Un roman young adult de fantasy bien maîtrisé avec une grande originalité dans l’univers créé et une mise en scène très visuelle qui entraîne facilement le lecteur.
Dans un monde à la surface fracturée, où les populations vivent recluses dans d’immenses tours-royaumes, un danger de plus en plus grand pèse sur l’humanité sous la forme d’une titanesque créature. Quatre élus seraient capables, selon d’antiques légendes, de chevaucher des Dragons-Tempête et de trouver la Cité des Songes, ultime refuge permettant d’échapper aux créatures des Abymes. Mais qui sont-ils ? Auréa, Chasseresse de la Tour du Printemps, et Rozarian, fils du roi de la Tour de Givre, sauront-ils s’allier malgré ce qui les oppose et déjouer les pièges de la cour, s’affranchir des luttes de pouvoir et fédérer les derniers royaumes survivants afin de combattre ensemble le Dévoreur ?
Le premier tome de La Cité des Songes a vraiment tout pour séduire ! Outre l’écriture très carrée de Georgia Caldera, l’univers créé par l’auteure renouvelle le genre et notamment grâce à ces pays-tours qui s’étalent dans un monde ravagé. La présence à la fois de démons (créatures fantastiques) et de dragons (créatures merveilleuses) donne un autre ton à cette fantasy young adult.
Outre ces premiers éléments, ce sont les personnages que l’on retiendra, en premier lieu Auréa, thaumaturge entraînée bien malgré elle dans un rôle de princesse condamnée à faire la belle dans un monde gris et froid, elle qui vient du pays du Printemps et a pour activité la protection de son royaume via une magie ancestrales maîtrisée par de rares élues. Tout l’intérêt vient justement de ce face-à-face qui démarre par du conflit pour devenir peu à peu une compréhension de l’Autre. Et dans cette continuité de subtilités, le féminisme glissé ici par Caldera est fin et constructif avec notamment cette proposition (très maligne !) du reinaume. Egalement, la thématique écologique infuse tout au long de l’intrigue.
Le personnage de Rin au service de la Reine des Damnés, antagoniste clairement identifié de l’intrigue, et le Dévoreur de Monde sont très intrigants et ajoutent encore une fois une belle subtilité au monde fantasy de Caldera. Cependant, cette partie de l’intrigue est très timide et beaucoup moins développée que le reste ce qui empêche peut-être de mieux comprendre comment fonctionne (et a fonctionné…) ce monde. Mais rien de bien grave, car nous sommes au premier tome et il y a déjà beaucoup de matière pour se plonger dans La Cité des Songes.
Enfin, un point toujours important pour moi : les dialogues. Ici, ils sont justes, pas trop longs avec des interactions entre personnages bien menées qui permettent des bulles de pause en-dehors des séquences d’action, pour mieux cerner les personnages, mais surtout les apprécier à leur juste valeur.
Une couronne de roses et de givre est un premier tome de qualité qui, il faut bien le dire, fait vraiment du bien dans cette période compliquée et un peu sombre, justement parce que le ton du roman, sérieux et pas vraiment drôle, présente pourtant une certaine luminosité dans son propos et son héroïne qui ne lâche rien. Hâte de lire la suite !