Hannibal saison 1 – Bryan Fuller

Les + :

  • des personnages intriguant et attachants
  • Mads Mikkelsen a son top niveau !
  • Hugh Drancy vraiment touchant
  • une ambiance sombre et torturée
  • des séquences de crimes dérangeantes et originales

Les -:

  • rien ! 

Le célèbre psychiatre Hannibal Lecter développe une relation particulière avec l’un de ses patients, jeune profiler du FBI, Will Graham. Ce dernier, très instable, est troublé par une fascination dévorante pour les tueurs en série, pour qui il éprouve une trop grande empathie, ce qui est à la fois un atout dans son métier et un mal terrible pour sa santé mentale. 

Quel incroyable démarrage ! Hannibal est clairement une série policière à regarder. Immédiatement introduit, Hannibal est présenté comme un psychiatre très chic, aux goûts culturels très aiguisés (culinaires, musicaux, picturaux et littéraires) et aux compétences médicales reconnues. On sait qui c’est et on sait donc, dès le premier meurtre de l’Eventreur de Chesapeake, que c’est lui le meurtrier. Or ce qui est brillamment fait c’est qu’il y a bien d’autres meurtriers, un peu cinglés, mais beaucoup moins que lui, et comme Mads Mikkelsen incarne le psychopathe avec brio, on arrive très facilement à s’y attacher. Le dégoût que l’on éprouve pour le personnage est souvent supplanté par l’admiration que l’on porte à l’acteur et ça, c’est fort !

Face à lui, Hugh Drancy est tout autant fascinant dans son interprétation de Will. Le jeune enseignant névrosé et asocial a la capacité de se mettre à la place des tueurs les plus brutaux et dérangés afin de comprendre le “dessein” comme il l’appelle et donc d’avoir la capacité d’anticiper leurs prochains meurtres. Pour matérialiser le travail de Will, la mise en scène de ses hallucinations est visualisée à l’écran ce qui ajoute (encore !) de l’étrangeté à la série. Le motif des essuie-glaces qui permet à Will d’effacer la scène de crime pour remonter au moment du meurtre est à la fois tellement bien trouvé et tellement glaçant tant la bande sonore vient perturber nos sens.

Lorsqu’il est appelé par l’enquêteur Jack Crawford pour analyser les mises en scène de l’Eventreur de Chesapeake qui continue de sévir, Will pense avoir la capacité de contrôler ses émotions, mais très vite, tout va déraper. Le face-à-face Will/Lecter est parfaitement mené et on pense sincèrement qu’Hannibal s’est pris d’affection pour le jeune homme. D’ailleurs, le psychiatre va peu à peu se sentir troublé par celui qui n’est ni clairement son patient ni totalement son ami. Le trouble ainsi créé entre les deux personnages amène la série policière vers quelque chose de plus dramatique et donc plus humainement juste et réaliste qu’un simple N.C.I.S. 

Les scènes de crimes sont (bizarrement il faut bien le dire) assez fascinantes, car vraiment originales. Les trouvailles macabres des scénaristes sont très gores, mais leurs mises en scène assez poétiques. De là naît une certaine fascination pour la morbidité des histoires ce qui met le spectateur dans une position très délicate et c’est bien cela qu’il faut saluer.

Les scènes de cuisine et de nourriture donnent également une sensation assez étrange : toujours magnifiquement mises en scène, on a envie de manger et en même temps on est complètement repoussé par les plats d’Hannibal (réalisés entièrement par Mikkelsen lors des tournages), car on sait qu’il s’agit de morceaux d’humains. Bon appétit bien sûr !

Petite anecdote jeu de mots culinaire : “craw” en anglais veut dire jabot ou goitre et est utilisé dans l’expression “rester en travers de la gorge” ce qui illustre parfaitement la position délicate de l’enquêteur du FBI Jack Crawford…

CONCLUSION

La saison 1 d’Hannibal est parfaitement maîtrisée et donne clairement envie de passer à la suivante. L’ambiance très étonnante renouvelle le genre de la série policière en apportant quelque chose de plus mature, aussi bien dans la façon de travailler les personnages que dans les scènes de crimes vraiment gores. L’apport surprenant du fantastique via les hallucinations de Will ouvre la série à l’étrangeté pour notre plus grand plaisir. Attention : âmes sensibles s’abstenir !

A suivre…

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