Blood Song, la première sage de Ryan, était un chef-d’oeuvre de fantasy avec une intrigue rythmée et des personnages très forts. La suite est pour l’instant un peu moins brillante, mais l’on sent poindre une suite de haut niveau.
Vaelin Al Sorna est une légende vivante, célébrée d’un bout à l’autre du Royaume Unifié. Par son génie militaire, il a renversé des empires, par son bras il a remporté d’impossibles batailles… et par ses sacrifices il a vaincu un mal sans nom. Malgré ses titres, il s’est détourné de la gloire pour mener une vie paisible dans les Hauts Confins. Et pourtant, des bruits courent par-delà les mers… Une armée appelée la Horde d’Acier approche, menée par un homme se prenant pour un dieu. Vaelin n’a aucune envie de revenir aux armes, mais lorsqu’il apprend que Sherin, la femme qu’il a perdue voilà bien longtemps, est tombée entre les griffes de la Horde, il choisit de se mesurer à cette nouvelle menace.
C’est au coeur des royaumes des Rois Négociants, alors même que les tambours de la guerre résonnent aux quatre coins d’un continent gangrené par la violence, que Vaelin apprendra cette vérité : il est des batailles que même lui ne peut remporter.
L’Appel du Loup démarre assez lentement et il faut bien attendre 100 pages pour être plongé dans le cœur de l’intrigue. Heureusement, Ryan a l’intelligence de rappeler le passé de Vaelin ce qui permet de comprendre (plus ou moins) les enjeux, mais avoir lu la saga précédente reste un plus. Cette fois-ci, le Seigneur de la Tour se retrouve loin de chez lui dans les royaumes des Rois-Négociants. L’ambiance très asiatique de ce roman est vraiment originale. On a l’impression de passer en quelques pages d’une intrigue assez classique de fantasy à un univers oriental dépaysant. Un peu comme dans la première saga, ce sont les dialogues qui donnent beaucoup de saveur à l’intrigue, mais les nouveaux personnages introduits sont tout aussi captivants.
La légère présence de la magie évite de tomber dans des clichés habituels du genre et l’histoire se concentre bien plus sur les évolutions des personnages et leurs relations. C’est plus intéressant, mais aussi plus intimiste comme structure d’histoire. Les souvenirs et réflexions de Vaelin ponctuent sa quête, confirmant ainsi l’attachement rapide qu’on a du personnage.
On pourra regretter une certaine lenteur dans le rythme de ce premier tome, mais l’arrivée de la Horde d’Acier laisse imaginer une suite plus guerrière. Même si le ton de Ryan semble avoir quelque peu changé, il faut vraiment poursuivre la lecture du roman et accepter de voyager dans un tout autre univers, car le périple reste finalement satisfaisant.