lisa Joy a une approche très froide de son couple qui fait que le spectateur n’est pas vraiment intéressé par cette relation.

Le duo Newton/Jackman semble beaucoup mieux fonctionner. D’abord, on ressent un vrai passé entre les personnages et leur amitié sonne plus vraie, ce qui justifie leur cheminement commun. Elle est surtout grise, avec des zones d’ombre (l’alcoolémie, la guerre), des ressentiments et des non-dits qui font le sel des échanges entre eux.

Le reste du casting (Daniel Wu, Cliff Curtis, Angela Sarafyan, Marina de Tavira) fait le job sans problème.

La dernière ligne droite du film laisse entrevoir un aspect conte assez marqué, au fur et à mesure que souvenirs et réalité se rejoignent. Cet aspect permet de laisser au spectateur un sentiment plus positif et de réévaluer l’intégralité de l’histoire à l’aune de cette conclusion classique, mais menée avec efficacité.

CONCLUSION

Si je n’ai pas été conquis par Réminiscence, j’ai apprécié les idées et les concepts qui servent de base au scénario. Lisa Joy a du talent pour filmer, peut-être moins pour le montage, toutefois elle propose un premier film inégal, plus prometteur sur le papier qu’à l’écran. A suivre, même si l’échec du film aux Etats-Unis risque de la rediriger vers le petit écran.

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