In the Shadow of the Moon – Jim Mickle

Les + :

– Un scénario intrigant dans sa première partie

– Boyd Holbrook

 

Les – :

– Les influences sont trop visibles

– Une deuxième partie extrêmement convenue

Thomas est policier à Philadelphie. Il est jeune, ambitieux, et son épouse porte leur premier enfant. Cette situation idyllique vole en éclat un jour de 1988 quand une mystérieuse tueuse commet des meurtres en série et que sa femme décède en couche. Commence pour Thomas une vie où l’obsession pour ce tueur ne devra pas prendre le pas sur son rôle de père…

Spécialisé dans les films d’horreur, Jim Mickle s’essaie au polar de science-fiction avec In the Shadow of the Moon, production indépendante distribuée par Netflix. C’est un film sous influence comme nous allons le voir. Mais parvient-il à transformer ses inspirations pour devenir une réussite ?

Thomas (Boyd Holbrook) est un jeune flic ambitieux qui va bientôt être papa. Un jour qu’il est appelé sur un accident de bus, il découvre que la conductrice a été mystérieusement assassinée. Son cerveau s’est liquéfié. De là débute une enquête qui va faire de lui un héros et un veuf.

Sur ce postulat classique de polar, le spectateur va vite comprendre que des éléments de science-fiction sont à l’œuvre. Pourtant, la structure du scénario et l’obsession de son personnage principal rappellent d’abord la série True Detective avec Matthew McConaughey. En effet, les deux récits s’emboîtent sur plusieurs années. Le personnage principal traverse ces différentes périodes, qui se déroulent tous les 9 ans entre 1988 et 2015, en suivant son unique objectif : arrêter l’assassin. Mais il doit aussi se comporter en père, alors qu’il s’éloigne de sa fille qui ne comprend pas cette obsession.

Attention : la suite révèle une bonne partie de l’intrigue (Spoilers)

Le dernier tiers de l’histoire va carrément prendre un tour à la Terminator avec le personnage de la tueuse, Rya (jouée par Cleopetra Coleman). En effet, celle-ci est envoyée dans le passé depuis 2042, pour éliminer des comploteurs qui risquent de faire basculer les États-Unis dans le chaos. Par conséquent, elle croise Thomas dans le désordre, ce qui n’est pas sans générer quelques situations propices au paradoxe temporel. Le scénario prend le soin de se révéler petit à petit, sans en faire trop, ce qui est assez agréable à suivre si l’on parvient à faire abstraction de nos connaissances du genre.

On le voit, ce mélange d’influences est assez évident et peut nuire à l’appréciation du film. C’est dommage, mais quelqu’un de relativement neuf dans le genre pourrait y prendre plus de plaisir.

Boyd Holbrook (vu récemment dans Sandman) porte le film sur ses épaules. Malgré le maquillage parfois envahissant de la dernière partie, il joue son rôle avec beaucoup de conviction et le spectateur s’attache facilement à lui.  Il dépeint avec talent ce héros rongé qui se perd à mesure que le temps passe, s’éloignant peu à peu de ceux qui l’aiment.

Autour de lui, les autres acteurs en sont réduits à des clichés ou presque, entre sa fille qui demande sa présence, son meilleur copain et coéquipier, le savant génial et refermé sur lui etc. Au milieu de cette galerie simpliste, Michael C. Hall (Dexter) apporte un peu d’humanité dans son rôle de beau frère et de supérieur de Thomas. Et Cleopetra Coleman, en antagoniste aussi implacable que fragile, essaie de faire au mieux elle aussi.

À l’image du scénario, la réalisation est parfois sous influence. Toutefois le rythme est agréable à suivre, notamment dans certaines séquences de poursuite (la première, qui se termine dans le métro). Toutefois, on sent le petit budget derrière, même si le réalisateur fait tout pour ne pas le montrer à l’écran. En effet, les scènes en ville sont vivantes et l’on évite les sempiternels tournages en hangar + studio.

CONCLUSION

In the Shadow of the Moon n’est pas un mauvais film : agréable à suivre, il est porté par un très bon Boyd Holbrook. Mais il n’est pas très surprenant et peine à innover dans un genre balisé. C’est dommage. Peut-être qu’un novice en polar/science-fiction y prendra plus de plaisir.

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